015-L’un est la base
Devant un temple chinois, un boulanger vendait ses pains faits maison, très appréciés par les innombrables visiteurs. C'était un homme très pauvre, il dormait dans son échoppe sur les tables qu'il débarrassait pour la nuit (j'ai moi-même vu ce genre de choses il y a environ 20 ans en Chine, devant le temple Shaolin, près des échoppes).
L'abbé du temple l'a remarqué assez rapidement et a proposé au boulanger de passer la nuit dans une auberge de moine vide, ce que l'homme a volontiers accepté. C'est ainsi qu'il est entré en contact avec la doctrine bouddhiste, qu'il a commencé à poser des questions et à lire des livres.
En guise de remerciement pour l'hébergement, le boulanger envoyait chaque jour dix de ses pains au temple. Chaque jour, les pains arrivaient à l'abbé à l'heure, avec une régularité incroyable. Celui-ci ordonnait toujours au messager de rapporter un pain en geste de remerciement. Au début, le boulanger avait l'air très étonné lorsque le jeune moine rapportait un pain, il n'arrivait pas à trouver de raison. Avec le temps, une habitude s'est développée, la chose est devenue un rituel fixe, tous les participants ont considéré ces actions comme faisant partie intégrante de leur vie. Mais le boulanger se demandait de plus en plus souvent ce qu'il pouvait bien y avoir derrière la restitution d'un seul pain, il ne savait pas ce que l'abbé pouvait ou voulait en faire.
Lorsque le boulanger et l'abbé se rencontrèrent par hasard devant la porte du temple, l'homme lui demanda pourquoi il lui renvoyait un pain chaque jour, il ne voyait pas l'intérêt. Le vieux maître lui répondit qu'il pouvait bien renvoyer un pain, pourquoi pas.
Le boulanger répondit que l'abbé l'aidait beaucoup et qu'il était donc très reconnaissant, raison pour laquelle il envoyait les pains. L'abbé répondit qu'il voulait lui aussi en rendre un peu. Après cette conversation, le boulanger était aussi intelligent qu'avant.
Un autre jour, les deux hommes se rencontrèrent à nouveau et le boulanger lui demanda à cette occasion pourquoi le maître ne lui enseignait jamais le bouddhisme. L'abbé le regarda avec étonnement, puis lui répondit : "Chaque jour, je t'enseigne, je prends toujours du temps pour toi. Tu me donnes du pain, je le mange, j'ai toujours une oreille pour toi, je te donne toujours un sourire, je t'enseigne avec ma manière simple et naturelle, j'essaie de te faire réfléchir.
Ces paroles rendirent le boulanger très silencieux, il ruminait ce qu'il venait de dire. Le lendemain, il vint voir l'abbé et lui expliqua qu'il voulait devenir moine.
Ce pain unique (toujours rendu) devint alors des centaines de milliers d'enseignements, le pain n'était que le début.
Le chemin est le but !

La vraie foi grandit par la voix d'un bon enseignant et par la réflexion personnelle.
- Bouddha (Siddhartha Gautama) - fondateur de la philosophie appelée bouddhisme en son honneur - 560 à 480 avant l'an zéro

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