Le jumeau rejeté par la mer
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À propos de ce livre électronique
Le hasard place Liouba, peintre en déprime, face au cadavre de son sosie. L'occasion est trop belle d'échapper à un sombre quotidien en usurpant l'identité du mort. Mais Liouba réalise vite que ce dernier avait des problèmes autrement plus graves et dangereux que ses propres petits errements existentiels... Le héros se retrouve pris dans une intrigue internationale haletante, susceptible de bouleverser sa vie à tout jamais... ou de la lui faire perdre !
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Aperçu du livre
Le jumeau rejeté par la mer - Benjamin Navailles
Très rares sont les étés où j’arrive à peindre. En général, dès le mois de mai, je pose mes pinceaux, j’abandonne mes toiles, et je ne passe plus la porte de mon atelier avant la fin du mois de septembre. Il me faut l’ambiance des mauvais jours, les trombes d’eau, le vent qui déchire les pins, l’écume noire et bouillonnante de l’océan pour pouvoir donner quelques tableaux valables : le plus cher que j’ai jamais vendu fut achevé un jour de grêle…
Or, les étés de la Côte Basque sont parfois très longs. L’automne y ressemble souvent à un été indien, et l’inspiration ne me vient que lorsque ses couleurs enfin s’éteignent. Je n’ai pas de goût particulier pour la tempête, il n’y a tout simplement que dans ces conditions que mon âme parvient à suinter un peu d’art. Quand il fait beau, je nage, je pêche, je fais du vélo, je me promène mais jamais un paysage, jamais un visage ni une silhouette ne me donnent envie de dessiner. Je pense toujours à autre chose.
Cet été-là, vers la fin du mois d’août, ma préoccupation principale était de convaincre ma femme de ne pas me quitter. La folie ininterrompue de nos premières années s’était subitement évanouie pendant l’hiver, et nos relations étaient devenues depuis insupportablement routinières. Je ne m’expliquais pas du tout cette situation, et ne parvenais pas à trouver de solution tandis qu’elle s’en agaçait de plus en plus ouvertement.
Ce matin-là, ce fut pour tenter d’échapper encore à ces soucis que je me levai de très bonne heure, avant qu’elle ne se réveille et aille travailler. J’enfilai directement mon maillot de bain et filai tout de suite à la plage, torse et pieds nus, ma serviette sous le bras. Peu de gens encore avait envahi le sable, et les maîtres-nageurs, encore largement endormis, surveillaient distraitement la frileuse baignade de quelques retraités du coin sans doute agoraphobes.
Je laissai mes affaires près du blockhaus, à l’entrée de la plage, et courrai jusque dans l’océan. Le soleil matinal lui donnait une couleur vert électrique, et à de larges intervalles, des vagues peu hautes mais pleines de force venaient se briser sur le rivage, au pied des promeneurs. Je nageai pendant presque une heure complète, tantôt luttant contre le courant, tantôt me laissant porter par les rouleaux lorsque, m’étant aventuré un peu trop au large, et en dehors de la zone de baignade autorisée, une vague nettement plus grosse commença à se profiler à l’horizon. Je fis quelques brasses dans sa direction et au moment où sa lèvre fut prête à casser, je plongeai sous l’eau pour éviter qu’elle ne m’emporte.
En remontant à la surface, je sentis soudain un lourd objet au-dessus de ma tête. Saisi d’angoisse, je me débattis quelques secondes dans la mousse, et parvins enfin à émerger : j’avais sous les yeux le corps, inanimé et flottant le nez dans l’eau, d’un homme d’à peu près mon âge. Je fis quelques signes avec les bras en direction des sauveteurs, qui me repérèrent avec les jumelles. Tandis que je commençai à tirer le noyé par le cou, l’un d’entre eux, muni de palmes, me rejoignit et m’aida à revenir sur la plage. Il s’avéra inutile de prodiguer les premiers soins : un des secouristes, visiblement expert en la matière, me confia qu’il devait être mort depuis déjà bien longtemps, avant même que je le heurte par hasard.
