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Vacances obligatoires en famille: Un roman familial piquant et savoureux
Vacances obligatoires en famille: Un roman familial piquant et savoureux
Vacances obligatoires en famille: Un roman familial piquant et savoureux
Livre électronique162 pages2 heures

Vacances obligatoires en famille: Un roman familial piquant et savoureux

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À propos de ce livre électronique

Entrez dans un instant de vie familial empli de rebondissements !

Avez-vous des frères et sœurs ? Non ? Alors reposez ce roman sans l’ouvrir. Par contre, si vous en avez un, deux ou même sept, alors vous vous êtes sûrement déjà demandé comment vous pouviez être parfois si différent d’eux alors que vous avez grandi sous le même toit. C’est de cela dont il est question dans ce livre, de sœurs devenues adultes mais qui partent en vacances toutes ensemble, avec la tripotée d’enfants et de maris qui complètent la panoplie. Chacune rêve d’être ailleurs, aucune ne veut déplaire à sa mère, et rien ne se passe comme prévu...

Vacances obligatoires en famille est un roman qui explore l’univers familial, ses allers et retours, ses joies et ses tourments.

EXTRAIT

Christiane avait ouvert la vitre de la voiture. Elle sortit la tête à la manière d’un jeune labrador. Le vent piquait. Des milliers de petites aiguilles dansaient sur son nez et son menton. Jean-Louis quitta l’autoroute pour remplir le réservoir. Elle courut en cercle sur le bitume pour lutter contre le froid. Elle aimait ça, faire chanter le vent autour de ses oreilles. L’aire de repos était vide. Il faisait nuit déjà.
Son mari lui fit signe. Il avait terminé. Elle rejoignit le véhicule encombré de bagages et se pelotonna dans cette tiédeur retrouvée. Ses doigts étaient gourds. Elle les déplia un à un, avec des grimaces de plaisir et de douleur mélangés.
Christiane appréciait cette humanité diminuée par la paralysie des doigts. Elle contempla, rêveuse, l’éclairage glacial des phares qui les doublaient avant de disparaître le long des lignes blanches.
Bientôt, la voix artificielle du GPS leur ordonna de quitter la voie rapide et de s’enfoncer dans des sentiers sans éclairage.
– Vous êtes arrivés. La destination se trouve sur votre droite.
Une large bâtisse blanche, sans étage, se devinait derrière des buissons secs. À tâtons, ils découvrirent les clefs derrière les volets, comme l’agence l’avait mentionné.
L’endroit était charmant. Avec des poutres apparentes, un poêle à bois et une large table de chêne. Une poussière chaude recouvrait le sol et les meubles. Il allait falloir nettoyer tout ça. Les filles arrivaient demain avec leurs enfants.

Pour le plus grand plaisir du lecteur, un huis clos estival agrémenté de tartes aux fruits et de piqûres de moustiques...

CE QU’EN PENSE LA CRITIQUE
« Ce sont des êtres humains heureux et meurtris, attachants et profondément agaçants… l’espèce humaine dans tout ce qu’elle a de plus vrai et authentique. » Émilie GÄBELE Le Carnet et les Instants

A PROPOS DE L’AUTEUR
Valentine de le Court est belge et juriste. Après dix années de barreau et deux enfants, elle a décidé de se lancer dans l'écriture. D’aucuns prétendent qu’elle a usé dix-sept paires de chaussures sur des parquets de danse, c’est dire si elle peut parler avec expérience de choses futiles! Explosion de particules, son premier roman a remporté un très beau succès.
LangueFrançais
ÉditeurMols
Date de sortie26 janv. 2016
ISBN9782874021954
Vacances obligatoires en famille: Un roman familial piquant et savoureux

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    Aperçu du livre

    Vacances obligatoires en famille - Valentine de le Court

    Vacances obligatoires en famille

    Valentine de le Court

    Vacances obligatoires en famille

    © Éditions Mols, 2015

    Collection Autres Sillons

    www.editions-mols.eu

    À mon Eugénie, à qui j’imposerai un jour des VOF.

    Les vacances datent de la plus haute antiquité.

    Elles se composent régulièrement de pluies fines

    coupées d’orages plus importants.

