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A la poursuite de l'ange déchu
A la poursuite de l'ange déchu
A la poursuite de l'ange déchu
Livre électronique320 pages4 heures

A la poursuite de l'ange déchu

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À propos de ce livre électronique

Voici les premiers pas de Dana dans notre monde humain. C'est une djinn venant d'un autre "endroit". Transportée à l'intérieur d'une petite météorite qui s’écrase en Alaska, elle sera impliquée dans une chasse à l’homme délirante, par différentes agences gouvernementales qui souhaite toutes l’attraper. Notre protagoniste va se battre, apprendre, rencontrer des êtres spéciaux dans les montagnes sauvages de la région, souffrir à l'extrême et tomber amoureuse aveuglément. Plongez dans le monde de cette djinn et immergez-vous de manière très visuelle et dynamique dans la riche culture et la mythologie d'Alaska dans le deuxième roman d'Oscar Rodrigo, cette fois avec Ismael Marques à propos des génies ou djinn au sein de la collection personnelle DJINNWORLD. Si vous demandez à Dana, passionnante et dangereuse, d’exaucer un de vos vœu, nous déclinons toutes responsabilités ...

Sous-titre :
"Fuyant les humains dans un monde où ils sont 7 milliards ..."

LangueFrançais
Date de sortie4 nov. 2018
ISBN9781386789949
A la poursuite de l'ange déchu

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    Aperçu du livre

    A la poursuite de l'ange déchu - Oscar Rodrigo

    A la poursuite de l’ange déchu

    ––––––––

    OSCAR RODRIGO

    ISMAEL MARQUES

    Table des matières

    A la poursuite de l’ange déchu

    INTRODUCTION

    CHAPITRE 1 Un ange est tombé du ciel

    CHAPITRE 2 Daniela et la djinn

    CHAPITRE 3 Premier repas

    CHAPITRE 4. Amarok

    CHAPITRE 5 Djinn vs humains

    CHAPITRE 6 Le jardin des délices

    CHAPITRE 7 Une étrange rencontre

    CHAPITRE 8 Dana et Dana

    CHAPITRE 9 Adieu Tarikuna, bonjour Dana

    CHAPITRE 10 Les mazikeem

    CHAPITRE 11 Sauvetage

    CHAPITRE 12 Fugitives

    CHAPITRE 13 Le shaitan

    CHAPITRE 14 La grotte

    CHAPITRE 15 Renégates

    CHAPITRE 16 Voyage en train

    CHAPITRE 17 La bataille finale

    CHAPITRE 18 Des mois plus tard

    GLOSSAIRE / BESTIAIRE :

    Remerciements :

    INTRODUCTION

    Ce livre est l'histoire d'un des personnages figurant dans le volume intitulé Le secret du shaitan, correspondant à la collection DjinnWorld. Bien qu'il s'agisse d'une histoire parallèle qui peut être lue et comprise indépendamment du volume mentionné ci-dessus, les deux livres sont intrinsèquement liés. Chacun des lieux apparaissant dans ce volume sont réels.  Les coutumes ainsi que les êtres mythologiques exposés sont le fruit d'une étude détaillée de la région et de la riche culture d'Alaska. Les faits relatés dans le volume A la poursuite de l'ange déchu, se déroulent vingt-et-un mois avant les évènements se déroulant dans Le secret du shaitan. Grâce à ce livre vous pourrez en apprendre davantage sur la mythologie arabe, yéménite et andalouse concernant ces êtres ancestraux que sont les djinn ainsi que sur les mythes et légendes des indigènes d'Alaska, tout en vous divertissant grâce aux nombreuses aventures se succédant dans le récit. 90% de la population du Yémen pense que les djinn, ou génies ne sont pas de simples mythes antiques, mais des êtres bien réels. Je commence moi-même, avec l'expérience, à envisager cette possibilité.  Sans plus de préambules, et avec toute mon affection, je vous présente Dana. Oserez-vous faire un vœu ?

