Flammes Jumelles: Le Lien
Par Nancy Loumingou
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À propos de ce livre électronique
Elle est habituée à son quotidien monotone et à ses petits problèmes d’adolescente.
Qu’elle va être sa réaction lorsque divers changements surviendront dans sa vie à partir de sa rencontre avec le presque parfait et arrogant Irwiss Heavenly ?
Plus jamais ses journées ne seront comme avant. C’est toujours ainsi lorsque des divinités s’en mêlent.
Et dire que tout à commencé dans un magasin pour animaux.
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Aperçu du livre
Flammes Jumelles - Nancy Loumingou
Flammes Jumelles
Nancy Loumingou
Flammes Jumelles
Le Lien
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06707-0
À tous mes proches amis et à ma famille,
qui m’ont encouragé à terminer cette histoire
et qui m’ont inspiré pour chaque personnage.
L’épreuve a pour but de reconnaître la quantité de sacrifice
qui est dans une âme ; la connaissez-vous, messieurs,
votre quantité de sacrifice ?
Citation de Henri Lacordaire (1897)
Prologue
De ma vision extérieure je me vis tomber au sol. Je ne pouvais pas détacher mon regard factice de celui réel – et maintenant mort – de mon enveloppe charnelle où brillait encore quelque peu la lueur d’acceptation et de détermination que J’avais eu quelques secondes plus tôt.
Je me regardais tomber, impuissante, le temps suspendu comme-ci celui-ci avait été ralenti afin d’augmenter la sensation de brûlure au fond de mon estomac. Le bruit de mon ancien corps s’entrechoquant avec la surface imposante de la neige était semblable au son d’un marteau s’acharnant une dernière fois sur une malheureuse planche de bois. Le fameux son annonçait que le verdict était tombé, et qu’il n’était pas des plus heureux.
Je reportai mon attention sur ce qui fut, jadis, mon corps.
Le liquide rougeâtre commençait à se répondre à partir de mon ventre pour descendre et enfin terminer son chemin sur la poudreuse, mes cheveux bruns légèrement bouclés formaient un éventail autour de mon crâne et ma peau au teint basané faisait un parfait contraste avec la blancheur maladive de la neige.
J’avais tenté le tout pour le tout en essayant de combattre quelqu’un de fondamentalement mauvais pour le bien des miens et voilà ce que je récoltais.
De ce que je savais cette sentence était irrévocable.
La mort.
1. Aperçu
Les vacances d’été allaient bientôt prendre fin.
À mon grand dam, j’avais dû quitter Lausanne. Je regrettais déjà la belle ville suisse bordée par le Lac Léman. Je m’étais attachée aux moindres détails de mon quotidien dans cette ville.
Les doux courants d’air qui me fouettaient le visage à chaque fois que j’ouvrais la fenêtre de ma chambre d’hôtel chaque matin et l’attitude chaleureuse et accueillante des suisses que j’avais pu rencontrer étaient les deux choses qui allaient le plus me manquer de cette ville.
Malheureusement, pensais-je. J’avais dû rentrer chez moi, dans ma ville natale.
Salem. La célèbre ville « sorcière » du Massachusetts. Elle s’étendait sur près de quarante-six kilomètres carrés et comptait quarante-trois mille cent trente-deux habitants. Cette ville avait été spectatrice de bon nombre de mes malheurs, de mes déceptions et de ma rage.
Peut-être était-ce pour ça que je ne pouvais me résoudre à l’aimer, qui sait.
Quoiqu’il en soit, Je ne m’y étais jamais vraiment sentie à ma place et pourtant j’y étais née et y avait vécu durant toute ma vie, mais je préférais de loin Lausanne, une ville où j’avais passé quelques semaines, à cette ville maudite que l’on nommait Salem.
En fait, en y réfléchissant bien, il n’y avait pas que Salem que Lausanne surclassait, malgré tous les endroits du monde que j’avais pû visiter, Lausanne était de loin mon préféré. J’y étais restée, seule, sans pression familiale, et, j’avais un but, une chose à accomplir dans cette ville.
Je devais l’admettre, ça avait été changeant, rafraîchissant.