Alors que je reprenais doucement mes esprits, accroupi sur le sable, tout essoufflé et passablement choqué par ma découverte, je perçus quelque chose de curieux dans l’attitude des gens qui s’était rassemblés autour du cadavre une gêne bien différente de celle que sa vue aurait pu logiquement provoquer. Je me retournai vers le noyé et, en effet, je compris sans mal leur embarras. Dans l’eau, je ne l’avais pas bien regardé mais, là, à le voir allongé sur le dos, c’était frappant : nous nous ressemblions comme deux gouttes d’eau. Exceptés les yeux, qu’il avait bleus et moi verts, c’étaient les mêmes cheveux brun foncé, courts mais discrètement frisés, le même nez à large arête et ailes étriquées, la même bouche étroite, le même menton saillant et légèrement pointu.
Cette étrange coïncidence, tout d’abord, ne me déconcerta pas. Je certifiai aux gendarmes dépêchés sur les lieux que je ne connaissais pas ce noyé non identifié, et ils prirent mes coordonnées – « juste au cas où ». C’est sur le chemin du retour que le trouble se mit à poindre en moi. Jusqu’à la maison, le long du boulevard des plages, je ne pensai qu’à ce mort, revoyant dans ma tête son visage sans vie et pourtant si proche de l’image que me renvoient les miroirs.
J’avais tout oublié du reste de mes soucis : cela ne dura pas. Je trouvai en effet la maison totalement vide. Ma femme n’était pas allée travailler, elle avait pris ses affaires et était partie, laissant simplement un petit mot sur la cheminée : « Je te quitte, je souffre horriblement, Véra ». Elle m’avait heureusement laissé le chien.
Marée d’identité
Je confesse accorder beaucoup d’importance aux symboles. Derrière le moindre événement de la vie quotidienne, il n’est pas rare que je me mette à chercher une explication cachée et irrationnelle, un signe du destin.
Ce jour-là, entre le départ de ma femme et l’affreuse vision de mon sosie flottant mort au milieu de l’océan, j’étais servi… C’était ce qu’on pouvait légitimement appeler des signes forts, et ils m’avaient pas mal bousculé. Je crois que rien de ce qui s’est passé ensuite ne serait arrivé si je n’avais pas été victime de ce genre de superstition. C’était un peu comme si, d’un seul coup, plus rien ne m’empêchait de changer totalement de vie, et j’avais même la sensation diffuse d’y être poussé par une force invisible.
J’étais au bord d’une sorte de gouffre, rempli de ténèbres, et une petite voix en moi me disait d’y plonger, malgré la peur de l’inconnu et de la désorientation. Il suffit d’une nouvelle coïncidence, un nouveau signe fort, pour me faire franchir le pas.
Alors que je passai tout le reste de la journée absolument perdu dans mes pensées, entre Véra, le noyé et mon avenir, je décidai vers 21h00 d’aller m’aérer un peu et de promener le chien au bord de l’eau. La marée était à son plus haut point, et avait avalé les trois quarts de la plage, submergeant presque la jetée. Le soleil allait bientôt se coucher et flottait au bout de l’océan ; ses rayons rouges du soir se reflétaient sur les vaguelettes et semblaient les embraser. Nous marchâmes plusieurs kilomètres, le chien et moi, lui furetant un peu partout, trottinant en dessinant des huit dans le sable, s’éloignant pour aller déterrer un vieux bout de bois, et revenant au galop me l’apporter dans sa gueule. C’était un chien très vif et joyeux.
Soudain, il disparut dans le reflet aveuglant du soleil, tout près de la zone humide balayée régulièrement par des reliquats de vagues. Il était impossible de regarder dans cette direction sans subir de sérieuses lésions oculaires : je sifflai et, après un temps, le brave animal revint vers moi, tout mouillé, des amas de sable collés aux pattes et la queue remuante. Il tenait entre ses crocs une sorte de vieux sac-à-dos noir, déchiré sur le côté et recouvert d’algues vertes. Je lui retirai de la gueule et me mis à fouiller à l’intérieur.
Ma main s’arrêta en premier sur un portefeuille de cuir totalement détrempé. Je l’ouvris et décollai délicatement d’un protège-document en plastique une carte d’identité, pâlie par son séjour aquatique. Elle était