    Alexandre Vialatte

    CHAPITRE I

    Christiane avait ouvert la vitre de la voiture. Elle sortit la tête à la manière d’un jeune labrador. Le vent piquait. Des milliers de petites aiguilles dansaient sur son nez et son menton. Jean-Louis quitta l’autoroute pour remplir le réservoir. Elle courut en cercle sur le bitume pour lutter contre le froid. Elle aimait ça, faire chanter le vent autour de ses oreilles. L’aire de repos était vide. Il faisait nuit déjà.

    Son mari lui fit signe. Il avait terminé. Elle rejoignit le véhicule encombré de bagages et se pelotonna dans cette tiédeur retrouvée. Ses doigts étaient gourds. Elle les déplia un à un, avec des grimaces de plaisir et de douleur mélangés.

    Christiane appréciait cette humanité diminuée par la paralysie des doigts. Elle contempla, rêveuse, l’éclairage glacial des phares qui les doublaient avant de disparaître le long des lignes blanches.

    Bientôt, la voix artificielle du GPS leur ordonna de quitter la voie rapide et de s’enfoncer dans des sentiers sans éclairage.

    – Vous-êtes-arrivés. La-destination-se-trouve-sur-votredroite.

    Une large bâtisse blanche, sans étage, se devinait derrière des buissons secs. À tâtons, ils découvrirent les clefs derrière les volets, comme l’agence l’avait mentionné.

    L’endroit était charmant. Avec des poutres apparentes, un poêle à bois et une large table de chêne. Une poussière chaude recouvrait le sol et les meubles. Il allait falloir nettoyer tout ça. Les filles arrivaient demain avec leurs enfants.

    Une minute plus tard, la veste encore sur les épaules, Christiane pilotait l’aspirateur entre les chaises en rotin. Jean-Louis s’était assis et attendait que son épouse consente à aller se coucher. Il ne se lèverait pas de son fauteuil. Elle le savait. Sans quitter des yeux son journal, il leva les pieds le temps qu’elle s’affaire entre la table basse et le canapé. Il méritait des vacances. C’était normal qu’elle se charge des corvées ménagères, elle qui ne travaillait pas. Il était pensionné aujourd’hui mais le pli était pris. Et comme il n’existait pas de retraite pour les femmes au foyer… Vivre avec un homme, c’était être grugé. Pas toujours. Souvent quand même.

    La villa était petite. Une vraie maison de poupée. Christiane ouvrit les portes, les unes après les autres. Chaque pièce lui offrait une nouvelle surprise. Elle courait de l’une à l’autre. Petite fille au matin de Noël qui ne sait quel cadeau déballer en premier.

    La chambre jaune possédait un lavabo dans un placard. C’était pratique. La bleue était décorée de motifs nautiques. Au-dessus du lit, un cadre en bois rempli de nœuds marins. Leur nom était mentionné au feutre sous chacun d’eux. Christiane décida d’en retenir un par jour et d’essayer de les reproduire avec de la ficelle de cuisine. À la fin des vacances, elle tresserait n’importe quelle corde aussi bien qu’un capitaine.

    Dans la chambre rouge, les propriétaires avaient accroché des tableaux de champs fleuris. Ce serait parfait pour loger Caroline. Elle qui adorait la campagne. Christiane commença par faire le lit de son aînée. Elle posa deux chocolats sur les oreillers. Elle recula vers l’entrée pour juger de l’effet. Avec la bouteille d’eau sur la petite table et les deux verres colorés, on pouvait s’imaginer dans une chambre d’hôtel de luxe. Sa fille allait être impressionnée.

    Pour Valérie, Christiane hésitait. Elle appela Jean-Louis,

    – Je lui donne quelle chambre tu crois ? Une qui communique avec celle des jumelles ou elle préférera une vue sur le jardin?

    – Euh, je n’en sais rien, grogna-t-il en farfouillant dans sa valise à la recherche de son bas de pyjama, celle-là…

    Il fit un vague geste vers la première porte ouverte.

    – Mais enfin, Lou, c’est une chambre avec des lits superposés, tu ne peux pas y faire loger un couple ! Elle le fixait à la manière d’une mère indulgente devant les insolences de son prodige de fils.

    – Si tu as fait ton choix, pourquoi tu me le demandes ? Il est tard. Je veux aller me coucher. Le lit est prêt?

