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De l'autre côté du passage: Thriller fantastique
De l'autre côté du passage: Thriller fantastique
De l'autre côté du passage: Thriller fantastique
Livre électronique255 pages3 heures

De l'autre côté du passage: Thriller fantastique

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À propos de ce livre électronique

Que se cache-t-il dans la Grotte du Passage Perdu ?

Les cousins Anna et Ben se retrouvent pour passer leurs vacances d'été ensemble. Rien ne semble annoncer un danger : le soleil brille, les oiseaux chantent...
Et pourtant ! S'ils avaient su ce que les parois de la mystérieuse grotte cachaient, jamais Anna et Ben n'auraient faussé compagnie à leur étrange guide.
Leur palpitante aventure commence, à travers un monde peuplé de créatures. Et pas des moindres, car le pays est contrôlé par un être assoiffé de sang...

Laissez-vous guider dans un monde étrange et effrayant !

EXTRAIT

Anna n’avait pas bronché lorsque sa mère avait garé la voiture. Cela faisait plus de deux heures qu’elle était affalée sur la banquette arrière, endormie. Un filet de bave dégoulinait le long de son menton.
Ben, son cousin, s’approcha lentement d’elle, armé d’un grand verre d’eau fraîche. Lorsqu’il fut à bonne distance, il lui lança d’une traite le liquide en pleine figure.
Anna sursauta. Elle mit un moment avant de comprendre ce qui venait de se passer. La silhouette de son cousin se précisa devant elle. Ses cheveux ruisselaient et elle s’essuya le front d’un revers de manche. Lentement, elle se détacha en laissant derrière elle toutes les affaires dont elle s’était servie durant le voyage (livre, écouteurs, téléphone).
— Cours, Ben.
— Oups.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jeanne-Marie Weber, née à Nancy en 1999, est passionnée de littérature. Envieuse de créer sa propre aventure fantastique, c'est à ses quinze ans qu'elle commence à développer son univers, regorgeant de monstres et autres bêtes abominables. Anamésya, le Tome I, en est la preuve et vous ouvre ses portes... prenez garde !
LangueFrançais
Date de sortie6 avr. 2018
ISBN9782374641102
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    Aperçu du livre

    De l'autre côté du passage - Jeanne-Marie Weber

    1.

    Anna n’avait pas bronché lorsque sa mère avait garé la voiture. Cela faisait plus de deux heures qu’elle était affalée sur la banquette arrière, endormie. Un filet de bave dégoulinait le long de son menton.

    Ben, son cousin, s’approcha lentement d’elle, armé d’un grand verre d’eau fraîche. Lorsqu’il fut à bonne distance, il lui lança d’une traite le liquide en pleine figure.

    Anna sursauta. Elle mit un moment avant de comprendre ce qui venait de se passer. La silhouette de son cousin se précisa devant elle. Ses cheveux ruisselaient et elle s’essuya le front d’un revers de manche. Lentement, elle se détacha en laissant derrière elle toutes les affaires dont elle s’était servie durant le voyage (livre, écouteurs, téléphone).

    — Cours, Ben.

    — Oups.

    Il se mit à détaler dans la direction opposée. Anna se lança à sa poursuite. Elle ne se rendit pas tout de suite compte qu’elle était pieds-nus.

    — Anna, tes chaussures ! hurla une voix stridente.

    Sa mère était accoudée à la rambarde de la terrasse en bois d’une petite maisonnette blanche. Elle l’observait d’un air désapprobateur.

    Anna ne répondit pas tout de suite, elle venait enfin d’attraper son cousin et tentait de le faire tomber. Tous les deux s’étouffèrent de rire. Anna n’avait pas la moindre force, elle était aussi fine qu’une brindille. Ben la retourna en moins de deux et s’assit sur son ventre avant de lui faire avaler une poignée d’herbe. La jeune fille hurla en essayant de donner des coups de poing à son cousin, lequel les esquivait sans problème. Les seules fois où Anna pouvait se battre, c’était lorsqu’ils étaient ensemble. Comme ça n’arrivait qu’une fois par an, elle manquait sérieusement d’entraînement.

    Ben semblait ne pas vouloir lâcher prise. Anna devait pourtant répondre à sa mère, autrement elle se ferait sévèrement disputer. Malgré le fait que son cousin lui glissait des pommes de pin dans les cheveux en maintenant ses jambes par la simple force de ses pieds, elle parvint à lancer :

    — Oui, maman ?

    — S’il te plait, va décharger tes affaires et t’installer. Tout le monde n’attend plus que toi. Tu as intérêt à être prête avant de manger !

