u cœur d’une campagne magnifique, entourée de sommets enneigés, un gigantesque cimetière. Chaque jour, il s’agrandit dans des proportions sidérantes, alimenté par le ballet incessant d’ambulances et de véhicules funéraires d’où des bénévoles, en gants chirurgicaux, extraient des housses mortuaires noires. Ils les portent à l’intérieur des tentes de l’Afad, l’organisme turc qui gère les catastrophes. Là, après une toilette mortuaire, chaque dépouille est photographiée, recouverte d’un linceul blanc puis disposée dans un des cercueils en bois nu que fabriquent à la chaîne tous les menuisiers du pays. Lorsque des corps non identifiés sont à peu près intacts, on prélève l’ADN ; sinon, quand les malheureux ont été broyés, on se contente des empreintes digitales ou dentaires. Le va-et-vient de familles vacillantes, au visage trempé de larmes, est continu. Les cérémonies se succèdent, parfois dans des plaintes déchirantes. Une courte prière puis l’inhumation dans l’une des innombrables et interminables tranchées que creusent, sans
La règle est la même pour tous les pompiers : un être humain peut tenir trois minutes sans air, trois jours sans eau et trois semaines sans nourriture
Feb 16, 2023
5 minutes
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