Les héritiers de Val-Vert

6 – RÉSUMÉ : Après avoir quitté le cimetière, Aline, constatant l’état d’épuisement de Julien, lui propose de se reposer dans un hôtel à Lyon. Julien accepte, d’autant qu’il n’a aucune envie de retrouver sa belle-mère. Et il s’endort dans les bras réconfortants d’Aline. Le lendemain, la jeune femme va prendre son train pour rentrer chez elle et Julien regagne l’appartement de son père. Il y retrouve Malou qu’il trouve étonnamment en forme. La conversation s’engage. Malou semble s’inquiéter pour l’avenir de Julien et lui propose de s’occuper de la gestion de la boutique. Julien est sidéré. Il l’est encore davantage lorsque Diana lui suggère de vendre sa part de la propriété à son frère. Les terres ont de la valeur. Cet argent lui serait utile… leur serait utile ! (Voir Veillées n^os 3517 et suivants.)

Julien rêvait de Val-Vert. Il enfouissait son visage dans un tapis composé de milliers de fleurettes, pleurant des larmes chaudes qui faisaient fondre le gel ; une main caressait ses cheveux. Puis il se réveilla. Le rêve n’avait pas perdu de son intensité et il se souvenait du moindre détail. Il aurait voulu savoir à qui appartenait cette main dans ses cheveux. En fait… il s’en doutait. Il se glissa hors de la chambre, décrocha le téléphone, forma un numéro, celui de l’épicerie de madame Léa. Aline s’y rendait de bonne heure, il le savait. Ce fut elle qui décrocha.

– Oh, Aline, c’est toi ! Tu es bien rentrée ?

– Oui, sans problème. Il ne fait pas chaud ici, mais la neige a fondu. Provisoirement, dit papa, car pour Pâques on nous promet du mauvais temps. Comment vas-tu ?

– Mieux. Grâce à toi. Tu ne peux pas savoir à quel point ta présence m’a fait du bien.

– J’ai retrouvé un recueil de poèmes. Julien… L’un d’eux m’a touchée, nous l’avions lu à l’enterrement de Thérèse, ma grand-mère. C’est un poème de Charles Péguy, je crois…

Elle lui récita un passage.

– C’est beau, ça console, dit Julien ému. Merci, ma douce Aline.

– « Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vue » répéta le jeune homme. Je crois que je vais méditer cette phrase.