    Ben libéra sa cousine après l’avoir harcelée de chatouilles. Anna s’éclipsa en lui lançant un regard assassin et alla chercher son énorme valise dans le coffre de la voiture. Son oncle, qui les observait depuis un moment de ses yeux ténébreux, lui proposa de l’aide, mais elle refusa. L’énergie brûlait en elle.

    Elle monta les quatre marches de la terrasse. Sa mère l’y attendait, les bras croisés.

    — Tu iras dire bonjour à tout le monde, d’accord ?

    Anna hocha la tête. Elle entra dans la petite maisonnette.

    La maison de Neptune version réduite se trouvait juste sous ses yeux. L’endroit était spacieux et lumineux. Les couleurs qui dominaient l’habitation étaient le bleu et le blanc. Chacune des pièces qui composaient le mobil-home lui rappelait la mer. Un canapé gris prenait toute la place dans le salon, installé juste en-dessous d’une guirlande de coquillages qui se balançait au rythme du vent. Un tableau accroché à droite de cette dernière décrivait un marin qui ramenait sur son bateau un énorme poisson vert.

    — C’est magnifique, marmonna Anna.

    Son oncle lui adressa un sourire malicieux. Il se planta à côté d’elle et posa ses mains sur ses hanches, satisfait.

    — Nous avons réservé le mobil-home prestige. On ne fait pas les choses à moitié. Ta chambre est à droite. Tu dormiras avec Ben, j’ai pris un matelas gonflable pour que vous passiez plus de temps ensemble. J’irai avec Marie et Jules. J’espère que ça ne te dérange pas ?

    Si ça la dérangeait ? Elle ne pouvait demander meilleure chose que de dormir avec son cousin adoré. Comme ils ne se voyaient pas souvent étant donné qu’ils n’habitaient pas dans une région voisine, ils discutaient beaucoup par Internet. Leur proximité d’âge faisait qu’ils aimaient se retrouver rien que tous les deux. Ils étaient très complices.

    De nature curieuse, Anna ne put s’empêcher de visiter les autres pièces. Impatiente, elle débuta la visite par sa chambre. La pièce était petite mais très élégante. Deux armoires étaient disposées de part et d’autre de deux lits simples. Anna les fixa quelques secondes avant de s’allonger sur l’un d’eux en étoile de mer. Des palourdes et autres coquilles Saint-Jacques étaient disposées un peu partout sur le rebord de la fenêtre et les draps avaient pour motif un coucher de soleil entouré de mouettes. Elle avait vraiment l’impression d’être au bord de la mer. L’odeur marine était absente, remplacée par une senteur fruitée.

    Au moment où elle commençait à ranger ses affaires dans l’armoire qui lui était attribuée, des cris de joie retentirent dans le couloir. La porte de sa chambre s’ouvrit dans un mouvement brusque.

    — Anna !

    C’étaient la petite sœur et le petit frère de Ben. Anna les reconnut tout de suite. Des cheveux châtains presque blonds, une carrure imposante. Ils entrèrent, enchantés. Marie lui sauta dans les bras, le sourire aux lèvres.

    — On pensait que tu dormais encore, avoua Jules.

    — Ben a fait son travail, répliqua Anna, à demi amusée. Vous êtes arrivés à quelle heure ?

    Jules prit un air pensif. Tout le monde avait attendu ces vacances avec impatience. Comme ils ne se voyaient pas le reste de l’année, l’été était l’un des seuls moments où ils pouvaient passer du temps ensemble.

    — Il y a deux ou trois heures, je crois. On est déjà allés voir la plage et faire un tour à la piscine. Elle est énorme. Et il y a trois toboggans !

    — J’ai hâte de la découvrir, alors ! Mais avant, je dois aller dire bonjour à tout le monde et ranger mes affaires. Ça ne devrait pas prendre trop de temps. Vous n’avez qu’à y aller, je vous rejoindrai dans une vingtaine de minutes. D’ailleurs, vous n’auriez pas vu Julia ?

    Julia était la petite sœur d’Anna. Elles n’avaient que deux ans d’écarts et pourtant, Julia mesurait quinze centimètres de plus qu’elle. C’était assez humiliant. En particulier lorsque les vendeurs de cinéma ne croyaient jamais Anna quand elle leur disait qu’elle avait seize ans, mais elle avait fini par s’y habituer.

    — Elle est en train de se balader dans le camping, répondit Marie.

    — Ah, je vois. Bon, je range mes affaires et je vous rejoins, d’accord ?

