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Julienne en Périgord
Julienne en Périgord
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Livre électronique168 pages1 heure

Julienne en Périgord

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À propos de ce livre électronique

Les histoires de familles sont souvent les plus belles et les plus passionnantes...



Julienne est née en 1912 à Sarlat, en Périgord, dans une modeste famille. Elle va grandir à la campagne, au milieu des siens. C'est une petite fille chaleureuse et dévouée, qui aime la nature. Elle s'épanouira au rythme des saisons, participera aux vendanges, à la récolte des châtaignes et à la cueillette des champignons. Elle ira à l'école de Temniac où elle obtiendra son Certificat d'Études Primaire.
Julienne vivra aussi les contraintes de la guerre qu'elle verra avec ses yeux d'enfant innocent. Tout le long de sa vie, elle connaîtra des joies, mais aussi des peines, et à la l'âge adulte, une fois mariée, elle restera habiter au domaine familial où elle devra s'occuper de sa mère frappée par la maladie...


Un ouvrage hommage à sa grand-mère, l'auteure parviendra à vous toucher !



À PROPOS DE L'AUTEURE


Corinne Bouyssou est née en 1968. Elle a étudié dans une école privée de sténodactylographie à Sarlat (Dordogne). Après avoir travaillé comme secrétaire pendant quatre ans, elle s’est mariée et a eu deux enfants. Elle décide alors de devenir assistante maternelle à son domicile.
Elle est l’auteur de deux romans, un policier sentimental « Jessica » sorti en juillet 2012 et un roman hommage à sa grand-mère « Le Périgord de Julienne » sorti en été 2013.
Le "Vieux Tilleul" sera son troisième roman.


LangueFrançais
ÉditeurPLn
Date de sortie25 févr. 2022
ISBN9791096923960
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    Aperçu du livre

    Julienne en Périgord - Corinne Bouyssou

    CHAPITRE 1

    Julienne vit le jour un 15 août 1912. Après d'intermi- nables souffrances qui durèrent une bonne partie de la nuit, Marguerite mis au monde, cette adorable poupée de 2 kg 800 à six heures du matin. Anna, la voisine était là depuis minuit, pour assister la parturiente. Elle lava le bébé dans une bassine d'eau tiède, le langea dans une bande de tissu prévue à cet effet, et le plia dans un châle blanc, tricoté par la mémé de son vivant. Ensuite, elle le déposa dans une corbeille en osier, confectionnée par Marguerite, qui tiendra lieu de couffin.

    Julien, le mari de Marguerite, venait de terminer la traite des vaches, lorsqu'il entendit sur le pas de la grange les vagissements du bébé. Il était exténué par la nuit blanche qu'il venait de passer. Anna l'avait exclu de la chambre de sa femme, car ce n'était pas la place d'un homme ! Il avait donc déambulé dans la grande cuisine, la pièce principale de la maison, où se tenaient la cheminée en pierre, avec la grosse marmite en fonte, tenue par une crémaillère, dans l'âtre. Une grande table de chêne trônait au centre, avec ses deux bancs. Dans le coin, au fond, la maie où les tourtes étaient déposées. Au fond, à droite, pendu aux poutres du plafond, un jambon attendait sa maturité. Julien but café sur café, jusqu'à cinq heures du matin, heure de la traite. Il se dépêcha alors d'enfiler ses sabots pour sortir de

    cette maison où il ne supportait plus les cris de douleur de sa femme.

    Le coq chanta en même temps que les cris du bébé. Cela le fit sourire et son visage reprit quelques couleurs. Enfin, son enfant était né. Il courut jusqu'à la maison et entra si vite qu'il en oublia de poser ses sabots, sur le sac de jute, prévu à cet effet, à côté de la porte d'entrée.

    Anna sortit de la chambre, un grand sourire se dessinait sur ses lèvres, son chignon légèrement défait laissait croire qu'elle se levait du lit, alors qu'elle avait encouragé Marguerite toute la nuit, pour mettre le bébé au monde.

    Julien se dandinait d'un pied sur l'autre, ne sachant plus quelle attitude adoptée.

    Julien s'exécuta aussitôt et pénétra dans la chambre. Marguerite avait les traits du visage tirés, un pâle sourire accueilli Julien qui s'approcha d'elle et l'embrassa tendrement.

    Julien se tourna et regarda Julienne, lovée dans son châle. Elle dormait apaisée, ses petits poings serrés. Un peu de duvet brun auréolé son visage. Lorsqu'il regarda sa femme, il vit qu'elle s'était assoupie. Il déposa un baiser sur son front, caressa la joue de son enfant, et sortit à pas feutré pour laisser la mère et le bébé se reposer, après cette nuit agitée.

    Anna n'était déjà plus là. Elle était rentrée chez elle, sur le haut de la colline tremper la soupe pour son mari, qui devait lui aussi avoir fini la traite de ses deux vaches. A 70 ans, ce couple continuait le travail de la ferme. Ils avaient vendu quelques vaches mais ne se décidaient pas à vendre les deux autres. Il n'y a pas d'âge pour prendre sa retraite pour les

    paysans, seuls les papiers administratifs vous dictent votre départ à la retraite ; ensuite, vous décidez par vous-mêmes si vous voulez continuer le travail ou pas. Mais les anciens, eux, ne s'arrêtent de travailler que lorsque la mort vient les chercher !