    Christiane sortit les draps prévus pour les enfants, puis les leurs. Elle régla le réveil à l’aube. À la lumière douce des ampoules faibles, elle n’avait pas pu évaluer le degré de propreté des salles de bains. Et les enfants étaient encore si petits. Elle allait devoir passer le carrelage à l’eau.

    Le lendemain, elle s’éveilla avant la sonnerie stridente. Fière d’avoir gagné la course contre la pendulette – chaque minuscule victoire compte – elle se glissa hors du lit et se retourna un instant, comme chaque matin, pour regarder son mari dormir. Les traits de Jean-Louis se détendaient dans le sommeil. Il semblait avoir vingt ans dans la lumière qui filtrait au travers des volets et colorait de stries ses joues roses. Il était beau son homme. Elle se demanda comment elle aurait le courage de lui parler.

    Elle tendit la main pour attraper son peignoir, glissa les pieds dans des pantoufles et rejoignit la cuisine. Son pas traînait sur le plancher. On ne peut pas marcher joliment dans des mules. Ça faisait des années qu’elle avait dû renoncer aux talons hauts, mais dans sa tête, elle se voyait toujours légère et sa démarche lourde la gênait quand elle se croisait dans l’éclat d’une vitrine de magasin, ou, comme ce matin, devant le miroir d’une porte.

    Le ménage fait, vêtue de sa plus jolie robe – les soldes sont une invention formidable – elle ouvrit les fenêtres du séjour et s’installa sur la terrasse pour guetter les voitures. Elles pouvaient arriver à tout instant. Au cinéma Christiane préférait les bandes-annonces ; dans les retrouvailles, ce qu’elle adorait, c’était le bruit du moteur avant qu’il ne tourne le coin.

    Elle attendit toute la matinée, s’interrompant parfois pour installer les fauteuils de jardin ou cueillir quelques fleurs et décorer le vase en forme de chat de la salle à manger. Et puis, pleine de remords d’avoir abandonné son poste, elle y revenait, en toute hâte, s’assurer qu’elle n’avait pas manqué quelque chose. Elle se tapotait les cheveux, enduisait ses lèvres de baume liftant-brillant-repulpant, vérifiait dans les vitres que le maquillage n’avait pas coulé. Pour tromper le temps, elle lista les excursions qu’elle rêvait d’organiser avec les enfants.

    Enfin, un ronronnement. Un instant plus tard, des mains minuscules s’agitaient derrière les vitres teintées de la 4X4 de son gendre John-John. Christiane se fit violence pour ne pas ouvrir les portières et libérer ses petites-filles de leur harnachement réglementaire.

    Elle embrassa Val qui extirpait ses jolies jambes de son siège en cuir. Comment faisait-elle pour paraître si fraîche après dix heures de route? Ses cheveux moussaient sur sa nuque et son chemisier impeccable blousait par-dessus la jupe crayon. La joue de sa fille contre la sienne, Christiane respira une large bouffée de son parfum délicat. Où était l’odeur de savon et de crème pour bébé qui avait enchanté ses narines du temps où Val était encore un nouveau-né chauve aux gencives nues ?

    Les enfants geignaient de faim et d’ennui.

    – Oh Maman, se plaignit Val, tu n’imagines pas, elles ont été super difficiles. Je suis épuisée. J’avais pris des dessins animés pourtant, mais elles ne restent jamais tranquilles.

    Christiane compatit le temps qu’il fallait. Une gamine dans chaque main, elle conduisit les jumelles vers la maison, excitée de leur montrer la jolie pièce qu’elle leur avait préparée et les sucettes cachées dans la table de nuit. Les enfants sont délicieux à trois ans, ils s’enthousiasmèrent au-delà des espérances de leur grand-mère.

    Peu après, Caroline débarqua, énervée par le monde sur la route. À sa droite, Dimitri, son mari, détendu dans son polo trop large au col ouvert et, sur la banquette arrière, leur fille Emma qui ne parlait pas aux adultes.