    Marie déposa ses lèvres sur les joues d’Anna et Jules se contenta d’un sourire. Ils quittèrent la pièce, laissant Anna seule avec son énorme valise.

    Une quinzaine de minutes plus tard, elle eut enfin fini de ranger ses vêtements. Après avoir changé de tee-shirt et enfilé ses claquettes, Anna était fin prête pour aller saluer le reste de sa famille. Lorsqu’elle arriva sur la terrasse, ils étaient tous réunis autour de la table avec un verre à la main. Des gâteaux apéritifs étaient disposés au milieu et tout le monde se jetait dessus comme des affamés.

    — Ah, voilà la petite dernière, s’enthousiasma Jerry, le meilleur ami de son oncle, accoudé aux rambardes. Alors, ça te plait ?

    Anna était encore chamboulée par la beauté du lieu. Elle finit par répondre :

    — C’est magnifique !

    Jerry avait l’air ravi. Un sourire s’étira sur ses lèvres, dévoilant des dents d’une blancheur incroyable. Ses petits yeux violacés brillaient au soleil.

    — Bien. J’ai voulu prendre le meilleur pour vous, afin que vous passiez de bonnes vacances.

    — Mission accomplie, alors ! Mais il y aura assez de place pour tout le monde ? demanda-t-elle, sourcils froncés.

    — Bien sûr. J’ai pris une tente à part.

    — Ah, bon, ben ce n’est pas grave…

    Anna était un peu déçue mais elle ne voulait pas le montrer.

    — Allez, un toast aux vacances ! s’exclama alors Jerry.

    Tout le monde leva son verre et se mit à hurler :

    — Aux vacances !

    Anna prit un verre de soda et s’assit entre Ben et Marie. Julia discutait avec Jules, et tous les adultes avaient l’air de bien rigoler.

    Les vacances avaient pris un bon départ. La bonne humeur était omniprésente au sein de la famille, et le camping dans lequel ils logeaient avait un air paradisiaque. Chaque jour après l’apéritif, les enfants se jetaient dans la piscine comme des sauvages et arrosaient tout le monde. Après avoir profité au maximum des toboggans et du bassin à vagues, ils partaient faire un tour dans le jacuzzi et enchaînaient directement avec le château gonflable, situé juste entre le marchand de glaces et la salle d’animations. Comme ils étaient tous arrivés un dimanche, il n’y avait pas eu de veillée le soir même. Mais à partir de lundi, le couvre-feu du camping était prévu pour vingt-trois heures trente. Cela laissait le temps à Anna et Ben de discuter un peu.

    Dès le premier jour, tout le monde avait déjà fait de nouvelles rencontres. Marie avait sympathisé avec une bande de jeunes de son âge et ils passaient leurs journées dans le château gonflable. Julia, Jules, Ben et Anna également. Et pour une fois, Anna était l’une des plus grandes. En âge, bien sûr. Anna ne faisait qu’un mètre cinquante-huit alors que ses nouveaux amis la dépassaient largement. Ben la charriait beaucoup sur cette différence. A dix-sept ans, il mesurait près d’un mètre quatre-vingt-cinq. C’était perturbant. Surtout pour son père, qui était plus petit que lui. Ben devait cette morphologie à sa mère, qui n’était pas venue avec eux pour cause de déplacement professionnel.

    Même les adultes s’étaient fait de nouveaux amis ! La mère d’Anna aimait faire connaissance avec les vendeurs au marché du village. Anna et Marie l’accompagnaient souvent. Quant à Jerry et l’oncle d’Anna, ils parlaient souvent de foot, et ils se rendaient au bar du camping pour regarder les matchs à la télévision. Un soir, deux autres hommes étaient venus se mêler à la discussion. Comme ils étaient pour la même équipe, ils s’étaient tout de suite très bien entendus et passaient la plupart de leurs après-midis ensemble, à jouer au foot ou à dorer au bord de la piscine. Un soir, Ben et Anna rentrèrent plus tôt parce qu’ils étaient fatigués, et ils purent assister à une scène assez gênante : Jerry, l’oncle d’Anna et leurs deux nouveaux amis (Bob et Marc) étaient en plein karaoké dans le salon. Jerry avait un bol de chips renversé sur la tête et Marc portait une perruque rose. Ils s’ambiançaient sur du Katy Perry. Anna ne les avait jamais vus dans un tel état. Sauf peut-être à Nouvel an.

    — On devrait peut-être les laisser tranquilles, suggéra Anna en ricanant, cachée derrière un mur.

    Elle et Ben retournèrent dans leur chambre sur la pointe des pieds.