    سقط، أنجل

    CHAPITRE 1 Un ange est tombé du ciel

    23 : 11. Quelque part en Alaska occidentale.

    Un tremblement. Daniela sentit un tremblement à l’intérieur de la cabane dans laquelle elle vivait depuis des années, dans la zone proche de Portage, une localité à proximité de la touristique Anchorage. « Un tremblement de terre, ici ? » se dit-elle.

    Elle ne pouvait pas être plus éloignée de la réalité. Daniela était originaire d'Alaska et, bien qu'elle se considérât comme très indépendante, la mort de son mari, qui entretenait financièrement le couple, fut un coup dur. Elle était devenue aveugle depuis un accident de voiture qu'elle avait eu lorsqu'elle était encore une belle jeune femme. Sa petite-fille Dana avait hérité de ses traits Nordiques et de sa soyeuse chevelure blonde et lisse, c'est du moins ce qui se disait.

    Daniela survivait avec difficulté grâce à la pension que son mari lui avait laissée. Elle était seule dans ce lieu inhospitalier, sans vie, sans âme, et surtout, sans rire « le plus merveilleux son que Dieu ait créé », selon ses propres mots. Il est extrêmement cruel de priver de rire, incluant même son propre rire, une personne aveugle. Ce manque avait détruit sa foi jusqu'à des limites insoupçonnées

    Le peu de contact qu'elle avait avec la société se limitait à l'église le dimanche, sans compter les visites inattendues de Mr Nulato, un natif d'Alaska, appartenant à l'ethnie Koyukon, qui venait de temps en temps lui apporter quelques affaires, boire un café et vérifier que tout allait bien. Il avait été ami avec son défunt mari et comme il n'avait aucune famille, Nulato se sentait, d'une certaine manière, responsable de la vieille femme. Daniela, qui avait déjà 86 ans, alla se coucher.

    Pendant ce temps, à proximité du glacier de Portage, coordonnées 60°45′11″N 148°47′08″W,  quelque chose illumina le ciel en pleine nuit.  Une paire d'élans restèrent perplexes devant tant de bruit et de lumière. La boule de feu fit irruption sur la rivière de glace, avec une force dont seule la nature était capable.

    La roche, tombée dont ne sait où, s'ouvrit en deux, portant à la lumière le trésor qu'elle renfermait depuis 2 689 ans. Un pied sortit de la roche ardente, et se posa sur la superficie blanche... un pied bleu pâle. Peu à peu, le reste du corps d'une belle jeune femme d'environ 21 ans, sans aucune protection contre ce froid intense, émergea de la météorite accidentée, tel un papillon de sa chrysalide. D'abord elle trébucha et tomba à plat ventre sur la surface glissante. Vingt-sept siècles en position fœtale, voyageant dans l'espace entre shells*, vous rigidifient les articulations, même si votre nature est supérieure à celle des humains et plus semblable à celle d'un demi-dieu. Tarikuna sortie d'un tas immonde d'excréments, de sang et d'autres substances étrangères à l'homme. C'est cela même qui l'avait aidée à rester en vie, à travers ce cordon ombilical, totalement biologique, qui la connectait à la roche. Les deux petites cornes violettes qu'elle avait sur le front lui faisaient mal, extrêmement de mal. C'était dû à l'énorme différence de température entre son milieu d'origine et la composition chimique de cette atmosphère agressive où l'oxygène excédait. Les cornes, pour une mazikeem* de sa classe, servaient à détecter la chaleur d'une proie, de l'eau à proximité, mais aussi à maintenir la température du corps et localiser ses congénères dans une zone proche.

    Tarikuna écouta ses cornes. Elle essaya de se concentrer, mais ce n'est pas chose facile quand on se retrouve nue au beau milieu de l'Alaska après avoir parcouru des millions de kilomètres coincée dans une roche. Elle tremblait. À ce moment une première impulsion se fit sentir. Elle glissa comme elle le put le long du glacier, suivant la pulsation de ses cornes. Elle sortit enfin de l'ancestrale calotte glaciaire et se mis en marche sur le rocher noir à l’aspect lunaire qui composait cette chaîne de montagnes.

