Début de la quatrième partie
Je commençai donc par défaire mon sac à dos, je pourrais encore réfléchir plus tard au contexte. Malgré tout, un sentiment de malaise subsistait : qu'est-ce qui m'avait poussé à venir ici, dans le temple Shaolin de Chine ? N'était-ce pas beaucoup trop ambitieux pour un sportif amateur ? Sur le trajet, je suis passé devant d'innombrables écoles d'arts martiaux, j'ai vu des dizaines de milliers d'élèves (si ce n'est plus) s'entraîner en rang d'oignons, souples et rapides, avec une morphologie totalement différente de la mienne, petits et agiles, moi grand et costaud.
Les jeunes hommes s'entraînaient toute la journée, je les regardais pendant des heures, ils faisaient des allées et venues, s'entraînaient aux coups de poing, aux coups de pied, aux balayages, aux prises, à la force et à l'endurance. Et maintenant, je viens ici, un sportif amateur allemand typique, trois entraînements par semaine, entre l'école, l'université et le travail, il n'y avait tout simplement pas plus de temps. Il en va tout autrement des Chinois assidus, ils s'entraînaient environ 9 heures par jour, ce que je n'arrivais pas à faire une fois par semaine. Qu'est-ce qui m'avait pris ? Comment ai-je eu l'idée stupide d'aller au temple Shaolin pour apprendre le kung-fu avec les moines ? Quel excès de confiance.
Ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que le temple était en fait interdit à tous les élèves "normaux", que seuls les moines et les novices y étaient (et y sont) accueillis. Je ne l'ai découvert que bien plus tard, je n'en avais absolument pas conscience au moment de mon "admission" au temple. Je ne me rendais pas compte de l'honneur qui m'était fait ici. Selon les règles normales, je n'aurais pu être admis "que" dans l'une des écoles, en aucun cas dans le temple. Cependant, après avoir été l'un des premiers intéressés après une longue période d'isolement du pays, j'ai dû paraître inhabituel et intéressant.
J'avais rapidement rangé mes quelques affaires, lorsque mon nouvel ami m'a demandé de l'accompagner. Nous sommes sortis par l'entrée principale et nous sommes dirigés vers l'allée du temple, qui était remplie de stands. Des kilomètres et des kilomètres de petites boutiques, principalement de nourriture et de souvenirs, c'était bruyant et plein d'odeurs étrangères. Shi Yan Zi a acheté des patates douces à un stand, une friandise collante à un autre, nous avons tout avalé en marchant, affamés. Puis nous avons marché dans le quartier, nous arrêtant ici et là, le moine parlait à beaucoup de gens, il semblait très bien connu, bien sûr, il était le seul à porter un tel habit. Les touristes étaient partis depuis longtemps, la région semblait maintenant calme et paisible, dans certains coins on entendait encore des chants bouddhistes enregistrés, une ambiance enchanteresse s'installait, presque magique, c'est ainsi que j'ai ressenti ma première soirée. Nous avons lentement flâné pour rentrer au temple, la simple ampoule de la chambre n'éclairait guère, nous sommes vite allés nous coucher. Moi dans mon sac de couchage que j'ai mis sur le support, le moine a enfilé un survêtement, s'est couché tout habillé sur son matelas, s'est couvert de toutes sortes de choses, il faisait un froid mordant, la chambre du moine n'avait pas de fenêtre, seul un peu de papier journal remplaçait un verre, nous dormions presque "dehors", visiblement avec quelques degrés en moins.
Le chemin était et reste mon but !
Longue est la nuit pour celui qui veille, long est le chemin pour celui qui est fatigué de marcher.
Longue est la marche à travers les mondes de celui qui n'a pas la connaissance.
- Bouddha - nom d'honneur de Siddharta Gautama - 560 à 480 avant l'an zéro



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