Italie
Hier, j'ai été prise d'une envie de voyager, j'ai pris ma voiture et je suis partie pour la magnifique Italie, à Caorle sur la côte Adriatique, près de Venise.
Je n'ai malheureusement pas pu prendre de vacances d'été cette année, la grande hystérie virale m'en a empêché. J'ai également dû m'occuper de ma mère malade, qui s'est fracturé le fémur et la hanche il y a deux mois. Elle a plus de 80 ans, et les paroles de Bouddha me sont apparues clairement : la vie est faite de souffrances ; la vieillesse, la maladie (et un jour la mort) entrent inévitablement dans chaque maison.
En tout cas, il n'était pas question de voyager jusqu'à présent.
Le voyage était détendu (la vigilance aide aussi à conduire), les routes étaient plutôt dégagées, j'ai pu passer sans encombre.
En cours de route, j'ai toutefois commencé à réfléchir en voyant à quel point les habitants du nord de l'Italie souffrent des circonstances actuelles. Sur la côte Adriatique, beaucoup vivent du tourisme, et les touristes sont rares en ce moment. Certes, ce n'est plus la saison, mais il y a une atmosphère étrange dans l'air. De nombreux magasins sont fermés, complètement vidés et abandonnés, ceux qui sont "encore" ouverts n'ont presque pas de clients. Devant la porte, on voit les propriétaires et les employés "dans la rue", des visages désemparés aux regards erratiques regardent "la situation" avec inquiétude.
Lorsque je parle avec les gens, je comprends mieux la situation, je peux comprendre leurs soucis et leurs besoins, me mettre au moins partiellement à leur place.
Aujourd'hui, j'ai pu échanger avec un restaurateur pendant le dîner, il avait les larmes aux yeux. Il m'a dit qu'il avait repris le restaurant de ses parents il y a de nombreuses années, que ses grands-parents avaient jadis construit l'auberge et qu'elle allait probablement devoir fermer en automne/hiver. Il a parlé de son sentiment de culpabilité envers sa famille ; le fait que ce soit lui qui doive fermer l'établissement lui pèse énormément.
La vue enchanteresse sur l'Adriatique ne parvient pas à me faire oublier l'atmosphère, l'inquiétude des gens est presque "palpable".
Selon Bouddha, la vie n'est qu'un rêve, tout n'est pas "réel". Mais la réalité "ressentie" se superpose actuellement à l'être ; les peurs s'amoncellent comme des nuages sombres.
Et si nous pouvions nous extraire de ce cycle de souffrance ? Si nous ne laissions tout simplement plus les peurs nous atteindre ?
Plus facile à dire qu'à faire, c'est évident.
Mais cela a-t-il déjà servi à quelque chose de s'inquiéter pour des choses que nous ne pouvions de toute façon pas changer ?
Non, je ne pense pas !
Qu'y aurait-il de mal à considérer de manière "neutre" toutes les choses que nous ne pouvons pas changer ?
Bouddha a dit : "Si tu as un problème, essaie de le résoudre. Si tu ne peux pas le résoudre, n'en fais pas un problème".
Quelle que soit la gravité de la situation pour chacun, la solution à tout problème se trouve en nous-mêmes.
Les plantes de votre balcon s'inquiètent-elles de savoir si elles auront encore assez d'eau demain ? Non, pas du tout.
Les animaux du zoo s'inquiètent-ils de savoir s'ils seront nourris demain ? Non.
Les oiseaux dans leur cage s'inquiètent-ils de savoir s'ils auront encore à manger demain ? Non.
Votre chien s'inquiète-t-il ? Non, pas du tout.
Seul l'homme s'inquiète, il rumine et se fait du souci. L'ego (le petit narrateur dans votre tête) fait de l'homo sapiens un être vivant "supérieur" ; la capacité de réfléchir aux choses, de peser le pour et le contre, apporte de nombreux avantages, mais aussi des soucis, des souhaits, des peines et des souffrances.

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