Bien évidemment, ces deux mois de vacances avaient été mis à profit. J’avais été envoyée à Lausanne – au début ce n’était pas mon intention d’y aller – principalement à des fins éducatives à un stage de vacances dans le domaine de la psychologie, orchestré par le professeur Michel Bierlaire dans la grande et réputée « École Polytechnique Fédérale de Lausanne » ou simplement « EPFL ». C’était une université spécialisée dans les domaines de la science et la technologie – je n’avais jamais pu encadrer cette dernière matière – mais il y existait un programme de psychologie.
Ma famille m’y avait inscrite, jugeant que je n’étais pas assez stable, psychologiquement parlant, et ils avaient raison, j’étais morbide, constamment indifférente à ce qui m’entourait et sujette à pleins d’autres émotions et attitudes négatives. Parler était pour moi un véritable obstacle quand la situation dans laquelle on voulait m’aborder n’était pas une question de vie ou de mort. Parfois certains arrivaient à m’arracher quelques mots et, me laissant prendre au jeu, j’acceptais alors d’engager une conversation. Mais c’était rare sachant que les personnes à qui J’accordais mon attention se comptaient sur les doigts de la main.
Je me savais parfaitement invivable pour ceux qui m’entouraient et je me détestais de leur faire subir ça. Parfois quand l’un d’eux me parlait, que ce soit un ami ou un membre de ma famille, je n’effectuais aucun geste et je pouvais très clairement voir de la tristesse peindre leurs visages. Je haïssais leur faire du mal, détestais ne pas m’ouvrir à eux plus souvent, et regrettais de ne pas encore trouver un moyen de changer de façon d’être.
Malheureusement, aussi longtemps que je m’en souvienne, j’avais toujours été ainsi.
Celui qui a engendré mon départ n’était autre que mon frère, Thierry, qui avait balancé au reste de notre petite famille ce que je lui avais confié. Il leur avait parlé de mes états-d’âmes, mes envies de tout quitter et de ne jamais me retourner, de tirer un trait sur cette ville à tout jamais. Je lui en avais voulu pour ça. Je n’étais pas du genre à dire ce que je ressentais ou ce que je pensais tout le temps et à tout le monde, je gardais tout pour moi, jusqu’à exploser parfois, alors, le simple fait que je lui en ai parlé, était un miracle.
Pourtant, sachant parfaitement ce fait, il n’avait pas hésité à tout balancer ce jour-là, sans compter, qu’en plus d’aller leur raconter tout ça, il avait carrément insinué que j’aurais très bientôt des tendances suicidaires et que ce serait mieux si je changeais d’air avant de commettre l’irréparable.
Sérieusement ? Moi, suicidaire ?
Je n’étais quand même pas déprimée au point où je jugerais bon de gâcher tout le travail que ma mère avait accompli pour que je puisse exister dans ce monde dix-sept ans plus tôt.
Même si ce monde était loin d’être parfait.
Enfin bon, j’avais fini par lui pardonner parce que je devais le reconnaître, j’en avais eu le plus grand besoin, et puis, j’avais aimé ce stage. Il avait été enrichissant et m’avait permis de développer une capacité que je possédais déjà. J’étais douée pour lire les gens. Chaque geste, expressions faciales, tics et j’en passe, étaient, pour moi, facile à repérer et à décortiquer, on appelait ça les micro-expressions. Les micro-expressions sont des mouvements faciaux de petites durées – une demi-seconde – que l’on faisait involontairement en ressentant une émotion comme la tristesse, le bonheur ou la peur. Elles étaient extrêmement brèves, pourtant, j’arrivais à les voir.
J’étais une brillante élève et avait même réussi quatre-vingt-dix pour-cent du test de fin de stage, cependant, j’avais une lacune d’après mon enseignant. J’avais trop foi en la nature humaine selon lui, et cette foi m’empêchait de croire mon instinct lorsque ce dernier me disait de ne pas croire en la bonté d’une personne. C’était une triste vérité. J’y travaillais en m’efforçant à ne pas trouver de bon fond aux criminels.
Peine perdue, je croyais trop au genre humain.