    Christiane voulut montrer les chambres qu’elle leur avait attribuées. Ce fut un peu compliqué. Valérie désirait échanger. Elle dormait mal s’il y avait de la lumière et la pièce qui avait été choisie pour elle n’était pas pourvue de volets. Elle voulait aussi être loin des jumelles. Le matin, les petites faisaient du bruit et elle avait besoin de se reposer. Christiane lui offrit la chambre de Caroline et déménagea dans celle prévue pour Valérie. Elle était matinale. Elle ne serait pas dérangée par les deux petites filles. Caro protesta. Elle voulait les fleurs de la chambre rouge. Dimitri, qui portait les bagages, les déposa d’autorité sur le lit le plus proche. La discussion fut close.

    Les vacances pouvaient commencer. Tant de mois que Christiane préparait ces instants. Les recherches pour trouver l’endroit parfait et la quête d’une date qui convenait à tous, avaient pris tellement de temps qu’elle avait failli renoncer. Mais ils y étaient. Et c’était comme Christiane l’avait rêvé. Ses enfants et petits-enfants tout à elle, pendant une semaine complète. Après, ce serait forcément différent. Elle ne voulait pas y penser maintenant.

    Elle se rendit à la cuisine et sortit le poulet amené la veille, ainsi que la salade, un peu défraîchie.

    Ses enfants n’avaient pas l’air d’avoir faim. Ils ne mangèrent presque rien. Distraite, Christiane avait assaisonné le poulet et les jumelles ne consommaient pas de sel. D’éminents pédiatres américains avaient prouvé que c’était nocif pour les enfants jusqu’à l’âge de deux ans. Les jumelles étaient plus âgées, mais mieux valait ne prendre aucun risque.

    Après avoir débarrassé, Christiane se sentit épuisée. Seule, elle se serait accordé une sieste. Elle avala un café sucré, sortit son bloc-notes et demanda à la ronde qui voulait l’accompagner le lendemain au petit marché local et qui était intéressé par une grande expédition dans un village fortifié à une heure de voiture de là.

    Emma devait travailler tous les matins sa grammaire, son point faible selon sa mère, et les jumelles dormaient l’aprèsmidi. Toute excursion devait donc être limitée dans le temps. Impossible de chambouler l’organisation sous peine de chaos scolaire ou nuits interrompues par de stridents cauchemars.

    Il fallait aussi tenir compte du fait que les petites n’aimaient pas les longs trajets. Les filles de Christiane, à l’époque, ne se plaignaient pas, mais les enfants à l’heure actuelle étaient plus fragiles. Elle n’y serait pas parvenue si elle avait dû tout recommencer aujourd’hui. Il y avait tant de règles à suivre. C’était si compliqué, ces histoires de vitamines et cette interdiction des biscuits baignant dans l’huile de palme.

    – Mais je croyais que l’huile était pleine d’oméga 3? Avaitelle demandé à Valérie en rédigeant la liste de courses.

    – Pas celle-là Maman. Tu dois acheter des biscuits au beurre pour le goûter des enfants.

    – Mais quand il est écrit « huile végétale », rien ne prouve que c’est « palme » et non « olive » ou « tournesol ».

    – Quand c’est marqué huile végétale, c’est toujours palme! Asséna Caroline, tu es trop naïve Maman.

    – Bon, on va visiter quoi finalement ? les interrompit Dimitri voyant que sa femme haussait le ton.

    – On en reparlera plus tard, dit Valérie. Je suis fatiguée là. Si vous nous montriez plutôt où on peut se baigner?

    La piscine était commune à plusieurs maisons. D’autres couples étaient déjà installés, avec des enfants. Ils déplièrent les chaises longues en plastique blanc. Le bassin était magnifique, bleu et rectangulaire. Avec des ballons et des bateaux gonflables. Tout ce qui plaît aux plus jeunes. Christiane avait eu raison d’insister pour que la location comprenne une pièce d’eau. En plus, collective. Ce serait parfait pour Emma. Elle allait se faire des amis. Ces vacances promettaient d’être magiques, se ditelle, en posant sur son grand nez une minuscule paire de lunettes de soleil.

    – Maman, lança Valérie, le visage entièrement couvert par un chapeau à large bord et le corps paré d’un bikini blanc qui rendait le doré de sa peau appétissant comme une barre de caramel, rappelle-toi de me donner le code Wifi tout à l’heure. J’ai des trucs super urgents à envoyer.

    – C’est les vacances

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