« Les derniers jours de Johnny », publié chez Grasset, retrace le combat homérique du rockeur contre cette maladie qu’il pensait terrasser. Extraits en exclusivité
Morceaux choisis des « Derniers jours de Johnny », le livre révélations d’Anne-Sophie Jahn
Quand Johnny lui annonce qu’il repart en tournée, Laeticia sourit, terrifiée. Son mari devrait être mort depuis des mois, c’est de la folie
Printemps 2017, Johnny invite Patrick Bruel chez Ivy, une institution de Los Angeles.*
Johnny a souvent le visage fermé, tendu, comme aspiré vers l’intérieur. Là, il a l’air particulièrement préoccupé. Il prend une grande inspiration : « Bon, on m’a trouvé un cancer. Mais je suis bien soigné. Je me bats pour que ce ne soit plus qu’un mauvais souvenir. » Il s’empare ensuite du menu. Il a l’air soulagé. « Tu devrais prendre le hamburger, il est formidable. » Puis, en s’adressant au serveur mexicain dans un anglais parfait : « Mister, bring us a bottle of sancerre, please. The Foucher Hauts Chaillots. »
Le diagnostic est tombé, précis, en septembre 2016 : cancer des poumons, stade 4. Les métastases ont atteint le foie, l’estomac, le pancréas. L’opération est impossible. Le temps de survie, estimé à trois mois.
Le médecin l’annonce d’abord à Laeticia. Elle s’écroule par terre, dans la salle d’attente, en hurlant. Elle finit par retourner dans la chambre de son mari, mais elle n’arrive pas à lui dire la vérité… Elle passe la nuit avec lui à l’hôpital, tentant de le rassurer. Il n’arrête pas de répéter : « Dis-moi la vérité. Je sais que c’est un cancer. Je sais que je vais crever. Dis-moi la vérité ! » Les médecins confirment leur diagnostic le lendemain, devant Johnny cette fois. […] Il ne s’alarme pas. Il s’est déjà remis de son cancer au côlon et d’un autre à la prostate. Il n’a aucune intention de mourir. À 73 ans, il est persuadé qu’il va s’en sortir.
À 73 ans, le chanteur est persuadé qu’il va s’en sortir
Il est traité au Cedars-Sinai de Los Angeles.
Les chercheurs ne sont malheureusement pas capables à ce jour d’identifier précisément les cellules malignes, donc le traitement affecte nécessairement d’autres cellules à division rapide, telles les cellules responsables de la pousse des cheveux ou de la régénération de l’intestin,