Pourtant, en y repensant bien, il existait, en ce bas monde, des gens dont la cruauté était telle qu’ils ne pouvaient même plus être qualifiés d’êtres humains. Ils étaient démoniaques, fourbes et représentaient à la perfection le cliché américain des lycéens populaires.
Celui que je pouvais le moins encadré était Travis Connor’s.
Il était le créateur de la dictature lycéenne à Salem High School. C’était un grand brun aux yeux marron clair, presque orange, un véritable symbole du narcissisme par excellence.
Il m’avait fait un long monologue dès mon arrivée à Salem High School pour m’expliquer toutes les lois stupides qui, bien sûr, ne cessaient de tourner autour de sa petite personne. Son discours parlait principalement du comportement à adopter pour lui adresser la parole – je ne saurais le dire avec précision, je ne l’écoutais pas. Il avait terminé son satané discours avec un sourire en m’encourageant à suivre ses lois pour espérer faire partie de son groupe. Il m’avait tellement agacé que j’avais lâché « Ta gueule, tu m’ennuies. Je ne fais pas et ne ferais jamais parti de ta bande de suceurs » et, je me souvenais encore très clairement du choc général présent sur les visages de ceux qui avaient entendu ma tirade, Ils s’étaient retournés, bouche bée que j’ose parler de cette façon à leur maître.
Moutons sans cervelles.
Je me souvenais avoir vu son visage changé de couleurs allant du bleu en passant par le rouge pour finir par son teint pâle habituel.
À un moment j’avais cru qu’il était constipé.
Il m’avait ensuite menacé d’un classique petit « Retire tes paroles ou cette école deviendra ton enfer personnel », une phrase cliché que le mauvais garçon du lycée sortait à la nouvelle élève timide et fragile dans toute série américaine qui se respecte, sauf que, je n’étais ni timide ni fragile et que mon instinct de survie proche de zéro m’avait poussé à lui répondre bêtement « J’ai hâte de voir ce que me réserve l’enfer » avant de lui faire un croche-pied et de marcher paisiblement vers mon prochain cours.
En ce qui concernait mon enfer personnel, et bien je pouvais dire que je n’avais pas été déçue, il m’avait vraiment fait un sale coup, manœuvré avec une intelligence que je ne soupçonnais pas.
Son petit enfer à commencé à cette époque là, au moment où des personnes que je ne connaissais pas encore m’avaient abordé, ils étaient nouveaux, tout comme moi.
Il y’avait Cindy Durkin, la douceur et la gentillesse se lisait sur son visage. Une crinière brune qui descendait sur ses épaules encadrait son visage en forme de cœur. Son visage était marqué par des joues rondes que lui imposaient ses nombreux rires et sourires. Elle avait un caractère enfantin qui allait parfaitement avec sa petite taille. Ses yeux d’un bleu sombre contrastaient avec sa peau de porcelaine. Elle avait été la première avec qui je m’étais sentie aussi à l’aise depuis près de dix-sept ans.
Luke et Thomas Garrod, deux jumeaux au caractère plutôt malicieux. Ces grands blondinets que je considérais comme mes frères de cœur étaient toujours les premiers à suspecter dans les coups tordus, ils n’y avaient pas pires qu’eux pour m’agacer et m’attendrir – un tout petit peu – avec leurs blagues qui étaient souvent de mauvais goût. Leurs yeux aux pupilles plus noires qu’une nuit sans lune étaient plutôt expressifs malgré leurs couleurs.
Et enfin, Chloé Strymann. Nous nous étions détestées au début mais nous avions fini par devenir très proches en discutant et en apprenant que nous avions de nombreux points communs comme par exemple nos humeurs constamment négatives et notre facilité déconcertante à apprendre puis parler plusieurs langues. Elle était rousse aux pupilles d’un gris sombre, presque aussi orageux que le ciel un jour pluvieux à Salem, et me dépassait de quelques centimètres étant légèrement plus grande que les filles de son âge.
Avec eux aussi j’avais été acerbe lorsque nous nous étions rencontrés.