    Après deux heures de marche en pleine nuit, elle atteignit ce qui semblait être son but. Elle ne vit rien... Elle ne le vit pas arriver. L'ours brun lui sauta sur le dos.  

    Tarikuna commençait à peine à s'habituer à respirer dans cette petite vallée glacée et ne put réagir aussi rapidement que l'aurait, habituellement, fait un djinn* de sa classe. L'ours lui lança un coup de patte qui lui déchira le thorax et le sein gauche qui pendait désormais comme un sac sanguinolent. La jeune femme tomba sur le dos et l'ours sur elle. Ils glissèrent tous deux en bas de la rivière de glace. La jeune femme s'égratigna profondément le dos, glissant de plus en plus tel un traîneau. L'ours ne cessait de donner des coups de dents, sans parvenir à son objectif, la djinn réussissait à le maintenir hors de portée. La bête réussit à atteindre une de ses épaules, la jeune femme bloqua la seconde morsure, avec son bras qui se retrouva pris dans la puissante gueule du prédateur. Après un choc au cou, le plantigrade lui cassa le cubitus et le radius, brisant en deux le bras droit de la djinn presque à hauteur du coude. Elle ne cria pas, mais pour la première fois de sa vie, elle eut peur.

    Tarikuna mobilisa ses dernières forces et frappa l'animal à la mâchoire avec de sa main ouverte et réussie à s'en libérer. Elle fit quelque chose qu'un humain ne ferait jamais, et encore moins avec de semblables blessures : passer à l'attaque au lieu de partir en courant et sauver sa vie. Elle fit face à l'animal. L'ours se relevait à peine lorsque la jeune femme lui tomba dessus, le tenant par-derrière avec son bras valide qu'elle enroula autour du cou de la bête. Elle lui serra la gorge avec une force démesurée. L'odeur de cet être sauvage, inconnu pour elle, était très forte, pire encore que celle d'un chien mouillé par la pluie. La jeune femme eut un haut-le-cœur. Ils roulèrent sur la glace une fois de plus, jusqu'à ce que la bête cesse de bouger. Une tempête se profilait au loin, se rapprochant de la rivière de glace, mais la jeune femme ne bougea pas durant quelques secondes, ses blessures au sein et au bras la faisaient souffrir.  Elle libéra enfin, la pression sur l'énorme cou de l'animal.

    Elle s'allongea un peu et regarda la pleine lune en reprenant son souffle. C'était un monde inhospitalier et dangereux pour une mazikeem, il fallait agir prudemment. Elle devait trouver de l'eau, de la nourriture et un refuge où soigner ses blessures. Mais elle n'avait pas le temps pour ça, la tempête de neige était imminente et elle le savait. Les premiers flocons commencèrent à tomber dans un blizzard qui se faisait chaque seconde, plus virulent. Poussant une fois de plus, ses forces jusqu'aux limites, la djinn bleutée regarda l'ongle de son index pousser jusqu'à atteindre onze centimètres. Elle l'utilisa comme une lame pour découper l'animal de haut en bas. L'odeur qui sortit de cette masse marron de poils et de sang était encore pire. Elle se protégea le nez et la bouche et continua à couper. Quand l'ouverture fut suffisante, elle s'introduisit entièrement dans l'animal, brisant les côtes de la bête.

    Elle resta toute la nuit à l'intérieur, s'alimentant sauvagement des viscères, buvant un sang qui lui était impur, tirant profit de chaque calorie de l'animal. Peu avant de refermer la peau sur son visage, désormais plus rouge que bleue, elle vit deux petits oursons geindre au loin à la recherche de leur mère.

