Bryan Perro présente... les légendes terrifiantes d'ici - Le trou du diable
Par Bryan Perro
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À propos de ce livre électronique
mais aussi les secrets des notables et de puissants. Cependant, il arrive qu’un drame se transforme en malédiction et
que le trou relâche une de ses prisonnières afin qu’elle réclame une réparation.
Sommes-nous responsables des mauvaises actions de nos aïeux ? Devons-nous payer pour les actes répréhensibles de nos ancêtres ?
Selon la logique du trou du diable, rien ne se perd, rien ne s’oublie !
L’heure des comptes a sonné et le dernier né de la lignée des Thibaudeau devra payer.
Les Légendes terrifiantes d’ici est un collectif de livres d’horreur destinés à un public de 13 ans et plus.
On y retrouve des réécritures contemporaines de légendes québécoises, parfois connues,
parfois oubliées, mais qui ne laisseront personne indifférent.
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Aperçu du livre
Bryan Perro présente... les légendes terrifiantes d'ici - Le trou du diable - Bryan Perro
À Jean-François Bernier
Je pense souvent à toi, JF.
Tout ce qui peut être imaginé est réel.
Pablo Picasso
Bryan Perro présente
Les Légendes terrifiantes
Le trou du diable
Situé à Shawinigan en Mauricie, le trou du diable se veut le domicile du mal où sous l’immense remous d’une cataracte aussi haute que les chutes du Niagara, dort une force surnaturelle. Surnommé en 1650, « le trou des mauvais manitous », on raconte que la chute aurait eu le pouvoir d’emprisonner pour l’éternité ceux qui y tomberaient. Le visage d’un homme au regard sévère, sculpté dans la falaise surplombant les eaux, surveillerait aussi les lieux. Ce portier gigantesque aurait apparemment le pouvoir de libérer, à sa convenance, les âmes des prisonniers du trou afin que ces spectres puissent mettre en règle leurs affaires avec les vivants dans le but de trouver le repos éternel. Que l’on attribue sa présence aux mythologies autochtones ou aux récits fantastiques du géant Tranchemontagne, il n’en demeure pas moins intrigant.
Depuis des générations, le trou du diable fascine par sa profondeur que l’on dit sans fond, mais aussi par la puissance des remous qui le composent. Il s’agit d’un lieu aussi effrayant que magnifique dont le mystère de sa présence et de sa configuration demeure entier.
Bryan Perro
1.
Gros mou
Je suis gros. J’ai toujours été gros. Un gros mou. Il y a des gros durs, ceux-là sont les costauds. Tu les traites de gros, tu te retrouves avec le visage plongé dans les toilettes de l’école. Ensuite, ils t’enfoncent un ou deux poings dans la gueule afin de te faire ravaler tes mots, puis ils t’avertissent qu’au prochain commentaire, on te retrouvera recouvert de merde dans les douches des vestiaires du gymnase. Les costauds ne font pas de compromis. Ils ont du gras, mais surtout des muscles. Ce sont les descendants des bucherons et des travailleurs du papier qui ont créé ma région. Aucun doute, les gars qui peuvent t’en faire baver, ce sont les costauds. Ils sont de la génération des descendants polonais comme les Corpus, les Paprocki des pays de l’Est, les Mancuso et les Bracagnolo, les familles italiennes d’Almaville en bas, puis finalement des Murray de descendance irlandaise. Puis, ils arrivent aussi de toutes les familles de cultivateurs du Québec attirés par l’industrialisation de ma région. Il y a des Tremblay, c’est certain, des Thibodeau, des Leclerc, mais surtout des Gélinas. C’est une peste, une personne sur trois s’appelle Gélinas ! Si tu sors sur la 5e Rue de la pointe, la rue commerçante, et que tu hurles : « OH, GÉLINAS ? », il y a au moins dix personnes qui vont se retourner.
Bref…
Tous les pères de ces costauds-là travaillent à la « Belgo » et font du papier jour et nuit. Sur des chiffres de huit à douze heures, ils font tourner le moulin à la sueur de leur front pendant que les patrons, des anglophones riches, les poussent toujours un peu plus – un peu plus fort, un peu plus loin.
Moi, je ne suis pas un costaud, je suis un gros. Un gros mou à bourrelets élevé dans une famille de notaires de père en fils, depuis la création du monde. Tous les hommes dans ma famille sont gros et mous ! C’est comme ça. On dit que c’est la génétique, que c’est inévitable. Nous ne sommes pas obèses, juste gros. Notre morphologie est ballonnée. Nous avons de gros ventres, des têtes rondes, du gras dans les jambes et les bras, un double menton… Nous sommes des machines à produire du gras. Va savoir pourquoi, aucune diète ne peut venir à bout de ce métabolisme qui transforme tout en masse adipeuse. Depuis des années, la salade est interdite chez nous. Plus nous en mangeons, plus nous engraissons ! Plus mes parents et moi faisons d’efforts, plus nous sommes déçus. Alors terminé les désillusions, nous faisons la guerre aux radis qui nous mentent, aux brocolis qui se moquent de nous ainsi qu’aux céleris dont le goût de chiotte nous fait sentir mal.
Ceci veut dire que je suis gros et que je travaille sur l’acceptation de moi. Ma psychologue n’arrête pas de me dire : « Tu dois t’accepter tel que tu es et les autres t’accepteront aussi ! » La pensée magique des adultes est parfois bien déprimante.
Tous les jours, c’est : « Le gros Thibodeau ? Toi, le gros Bodeau ! Tasse-toi, gros tas ! Bouge ton gras ! T’as les tétons d’une fille, portes-tu une brassière, le gros Bodeau ? On voit ta craque de fesse, le gros ! Grosse molle, lâche tes livres, va courir un peu ! Dégage de là, gros lard ! Tu fais du Sumo, Bodeau ? Bouge ton cul, grosse pelote ! »
Jour après jour, et depuis toujours.
Je me faisais insulter à la maternelle, à l’école primaire ensuite. Maintenant, ça continue depuis