    Anna enfila sa chemise de nuit molletonnée, noua ses cheveux châtains en un chignon et se glissa entre ses draps. Ben en fit de même. Puis il attrapa un livre qui dépassait de sa valise et s’installa confortablement dans son lit.

    — Tu lis quoi ? interrogea Anna, curieuse.

    Ils avaient une passion commune pour la lecture. Chaque fois qu’ils se voyaient pendant les vacances ils apportaient de nouveaux livres et les lisaient ensemble.

    — Un livre de fantasy, répondit-il. Une fille qui atterrit dans un monde fantastique, découvre qu’elle est l’héroïne d’une prophétie…

    — Sérieusement ? Quel genre de monde ?

    — Bondé de créatures, avec des personnages attachants.

    Sous ses airs de gros dur, Ben avait l’âme d’un enfant. Il aimait les histoires imaginaires.

    — Ça a l’air intéressant, dis donc ! J’aimerais bien être une super-héroïne…

    — Moi aussi, qu’est-ce que tu crois ?

    — Malheureusement, ce n’est qu’un livre.

    — Certes, mais c’est drôlement bien écrit. Ça semble tellement réel, comme si l’auteur avait vraiment vécu les choses. Il est venu dans notre lycée et nous a raconté comment il avait trouvé l’inspiration pour écrire cette histoire.

    — Et comment est-ce qu’il l’a trouvée ?

    La littérature passionnait Anna. Elle tendit l’oreille, intéressée.

    — Il a dit qu’il s’inspirait des évènements de la vie de tous les jours, répondit Ben en haussant les épaules. D’après lui, c’est ça, la vraie force d’un écrivain.

    — C’est tout ce qu’il vous a dit ?

    — Ben oui, qu’est-ce que tu veux qu’il nous dise d’autre ?

    — Je n’en sais trop rien, qu’il vous explique comment il s’est organisé pour rédiger son plan, pourquoi il a choisi de raconter cette histoire et pas une autre…

    — Ah, il l’a fait, mais ça serait dix fois trop long à raconter en une seule fois.

    Anna sentit ses paupières se fermer toutes seules. Elle poussa un long bâillement.

    — Tu m’expliqueras tout demain si tu veux. Parce que là, je suis fatiguée, dit-elle en s’enroulant dans sa couverture.

    Elle éteignit sa lampe de chevet.

    — Bonne nuit, Ben.

    — Bonne nuit !

    Anna ne s’en doutait pas, mais cette nuit allait être la dernière qu’elle passerait au camping.

    2.

    Le lendemain matin vers neuf heures et demie, la porte de leur chambre s’ouvrit brusquement. De puissants rayons de lumière éclairèrent la pièce, ce qui leur fit mal aux yeux. Anna se couvrit le visage avec son oreiller encore chaud. Elle entendit Ben pousser un grognement.

    — Debout là-dedans ! hurla Sophie, la mère d’Anna. On part dans une demi-heure, soyez prêts !

    De quoi voulait-elle donc bien parler ? Anna se dressa sur un coude en plissant les yeux et fixa son cousin d’un regard interrogateur.

    — Euh, on va où au juste ?

    Mais Ben ne répondit pas. Il était encore enroulé dans sa couverture. Anna se leva et rejoignit les autres qui petit-déjeunaient sur la terrasse, laquelle était bordée des rayons du soleil. Bien qu’il ne fût que neuf heures et demie, la température était déjà élevée, ce qui fit sourire l’adolescente. Dans sa région, elle se réveillait au bruit des battements de la pluie contre la fenêtre de sa chambre. Situation tout à fait désagréable qui lui plombait le moral pour la journée.

    — Bonjour, Anna, fit Jerry, le sourire aux lèvres. Bien dormi ?

    — Oui, répondit la jeune fille, de bonne humeur. Par contre, je me suis fait dévorer par les moustiques.

    — Arf, tu aurais dû voir le chantier dans la tente ! Comme j’ai oublié ma moustiquaire à la maison, j’ai été vidé de mon sang. Ces bestioles sont de vraies saletés… je pense que j’irai en acheter une en ville ce soi

    — Ça sera mieux, je pense, affirma Sophie, qui apportait de nouveaux biscuits sur la table.

    Elle déposa un baiser sur la tempe de sa fille au passage.

    — Il faut que vous soyez prêts pour dix heures, d’accord ? s’empressa-t-elle d’ajouter.

    — Où allons-nous ? questionna Anna.

    — Visiter une grotte au bord de la mer ! Apparemment, elle regorge de légendes ! s’enthousiasma Jerry.

    — Des légendes ? s’étonna la jeune fille.