    À l'aube, la jeune femme ouvrit avec peine le ventre congelé de l'ourse, couvert d'un épais manteau de neige. La tempête était passée. Elle se leva péniblement, même si, à la différence d'un humain, ses blessures étaient déjà à moitié renfermées. Elle se tourna vers le cadavre et se pencha au-dessus. Elle se mit à le dépecer jusqu'à obtenir un morceau de peau suffisant pour se couvrir.

    Elle se releva et se mis en marche, suivant les impulsions latentes de ses petites cornes violettes qui lui disaient de sortir de la rivière de glace et de s'enfoncer dans l'épaisse forêt. Peu après, elle se rendit compte qu'elle était suivie par les deux oursons de la défunte ourse. Les deux petits avaient dû prendre Tarikuna, avec la peau de la bête sur les épaules et l'odeur nauséabonde que celle-ci dégageait, pour leur mère.

    La jeune femme n'avait pas conscience d'être observée au loin par des jumelles, derrière lesquelles se trouvaient un chasseur et son fils de l'ethnie inuite, qui étaient sortis en quête de nourriture. Le père écarta lentement les lunettes de son visage et prononça ce mot, aussi ancestral que terrifiant : « Amarok* !». Son fils, de 16 ans, le regarda les yeux exorbités. Ils se replièrent lentement, montèrent dans la Toyota Hilux verte et s'éloignèrent le moteur au ralenti pour ne pas faire trop de bruit.

    Quelques heures plus tard, la jeune femme atteignit la lisière extérieure de la forêt et vit une très humble petite cabane de pierre grise, de la fumée sortait de la cheminée.

    Daniela était dans un sommeil semi-conscient assez désagréable lorsqu'elle entendit quelqu'un ou quelque chose bouger la porte, essayant d'entrer. Elle pensa d'abord, qu'il s'agissait d'une simple rafale de vent mais quand elle se réveilla complètement, elle sut que c'était une effraction en bonne et due forme. C'est alors qu'elle se dit qu'il pourrait s'agir d'un ours brun ou pire encore un de ces terribles ours noirs.

    Daniela empoigna avec détermination la vieille carabine Winchester 95 de son défunt mari, elle s'assit dans le rocking-chair en face de la porte, tel un antique Viêt-Cong qui attend que le soldat américain débarque et mette un pied dans la jungle. Charlie lui avait appris à tirer rapidement en toute sécurité même si elle ne voyait pas sa cible, ce qui était assez rassurant pour une personne non-voyante seule au milieu de la montagne.

    Son sixième sens lui disait que quelque chose n'allait pas. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti le danger de manière aussi vive. Quand la porte s'ouvrit avec force, l'odeur d'un ours adulte, plus exactement, d'une ourse ayant récemment mis bas, ne laissa plus aucune place au doute. La grand-mère expérimentée tira deux fois à la vitesse de l'éclair en direction du centre de l'entrée, comme Charlie lui avait appris. N'importe qui aurait juré que c'était James Stewart lui-même, dans uns de ses westerns, qui tirait avec tant d'aplomb. Le corps qui se présenta devant elle fit deux pas en avant, deux balles dans l'estomac et tomba pesamment aux pieds du rocking-chair. Daniela sentit le sang lui éclabousser les bas.

    Cette chose était grande, très grande et très lourde, mais ce n'était pas une ourse...

    Quelques heures plus tard, dans la maison du shérif d'Anchorage

    - Gina, allez, sort de la salle-de-bain, faut te laver plus vite, ma chérie ! disait le shérif Frank Martin à sa fille cadette.

    L'agent Frank était originaire de Miami, il s'était établi dans le village touristique d'Alaska, Anchorage, grâce à un poste vacant que laissa le shérif antérieur et qu'il avait obtenu par chance, il y avait déjà sept ans. Il avait réussi à fuir la bruyante et tropicale ville de Floride ainsi que sa sempiternelle humidité. Au début, lorsque Frank lui fit part de ses intentions, sa souriante épouse ne lui parla plus pendant des semaines, jusqu'à ce que finalement, elle se fit une raison et toute la famille déménagea au Nord, à cette époque Gina n'était pas encore née.