    Mais, Julien savait qu'Anna repasserait ce soir, voir si tout aller bien.

    Deux années passèrent avant que Marguerite ne retombe enceinte. Julienne profitait bien, elle marchait à un an, et à deux ans, elle parlait déjà comme un livre. Aussi, questionnait-elle sa mère sur son gros ventre et ne comprenait pas pourquoi celle-ci s'occupait un peu moins d'elle, et était si lasse le soir, après ses corvées. On lui avait expliqué qu'un bébé allait arriver dans la maison, et tous les jours, elle posait la même question.

    Marguerite souriait à ce visage poupin, qui reflétait la joie de vivre et l'insouciance. Malheureusement, cette grossesse se compliquait et Marguerite dut s'aliter le dernier mois. Anna toujours là pour rendre service, s'occupait à la fois des tâches de Marguerite à la ferme et de Julienne qui la prenait pour sa Mémé. A la fin de la journée, vers seize heures, elle préparait le goûter de Julienne et faisait infuser de la tisane de tilleul pour Marguerite et elle. Devant leur bol fumant, Anna racontait les dernières nouvelles de la ville. La guerre avait débuté le 1er août et les gens inquiets ne parlaient que de cela. Plusieurs hommes de la campagne environnante (voisins, amis, connaissances…) avaient été mobilisés ; mais tous pensait que cette guerre ne durerait que quelques mois.

    Lorsque le jour de la délivrance arriva, Marguerite souffrit beaucoup plus que pour Julienne. Lorsque le bébé naquit, il était bleu violacé, et non tout rose comme Julienne. Anna réussit tant bien que mal à le faire crier, mais déjà le

    poids minime n'annonçait rien de bon. Marguerite épuisée s'endormit aussitôt et Anna avec l'accord de Julien, fit venir le prêtre pour Aurélie.

    Julienne ne comprenait pas cette tension qui s'était instaurée dans la petite maison. Qu'était venu faire le curé ? Pourquoi Anna et son père pleuraient ? Et sa maman, pourquoi ne pouvait-elle pas la voir maintenant que sa petite sœur était née ? Tout le monde semblait l'avoir oubliée dans la cuisine, avec Manuel, le mari d'Anna qui fumait une Gitane dans l'âtre de la cheminée, la mine sombre et le regard dans le vague.

    Le prêtre sortit de la chambre conjugale et s'approcha de Julienne.

    Julienne esquissa un sourire et acquiesça à cet homme d'église, sans connaître du haut de ses deux ans la gravité de la situation. Manuel regarda le prêtre avec une lueur d'espoir dans les yeux, mais celui-ci le visage grave, hocha la tête en un signe de dénégation et sortit.

    Manuel prit la main de Julienne et l'entraîna dehors où l'air frais leur fit du bien. « La place de cette petite n'est pas ici » se dit-il pour lui-même.

    Ce nouveau-né ne vécut que deux jours. Julien s'occupa de toutes les formalités nécessaires, la gorge nouée et le cœur triste. Marguerite restait alitée et ne voulait voir personne. Elle pleurait toute la journée et réclamait son bébé que l'on avait placé dans la cuisine pour les visites mortuaires. Julienne, elle, avait été confiée aux vieux couples, Anna et Manuel, et cela réconfortait Julien de la savoir là-bas, loin du chagrin de sa mère et du sien.

    Anna lui sourit tristement, se retenant de verser les larmes qui lui montaient aux yeux.

    Julienne sautillait de joie car elle savait bien que Manuel la laisserait faire. Elle le racontera à maman dès qu'elle rentrera chez elle, car celle-ci lui manquait un petit peu, c'était la première fois qu'elles étaient séparées aussi longtemps.

    CHAPITRE 2

    La mort de sa petite sœur était un lointain souvenir. Plus personne n'en parlait, mais le chagrin restait dans le cœur des adultes, alors que pour Julienne le souvenir de ce mauvais moment s'était estompé petit à petit vu son jeune âge à l'époque.

    Elle fit sa rentrée scolaire en septembre, à l'âge de six ans. Elle connaissait bien sûr d'autres enfants qui allaient déjà à l'école avant elle, mais ce fut un moment difficile de quitter les jupons de maman, qui s'occupait si bien d'elle.

    Le matin de la rentrée, elle traîna pour se lever. Marguerite dut se fâcher pour qu'elle avale sa soupe de pain, fasse sa toilette et enfile les nouveaux habits, confectionnés pour la circonstance. Pierre, le petit voisin âgé de dix ans passa la chercher pour l'accompagner. Marguerite se posta sur le pas de la porte pour les regarder s'éloigner. Une larme d'émotion perla sur sa joue, lorsqu'elle vit sa petite Julienne trottinait au côté de Pierre sur le chemin caillouteux. Sa petite boite en fer contenant son repas de midi, bien serrée dans sa petite menotte. L'air de septembre était frais, et quelques gouttes de rosée perlaient l'herbe des prés, qu'ils devaient fouler pour rejoindre la route. D'autres enfants se joignirent à eux et se fut dans

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