    Anna était très naïve. Elle ne croyait plus à la petite souris ou au père noël, mais il fallait faire attention à ce qu’on lui disait. Elle prenait tout au pied de la lettre.

    — Les avis divergent sur leur origine mais d’après ce que l’on raconte, les murs de la grotte auraient des propriétés magiques.

    — Ah oui ?

    L’adolescente s’assit à côté de Jerry en se servant un verre de lait. Elle était prête à écouter l’histoire qu’il avait à lui raconter.

    — C’est un peu comme la grotte à Lourdes, tu vois ? D’après ce qu’on raconte, les personnes s’étant rendues dans cette grotte ont été exposées à de nombreux miracles, pas vrai ? Là, c’est à peu près la même chose.

    — En gros, c’est une duplication de cette grotte ? demanda Anna en beurrant sa tartine.

    — Beh… Pas exactement. Pour être plus précis, on en ressortirait avec des sortes de dons. Un ami est allé visiter cette grotte il y a plusieurs années. Il portait des lunettes parce qu’il avait un problème de presbytie et il m’a raconté que depuis, il pouvait voir dans le noir comme en plein jour. Et son problème de vision avait entièrement disparu.

    Anna manqua de s’étouffer avec son lait.

    — C’est une plaisanterie ?

    — Absolument pas.

    — Comment vous pouvez être sûrs qu’il ne vous a pas menti ?

    — Au début, nous aussi on croyait qu’il mentait. On lui disait sans cesse « Allez, arrête, Tom, on sait que tu nous fais marcher ! ». On lui a fait passer un test. On a fait croire à une coupure de courant. Nous avons demandé exprès au concierge de l’immeuble de couper l’électricité de son appartement et on a fait comme si de rien n’était pendant l’heure du repas.

    — Et ?

    — Il ne s’est même pas blessé en coupant sa viande.

    Anna ne savait pas si elle devait y croire. Jerry n’était pas du genre à mentir. Inventer une histoire de dons acquis par simple contact avec les parois d’une grotte était toutefois exagéré. Peut-être avait-il inventé tout ça pour les motiver, parce qu’il savait qu’Anna et ses cousins n’étaient pas de grands explorateurs.

    Et pourtant, ça avait marché. Anna était impatiente de s’aventurer dans cette fameuse grotte. Elle se dandinait sur sa chaise, enjouée.

    — C’est incroyable.

    — Je sais.

    — Ça peut arriver à n’importe qui ?

    Jerry haussa les épaules. Il acheva d’une traite son verre de jus d’orange.

    — Je suppose, oui. Tom n’était pas plus particulier que toi ou moi.

    — Jerry, arrête, tu vas lui pourrir la tête avec toutes tes histoires à dormir debout !

    C’était Roby, l’oncle d’Anna. Il avait les cheveux en bataille et son tee-shirt était à l’envers, ce qui provoqua l’hilarité générale. Il ne remarquait rien, il était à moitié endormi. Un filet de bave coulait le long de son menton et les rires redoublèrent d’intensité. Cela le rendait davantage plus bêta.

    Le pauvre Ben qui venait de se lever débarqua derrière Roby et se boucha les oreilles à l’aide de ses deux indexes avant de marmonner :

    — Vous pourriez baisser le volume ? J’ai mal à la tête.

    Anna ne put s’empêcher de ricaner en le voyant. Ses cheveux bruns étaient dans tous les sens et il avait la marque de l’oreiller imprimée sur la joue. Elle se leva, alla déposer son bol sur l’évier et fila se préparer dans sa chambre. Elle n’avait plus que dix minutes pour s’habiller et se coiffer. Elle prit donc ce qui lui passa sous la main ; un jogging bordeaux et un tee-shirt blanc avec des baskets de ville grises. Pour finir, elle releva ses cheveux en une queue de cheval et alla se brosser les dents. Marie et Jules occupaient déjà la salle de bain. Ils s’étaient réveillés longtemps avant Anna. Ils avaient eu le temps de prendre une douche.

    Une fois la petite famille prête, chacun monta dans une voiture différente. Ben, Jules et Anna grimpèrent avec Roby et passèrent leur temps à discuter. Ben faisait part à sa cousine des conseils que leur avait donné l’écrivain et ils échangèrent ainsi pendant près de trois quarts d’heure. Comme au bout d’un certain temps tout le monde commençait à s’assoupir, Roby monta le volume de la radio à fond. Les adolescents sursautèrent et se mirent à danser énergiquement en rythme avec la musique.

    Ils arrivèrent aux alentours de dix heures quarante-cinq. Il

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