    Frank était le père d'une famille de trois enfants :  Steve, l'aîné, de 15 ans, Dan, celui du milieu, de 11 ans et Gina de 5 ans. Son épouse Susan était la typique femme au foyer méridionale d'Alabama. Elle adorait régaler les autres avec ses petits plats. Le shérif avait déjà, à 49 ans, quelques zones chauves sur la tête, la petite Gina s'amusait à dire que c'étaient des pistes d'atterrissage pour les oiseaux.

    En tant qu'inconditionnel de la bière, la dénommée « courbe du bonheur » avait commencé à se former depuis déjà bien longtemps entre sa poitrine et ses hanches et il avait encore dû faire un autre trou à sa ceinture. Il était grand et la première impression qu'on avait de lui quand on le croisait, c'était celle d'un homme bien, mais qui ne comprenait rien... surtout quand on découvrait qu'il avait quitté le paradis tropical, dont tant de personnes rêvent, pour ce lieu froid et sombre.  Cette impression était tout à fait opposée à son véritable instinct de détective désabusé. Sa façon de marcher en se dandinant, le regard perdu, pouvait faire penser qu'il portait sur ses épaules tout le poids du monde.

    - Stevie, viens t'asseoir maintenant, allez. Cette console ne peut pas être en marche à ces heures et tu le sais, le menaça du doigt la blonde Susan, essayant de maintenir sa famille autour de la table dans le calme et sans aucune technologie au milieu.

    - Dan, pose ce téléphone tout de suite, lui demanda son père.

    - Papa, tu vas rentrer à temps pour voir le match des Heat ? voulu savoir Steve.

    - Je vais essayer, Dan. J'ai l'impression que ça va être un bon match. On va se régaler si j'ai pas de problèmes au travail. Je ramènerais de la pizza hawaïenne, planifiait en une seconde Frank sans grande conviction.

    - Papa, papa ! Sally est devant la porte elle t'attend, l'informa la petite.

    - Et qu'est-ce qu'on fait de ce cas, ma chérie ?

    - Aïe, oui ! dit Gina, en se donnant une tape sur le front et laissant passer la collègue du shérif.

    - Merci ma belle ! Hé mais t'as encore grandi ! Tu prends du lait de girafe au petit déjeuner ou quoi ? observa Sally en faisant des chatouilles à Gina et en lui donnant un baiser.  Bonjour à tous, salut Susan.

    - Nooon... C'est possible ça ? Et ils en vendent où du lait de girafe ? voulu savoir Gina.

    - Salut Sally, la salua formellement Susan. Tu veux un café ?

    - Non merci, j'ai bien peur de devoir t'emprunter ton mec. Il y a eu un problème, informa Sally, sans plus de détails.

    Susan n'apprécia pas du tout la première phrase. La coéquipière de Frank était jeune et c'était une vraie tentation pour un homme mûr avec une vie de routine déjà toute tracée.

    - Que s'est-il passé ?  Laisse tomber, tu me le raconteras dans la voiture.  Oh, mon vieux Cherokee ne vient pas avec nous ce matin, il a voulu faire la grâce mat'. Merci d'être venue me chercher, dit Frank en lançant un clin d'œil à sa coéquipière.

    - Ne t'inquiète pas, Teik m'a prévenu.  J'ai apporté la voiture de patrouille. Mais c'est une voiture du 21ème siècle, peut-être que ça te plaira pas, ironisa Sally en faisant un clin d'œil à Steve qui lui sourit.

    - Papa, c'est quand que tu vas changer ce vieux tacot ? BMW a sorti un SUV qui t'irait super bien, essaya-t-il de convaincre son père, n'oubliant pas qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps avant de pouvoir apprendre à conduire.

    - Oui, mon chéri, mais tu sais quoi ?

    - Non, quoi ?

