Après le Bescherelle ou le Grevisse, la Grande Grammaire du français
C’ÉTAIT IL Y A QUELQUE TEMPS: glissée dans l’imposant programme des parutions d’Actes Sud, l’annonce du lancement, le 6 octobre, d’une Grande Grammaire du français, tirée à 15 000 exemplaires, avait de quoi intriguer. Il fallait un certain toupet, nous semblait-il, pour publier une grammaire, sur papier, en 2021, à l’heure de l’Internet triomphant. On a été encore plus estomaqué lorsqu’on a reçu « l’objet ». Deux volumes (sous coffret) pesant 4,80 kilos, forts de 2 628 pages (8 millions de signes), de 59 collaborateurs, de 32 universités et laboratoires associés… Dans le registre des chiffres, on pourrait encore indiquer les 30 000 exemples commentés, les 500 écrivains cités, le glossaire de 600 termes, la bibliographie de 1 500 références et l’index de poids. De quoi vagabonder longuement dans la langue et la syntaxe françaises. En fait, commente la linguiste Anne Abeillé, maître d’oeuvre avec Danièle Godard, « il y a eu le Bescherelle au xixe siècle, Le Bon Usage de Grevisse au xxe, et il y aura, on l’espère, La Grande Grammaire du français au xxie. »
L’aventure a commencé en 2002, à l’initiative du CNRS, qui a constaté, alors que venaient de paraître de grandes grammaires collectives pour l’anglais, l’espagnol, l’italien, qu’il n’y avait rien de tel pour le français. « Dès lors, on a réuni nos linguistes dans un cadre unique, explique la professeure de l’université
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