Le trésor de l’Américain
Un soir de juillet, après une chaude et dure journée de labeur, les Bonnet décidèrent de boire un verre dehors pour étrenner leur salon de jardin tout neuf. La nuit commençait à tomber et ils appréciaient la fraîcheur du soir en sirotant de la limonade. Florence laissait aller ses regards sur les alentours, satisfaite du travail accompli. Elle avait réussi à dégager d’anciens massifs de fleurs, jusqu’alors cachés par les arbustes enchevêtrés. Elle crut voir soudain un buisson bouger. Son mari suivit son regard et aperçut le bas d’une robe.
– Oh non ! c’est pas vrai ! La vieille folle est revenue. Cette fois, je vais lui dire que je préviens les gendarmes si elle ne déguerpit pas immédiatement.
Mais Florence l’avait devancée, un verre de limonade dans une main, écartant de l’autre les branches du buisson.
– Madame ! madame ! montrez-vous, que diable ! Nous n’allons pas vous manger. Voulez-vous un verre de limonade ? Il a fait si chaud aujourd’hui ! Approchez, comment vous appelez-vous ?
Elle finit par dégager complètement la pauvre Louisette de sa cachette. Les deux femmes se firent face quelques secondes en silence, Florence, un sourire engageant aux lèvres, à la fois émue et effrayée par le regard vide et fixe de l’autre. Puis Louisette attrapa le verre, le but goulûment, le rendit à Florence et, à nouveau, s’enfuit. Décontenancée, la jeune femme revint vers son mari.
– Peut-être qu’elle est muette ? On pourrait se renseigner au village ?
Jean eut un geste las. Il pressentait qu’ils n’en avaient pas fini avec l’intruse.
Le lendemain, il était à deux doigts de regretter de s’être installé là, d’autant plus que le chantier du toit prenait du retard et que la pluie était annoncée pour les jours suivants. Son énervement fut à son comble quand
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