    - Tu vas pas le croire, mais je n'ai pas besoin d'une BMW à 60 000 balles, dit Frank en donnant une petite tape affectueuse dans le dos de Steve.

    - Elle coûte seulement 52, Franklin.

    - 52 plus trois zéro ? Oh, tu sais quoi ? Si c'est que ça, dès que j'ai fini de travailler, je vais l'acheter, là j'ai pas de liquide sur moi. Ah, bon sang, j'ai renversé du café sur ma cravate ! commenta Frank pendant qu'il sortait déjà par la porte après avoir embrassé sur la joue Susan et les enfants, qui étaient toujours à table.

    - Vous voulez emporter un morceau de tarte ? C'est une nouvelle recette improvisée, proposa Susan avant qu'ils ne partent. Sally la regardait effrayée.

    - Heu... ben moi il faut que je conduise et, en plus, c'est un très gros morceau. Bon, ok, ok. A ce soir, je t'aime.

    Frank se mit au volant, comme il l'avait dit à son épouse, Sally l'observait du coin de l'œil.

    - Pourquoi tu ne lui as toujours pas dit, Frank ?

    - T'es folle ou quoi ?  Allez, au commissariat.

    - Je crois qu'elle se doute de quelque chose. Il va vraiment falloir que tu lui dises un de ces jours.

    - Mais qu'est-ce que tu dis Sally ? Comment elle pourrait s'en douter ?

    - Elle me regarde bizarrement, elle sent quelque chose. C'est mon instinct féminin qui te le dit et non celui de policier municipal. Il vaut mieux qu'elle l'apprenne par toi que par quelqu'un d'autre. Tu t'imagines ? C'est cruel de lui mentir plus longtemps. Ça pourrait affecter sérieusement tes propres enfants !

    - OoooK ? c'est bon, Sally. Arrêtons là, ma belle. Je lui dirais. Ses tartes ne sont pas bonnes, mais ce n'est pas non plus une arme de destruction massive ! Bon qu'est-ce qui s'est passé de si important ?

    - Merci, Frank, ses tartes sont immondes. Nous avons perdu un avion Cesna 310. Hier soir, il est sorti des radars.

    - Il faut mettre en place une équipe de recherche en hélicoptère, tu connais la procédure.

    Ils arrivèrent au commissariat quelques minutes plus tard. L'adjuvant Teikweidi était un homme de l'ethnie indigène Tlingit, totalement intégré à la société d'Anchorage, il était très utile lorsqu'il s'agissait d'utiliser ses connaissances sur la zone comme traqueur et prendre contact avec certains groupes ou peuples isolés du monde moderne. Il était plutôt petit et avait le teint brun si typique de ses ancêtres, il était simple dans son comportement et sa manière de s'habiller. Il avait un sens de l'humour assez particulier et on ne lui connaissait aucune femme. Il avait dernièrement comme unique compagnon un chiot berger allemand, de couleur noire, appelé Hin. Le chiot était apparu sur son porche, sorti de nulle part, une nuit d'étoiles filantes.

    - Kunaa ! Bonjour bombasse, le shérif Martin salua son subalterne avec la même blague qu'il ne se fatiguait pas de sortir chaque matin depuis cinq ans.

    Teikweidi le regarda à peine et se leva pour aller chercher quelque chose dans les archives. Ce bureau n'avait pas encore atteint le 21ème siècle... peut-être même pas le 20ème.

    - Kunaa ! Tenez, shérif, murmura Teik à son supérieur, en lui tendant le morceau de papier sur la disparition de l'aéroplane bimoteur.

    - Qui était à bord, Teik ? demanda le shérif. Et pourquoi voyager dans ce maudit appareil totalement instable, au lieu d'un Boeing, comme tout le monde ?

    - Je m'appelle Teikweidi, tu sais, Ours Brun, le corrigea le garçon pour la énième fois.

    Taquiner le petit Tlingit était devenu un sport pour Frank.

