L'entraînement quotidien
Les jours s'enchaînaient, on se levait tous les matins à cinq heures, on allait d'abord à la prière du matin, les moines méditaient, chantaient le O mi to Fo, priaient, se recueillaient, moi j'étais plutôt un spectateur silencieux, j'absorbais les impressions. A cette heure de la journée, il faisait un froid mordant, les os et les articulations étaient douloureux à cause de la position assise. Le coussin de méditation était plutôt une fourmilière, rester assis tranquillement était pour moi une torture.
Ensuite, nous nous rendions toujours à la cantine du temple, une grande pièce dans laquelle une énorme marmite de riz et une plus petite marmite de légumes (en sauce) étaient suspendues au-dessus du feu, nous nous réchauffions avec les autres moines autour de grandes tables (semblables à des bancs de bière), puis nous nous rendions dans notre (maintenant c'était notre) ermitage, faisions notre toilette matinale, buvions du thé Woo-Long, commencions à parler, avec l'ordinateur, les mains et les pieds, mais la communication se passait bien entre nous.
Puis l'entraînement a commencé, chaque jour avec des rituels fixes, toujours en premier lieu les "échauffements", après lesquels j'étais déjà désespérément servi, mais il n'était pas question d'abandonner, j'étais arrivé jusqu'ici, maintenant je voulais aussi continuer, en aucun cas baisser les bras.
Presque tous les exercices se déroulaient dans des positions à peine au-dessus du sol, pour les observateurs inexpérimentés, cela n'a pas l'air vraiment fatigant, mais ceux qui ont déjà tenu de telles positions savent à quel point cela peut être difficile pour un Européen moyen normal.
A partir d'une telle position, Shi Yan Zi s'élevait toujours à la vitesse d'une flèche, se mettait en position d'attaque, se retrouvait en "un rien de temps" juste sous mon nez, alors qu'il était encore au sol il y a quelques instants, et maintenant il flottait littéralement au-dessus de la terre, j'étais profondément impressionné.
Mes jambes me brûlaient de plus en plus, en particulier les cuisses qui devaient supporter mon poids considérable (environ 90 kg à l'époque), en tenant les positions inhabituelles, les mouvements étaient absolument inhabituels pour moi, semblaient (au premier abord) également étranges, puis prenaient tout leur sens dans le déroulement des mouvements. Mais il y a une différence entre un combattant expérimenté qui s'exerce et un Européen habitué à l'aisance qui pense devoir jouer les combattants du temple. Des répétitions constantes de quelques exercices toujours identiques, les muscles qui brûlent, la force qui diminue, une corvée qui semble sans fin, ce n'est pas ce que j'avais imaginé, j'espérais plutôt la "pilule magique", en fait je ne sais plus ce que j'avais vraiment espéré.
Mais maintenant que j'étais là, il fallait aller jusqu'au bout, quoi qu'il en coûte. Des transferts constants du poids du corps (juste au-dessus du sol) d'une jambe à l'autre, la jambe avec le poids largement pliée, les fesses au sol, l'autre jambe tendue en demi-écart, c'est ainsi que je m'entraînais heure après heure.
Le moine ordonnait sans cesse une pause, il souriait, il pensait certainement à sa façon de penser sur l'état des Occidentaux. Se relever de la position au sol demandait une force incroyable, j'avais aussi
l'élégance d'un éléphant, avec Yan Zi, tout paraissait tellement plus simple. Mais les choses s'amélioraient, au bout de quelques jours, je m'étais habitué aux efforts, mes jambes me brûlaient comme du feu, mais je ne m'en rendais même plus compte.
Je me sentais fier, j'étais au temple Shaolin, je m'entraînais ici, je faisais partie de la communauté, j'étais arrivé jusqu'ici. Huit heures d'entraînement chaque jour, quatre le matin, puis plusieurs heures de pause à midi, puis encore quatre heures d'entraînement, les jours passaient ainsi.

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