APRÈS MINUIT AVEC OVIDIE
ur le papier, Angoulême à minuit un lundi de Pâques frisquet n’est pas le programme le plus sexy du monde. Mais le sexy, Ovidie s’en moque. Son champ de bataille, c’est plutôt le sexisme, les violences masculines, avec le corps des femmes au centre. Féministe multitâche, elle écrit et réalise des documentaires, des séries, des BD, des podcasts. Totalement insomniaque, elle travaille donc deux fois plus que la moyenne. Dans son dernier livre, illustré par Diglee, elle décortique la somme des injonctions faites aux femmes : s’épiler, être en couple, avoir une sexualité, envoyer des nudes, dire oui à une relation sexuelle quand on n’en a pas envie, etc. Ses réponses sont un méticuleux détricotage de l’idéologie patriarcale qui sous-tend la liste de nos contraintes. Et un rappel de la loi. Angoulême donc. C’est bientôt diffusée sur enseigne les écritures documentaires, sont Canal+. Elle vit à un quart d’heure d’ici, à la campagne. Ses parents en Dordogne, la fac de Limoges, où elle proches, la surconsommation est loin. Ovidie, escortée par un très gros modèle de chien, nous guide jusqu’aux remparts. On s’installe sur le parapet de pierre, au pied de la statue Carnot, sans autre carburant qu’une gourde d’eau. Rencontre placée sous le signe de l’ascèse. Un jeune homme des services de nettoyage de la ville s’approche, le cerbère le dissuade illico. dit-elle. Elle en a trois.
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