    - Qui était à bord et pourquoi ? Frank ignora, également pour la énième fois, son adjudant.

    - L’avion venait de Seattle et a embarqué ses passagers à New-York, Frank, intervint l'adjudante la plus sexy du pacifique.

    - Pourquoi dans un Cesna bimoteur à hélices ? insista Frank.

    - Elle devait connaitre le pilote qui vit à Seattle, probablement son petit-ami, il devait la transporter jusqu'ici pour rendre visite à sa grand-mère, répondit Sally faisant une supposition rapide.

    - Putain, comme le petit chaperon rouge ! s'exclama Frank à l'improviste.

    - Ne plaisantez pas avec ça, Mr Martin, le réprimanda Teikweidi.

    - Qui est sa grand-mère ? demanda Frank au jeune homme de 28 ans.

    Teikweidi et Sally Parsons se regardèrent pendant une longue seconde et regardèrent leur chef.

    - Quoi ! Putain, c'est quoi tous ces mystères ? Vous regardez trop FBI : Portés disparus. Vous le savez, ou non ? dit Frank en les pointant du doigt.

    - La nièce de Daniela. Une jeune femme blonde de 21 ans appelée Dana Johnson, qui travaille en tant que mannequin dans la brillante New-York, comme je te l'ai déjà raconté, dit Sally. Regarde, c'est une photo d'un de ses derniers shooting pour une marque de maillot de bain.

    - Jésus, Marie, Joseph ! balbutia le shérif.

    - Oui, je sais ... Elle est vraiment bonne.

    - Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit Sally ? dit Teikweidi, surpris.

    - Euh... Rien, rien. Elle a un joli visage, c'est tout. N'importe qui avec deux yeux peux le voir.

    - Même avec un seul, Sally, balbutia Martin, qui se rappelait sa jeunesse passée en discothèque.

    - Nous pensons qu'il a dû s'écraser quelque part dans le Chugach State Park. Enfin, si on prend en compte la trajectoire qu'aurait dû suivre un vol en provenance du Sud et la densité de la forêt de cette région, déclara Teikweidi.

    Frank fixait le centre de la table le regard perdu.

    - Cette pauvre femme, Daniela, va avoir une attaque en l'apprenant.  Elle a déjà perdu son mari, et maintenant ça. Nous devons les trouver coûte que coûte. Commence la recherche par hélicoptère, Sally ! Appel Reth.  Nous sommes en train de perdre un temps précieux.

    - Oui, Sally. Nous devons nous y mettre avant que les jours passent et que les casse-couilles ne réapparaissent.

    - Les casse-couilles ? voulu savoir Frank.

    - Oui, Frank. C'est comme ça que Teik appelle les fédéraux, expliqua Sally.

    - Oh, le FBI, évidemment, dit Frank. Que savons-nous des autres passagers ?

    - Rien pour l'instant, chef. Nous commençons à peine à réunir les pièces du puzzle. Il semblerait que ce soit un couple de Seattle d'une trentaine d'année. Mais nous sommes encore en train de rassembler les données, comme je te l'ai dit, admit Teikweidi.

    - Il y a autre chose, Frank. Il semblerait que la nuit dernière, une météorite de belle taille soit tombée aux alentours de la ferme Pritchard. Tu sais, pas loin de Portage, dans le glacier Prince William Sound.

    - Encore !

    - Oui mais il n'y a eu aucun dégâts humains ni matériels. Comme je te l'ai dit, elle est tombée, semble-t-il, dans le glacier. Selon les données fournies par l'aéroport de Valdez, dit Sally à son supérieur.

    - On dirait bien, finalement, que les casse-couilles vont rappliquer. Chaque fois qu'une de ces météorites tombent, ils ramènent vite leurs culs pour venir enquêter. Je sais pas ce qu'ils ont avec ces pierres, grogna le subalterne en tournant le dos.

    - C'est bon, Teik.  Nous allons nous concentrer sur l'avion.  Le reste peut attendre.

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