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La DANSE DU FIGUIER
La DANSE DU FIGUIER
La DANSE DU FIGUIER
Livre électronique107 pages33 minutes

La DANSE DU FIGUIER

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À propos de ce livre électronique

Trois générations de femmes : Téta, la grand-mère, Fadwa, la mère, et Emné, la fille qui dit la tendresse de celles qui l’ont précédée. Les poèmes recousent les liens brisés par la guerre, la mort et l’exil.
LangueFrançais
Date de sortie31 mai 2021
ISBN9782897127688
La DANSE DU FIGUIER
Auteur

Emné Nasereddine

Née en France en 1990, Emné Nasereddine a grandi au Liban et elle a étudié la littérature à Montréal. Sa poésie s’inspire de son expérience de migration, des frontières et du deuil, de la vie des femmes libanaises. La danse du figuier est son premier livre.

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    La DANSE DU FIGUIER - Emné Nasereddine

    Nasereddine

    Téta

    C’est ainsi que débute mon récit

    Téta prépare le thé

    à l’étranger qui s’est établi

    au rez-de-chaussée

    de sa maison

    en chantant

    ma tante descend le plateau

    avec les tasses

    la théière

    le sucre

    puis sort dans les rues

    affronter la guerre

    Téta fait bouillir l’huile dans trois grandes casseroles

    ses secrets de la résistance

    elle, gardienne du pays

    prête à accueillir

    l’ombre qui se dresse sur le seuil

    dans ses jambes, trop d’enfants

    aux noms confondus

    apprennent en silence

    le geste maternel

    Plus loin que le mûrier, c’est l’enfer me dit Téta

    je cours sourire

    des rats-feux sous les pieds

    le soleil est tombé

    il y aura ses cris au retour

    mais j’ai vu l’autre côté

    et il n’y avait pas mort d’hommes

    comment lui dire qu’il faut désormais guérir ?

    Elle pense encore

    que les convoiteurs du Sud

    n’ont jamais quitté

    le bout de sa rue

    au-delà du mûrier

    des voyous guettaient

    la forme de ses rêves

    au-dessus de son lit

    des empreintes d’hier

    mur criblé

    mon doigt questionne le trou

    y avait-il quelqu’un debout ?

    Téta trie les lentilles comme un roi qui décide de la vie

    je repasse en cachette

    poser un deuxième jugement

    sur ce que ses yeux n’ont pu voir

    ou serait-ce la clémence de ceux qui ont eu faim ?

    Je la regarde

    elle, perchée sur ses habits de silence

    fixe la route d’une bouche pensive

    elle voit

    une chose qui traverse

    un vœu qui s’écroule

    un faisan qui s’endort

    à quoi pensent ceux qui ne lisent pas la poésie ?

    soudain la paume de sa main démange

    elle me confie

    je vais récolter de l’argent bientôt

    inchallah Téta

    la main droite

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