La concurrence des moines de combat
Shaolin est le berceau du bouddhisme chinois et du kung-fu (tazmag 14.12.2002)
Dès le premier jour de sa mission en Allemagne, le moine a compris ce qu'il fallait faire. C'était l'été à Berlin.
Le bouddhiste du monastère chinois de Shaolin, près des monts Songshan, avait atterri le matin à Tegel.
Le soir, il distribuait des prospectus publicitaires sur le Kurfürstendamm. C'était la Love Parade à Berlin, et le moine a déclaré plus tard dans la soirée : "Apparemment, c'est une bonne chose que je sois venu. C'était il y a un an et demi et Shi Yongchuan forme aujourd'hui, avec cinq autres moines bouddhistes, l'épine dorsale de l'entreprise "Temple Shaolin Allemagne".
Au fin fond de l'ouest berlinois, là où le Ku'damm commence à se lasser de lui-même et se perd dans l'insignifiance, deux lions de pierre chinois sont perchés devant une étroite façade vitrée.
Il s'agit de la première filiale allemande du légendaire monastère des Moches de combat. La capitale doit la plus récente des trois maisons de bouddha berlinoises à Rainer Deyhle, le fils de Rolf Deyhle, l'ancien tycoon de la comédie musicale "Stella". Deyhle junior, 38 ans, juriste et bouddhiste, est depuis longtemps fasciné par le mélange de renoncement au monde, de pacifisme et de l'art de faire un trou dans le mur avec le doigt.
Méditation et kung-fu, un univers de rêve masculin qui a peuplé tout un genre cinématographique grâce à des exégètes comme Bruce et Ang Lee. Pour Deyhle, la promesse d'apporter quelque chose de bon au monde occidental. Chaque jour, les moines chinois importés enseignent en quelques mots d'allemand le tai-chi, la méditation, les rites bouddhistes et le kung-fu Shaolin à des enfants et des adultes.
Le temple compte déjà environ 350 élèves, dont un tiers de femmes. Autrefois, des élèves de danse s'entraînaient dans le hall du sous-sol en béton apparent. Aujourd'hui, on se croirait dans le parking d'une auberge de luxe chinoise.
Des colonnes palastrotes soutiennent le plafond bas. Une frise bleue et blanche, telle qu'on en trouve dans tous les temples chinois, borde le plafond. Sur une petite table en bois, le Bouddha au sourire éternel se repose, les yeux presque fermés, une orange à la main.
*tazmag samedi/dimanche 14/15 décembre 2002 50e semaine n° 272
par ADRIENNE WOLTERSDORF (texte)
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