Léo Ferré. Artiste de vie
Par Thierry Rollet
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À propos de ce livre électronique
Présenter Léo Ferré permet de redécouvrir l’un des plus grands personnages de la chanson et de la poésie françaises.
C’est du moins ce que comprendra aisément le grand public. Les aficionados et surtout les héritiers de Léo sauront en plus qu’il s’agit de redécouvrir un apôtre inconditionnel de la musique.
Ferré était un musicien dans l’âme, même s’il a surtout chanté. Mais c’est la musique qui a porté son œuvre multiforme, qu’elle soit poétique ou littéraire.
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« Notre langage, à nous autres artistes,
est à la portée de toutes les oreilles
et de tous les yeux,
parce qu’il est chant, lumière, galbe, sourire. »
- Léo Ferré, la mauvaise Graine
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Avis sur Léo Ferré. Artiste de vie
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Aperçu du livre
Léo Ferré. Artiste de vie - Thierry Rollet
BREF AVANT-PROPOS DE L’AUTEUR
Le 15ème anniversaire du décès de Léo Ferré doit marquer la redécouverte d’un des plus grands personnages de la chanson et de la poésie françaises.
C’est du moins ce que comprendra aisément le grand public. Les aficionados et surtout les héritiers de Léo sauront en plus qu’il s’agit de redécouvrir un apôtre inconditionnel de la musique.
Ferré était un musicien dans l’âme, même s’il a surtout chanté. Mais c’est la musique qui a porté son œuvre multiforme, qu’elle soit poétique ou littéraire.
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"Notre langage, à nous autres artistes,
est à la portée de toutes les oreilles
et de tous les yeux,
parce qu’il est chant, lumière, galbe, sourire."
Léo Ferré, la mauvaise Graine
1ère PARTIE
––––––––
CHANT
ou
Léo Ferré, un homme qui chante
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MA ROUTE AUX 5 CHANSONS
P
OUR moi, Léo Ferré, c’était un homme qui chantait – autrement dit, pas ce que j’appelais un chanteur, quand j’avais entre 13 et 20 ans.
Léo Ferré, c’était Jolie môme, Paris canaille, Avec le temps, les Poètes, C’est extra, des chansons que je connaissais et que je pouvais écouter sur RTL ou Europe 1 – les radios libres
n’ayant pas encore popularisé la bande FM – sans éprouver l’irrésistible désir de changer de station ou de couper le son ; c’est la raison pour laquelle je dis que je pouvais les écouter. Brassens, Brel, Béart, Ferrat, Gainsbourg, Leclerc, Mouloudji, Moustaki, c’était la bande dont faisait partie Ferré : celle des hommes qui chantent, pas des chanteurs.
Je conçois que je commence à faire hausser pas mal de sourcils, sans parler des épaules. Je vais donc tenter de clarifier, d’expliciter mon propos.
Ces hommes qui chantaient étaient des « chanteurs engagés » : telle est l’appellation avec laquelle je fis connaissance à 16 ans, grâce à de bienveillants camarades de lycée, qui m’instrui-sirent charitablement au sujet de cette honorable caste chansonnière. Avant, je les ignorais superbement. Pour moi, les chanteurs étaient ceux du hit parade RTL présenté à l’époque par André Thorent. Je cite en vrac quelques noms et quelques titres correspondants : Dave avec Du côté de chez Swann, Gérard Lenorman avec les Matins d’hiver, Patrick Juvet avec la Musica, C. Jérôme avec Himalaya, Frédéric François avec Viens te perdre dans mes bras, Michel Sardou avec la Maladie d’amour et, en outre, grâce à mes parents : John William avec la Chanson de Lara et les Compagnons de la Chanson avec les Comédiens – qui, je l’apprendrais plus tard, était une composition d’Aznavour.
Bref, c’était ceux-là que j’aimais écouter, celles-là dont je retenais les paroles avec ferveur. Je ne résiste pas au plaisir de citer deux couplets :
– de Dave :
J’irais bien refaire un tour
Du côté de chez Swann
Revoir mon premier amour
Qui me donnait rendez-vous
Sous le chêne
Et se laissait embrasser sur la joue
– de Sardou :
Elle court elle court
La maladie d’amour
Dans le cœur des enfants de 7 à 77 ans
Elle chante elle chante
La rivière insolente
Qui unit dans son lit
Les cheveux blonds les cheveux gris
––––––––
Puis, un jour – j’avais 14 ans –, j’entendis tout à fait par hasard à ma radio préférée, qui diffusait une émission intitulée Stop ou encore, un autre quatrain d’introduction :
Une rob’ de cuir comme un fuseau
Qu’aurait du chien sans l’faire exprès
Et dedans comme un matelot
Un’ fill’ qui tangue un air anglais
Je venais de faire connaissance avec la 5ème chanson, qui ferait désormais partie de mes connaissances ferréennes : C’est extra.
J’ai toujours aimé chanter moi-même, il faut le dire. Je chantais – je chante encore – avec mes disques et mes cassettes.
Depuis l’âge de 13 ans, d’abord enrayée puis développée par la mue, ma voix s’était exercée grâce aux chansons précitées. Par contre, les 5 titres ferréens, trop compliqués pour être mémorisés, posaient en surplus des problèmes à ma voix de chanteur en herbe : trop hauts pour moi ! Mon jeune baryton ne pouvait pas encore s’y accoutumer. C’est pourquoi – les deux seules raisons, à vrai dire – je ne rangeais pas Léo Ferré parmi les chanteurs – traduisez : ceux dont je pouvais facilement interpréter les chansons.
Au collège, on me suivait volontiers dans cette voie. Au lycée, par contre, je tombai sur des intellocrates de mon âge ou à peu près qui n’aimaient pas les mêmes chanteurs que moi. Pire encore : ils les méprisaient, n’appréciant que leurs foutus « chanteurs engagés ». Horreur ! Je grinçais des dents en entendant :
– C’est de la chanson commerciale !
– Tu n’aimes pas les chanteurs engagés ? C’est un tort !
– Je veux bien aller chez toi passer une journée mais si tu me passes tes conneries de Dave ou de je ne sais qui, je fous le camp !
Pour échapper à la solitude de l’auditeur incompris que j’étais devenu, je dus faire des concessions – en apparence du moins. J’eus le bonheur de trouver au moins un copain – celui qui foutait le camp devant Dave – qui daignait prêter une oreille compatissante à Sardou et