Chloé l’avait mal pris et de là venait notre mauvaise entente du début, Luke et Thomas avaient été tristes mais avaient essayé de me parler de temps en temps et Cindy avait persévéré allant même jusqu’à prendre mon téléphone pour enregistrer mon numéro dans son téléphone pendant que j’avais le dos tourné.
Après une semaine j’avais craqué et les avaient laissé prendre des places importantes dans ma vie, sans me douter, que Travis attendait tapis dans l’ombre. Il avait commencé un enchainement de punitions, qu’il avait soigneusement concocté à mon honneur malgré sa stupidité, et l’avait mis en marche au bout de trois mois.
Il avait attendu trois mois que je puisse me décider à ne plus me complaire dans ma solitude pour m’y replonger de la plus violente des façons.
Plus taré tu meurs.
La famille de Travis et celles de mes quatre amis étaient très liées et il n’avait suffit que d’une conversation entre Travis et son père où cet infâme personnage s’était plaint de ne jamais avoir pu leur adresser la parole pour que son père en discute avec ceux de Cindy, Thomas, Luke et Chloé qui avaient alors imposé à leurs enfants d’intégrer le groupe de Travis.
S’était ensuite enchaînée une série de malheurs où des rumeurs circulèrent sur moi insunuant que je tuais des gens, que je couchais avec tout ce qui bougeait et même que j’étais lesbienne. De fausses rumeurs et aucune preuve, mais, sortant de la bouche de leur maître, c’était forcément véridique pour ces crétins de lycéens.
Je ne m’étais évidemment pas laisser faire et répondait piques par piques m’attaquant aux nombreux défauts qui faisaient de lui le grossier personnage qu’il était.
Sa cour, comme il aimait l’appeler, comptait en totalité six membres qu’il jugeait avoir assez de compétences pour avoir l’immense honneur de rester dans son sillage. Les membres étaient Cindy, Thomas, Luke, Chloé, Ivann et Audrey. Ces quatre premiers n’avaient pas eu le choix, leurs pères l’avaient fait à leurs places. Ils attendaient d’eux qu’ils soient constamment présents autour de Travis.
En ce qui concernait les deux derniers, c’était une toute autre histoire.
Ivann, le frère de Travis était semblable à ce dernier. Il était également brun avaient les mêmes traits que son frère, et ils auraient peut-être pu se faire passer pour des jumeaux si Travis n’avait pas eu dix centimètres de plus qu’Ivann et que ce dernier n’avait pas les yeux plus noirs que le fin fond d’un puit sans fond.
Ivann ne m’avait pas détesté dès le début et avait même trouvé mon acharnement à vouloir me rebeller contre son frère des plus « amusants ».
Je ne voyais pas ce qu’il y’avait de drôle, je considérais plus ça comme des temps de guerre, mais soit, le fait est qu’il m’avait un nombre incalculable de fois demandé de sortir avec lui, que j’avais toujours refusé en lui lançant mes chaleureux – ironie quand tu nous tiens – « Non », cependant, il semblait qu’il ne connaissait pas la définition de ce mot puisqu’il qu’il avait continué jusqu’au jour où il avait osé poser ses mains répugnantes sur mes épaules en me proposant de « passer du bon temps » et que, ayant vu rouge, je lui avais renversé l’intégralité de mon plateau sur la tête, l’humiliant au passage.
C’était à cause de ça que la rumeur selon laquelle j’étais lesbienne avait vu le jour.
Depuis, il me détestait et essayait de me ridiculiser, avec l’aide de ses propres suiveurs, en vain.
Ensuite il y’avait la petite amie de Travis, Audrey.
Une fausse blonde aux yeux bleus. Une personne superficielle comme on n’en faisait plus et qui pour compléter le tout était l’incarnation même du cliché de la méchante lycéenne populaire qui était constamment flanquée de ses deux copines, lesquelles faisaient plus offices de garde du corps et de servantes qu’autre chose, dans les livres et les films américains.
Ce genre de personne était une honte pour l’Amérique selon moi. À cause de gens comme eux, les autres avaient des préjugés sur nous tous. Par exemple, je me souvenais très bien que lorsque nous avions rendu visite à Thierry en Angleterre où il étudiait à l’Université de Cambridge, j’avais vu sur les têtes de pas mal d’anglais qu’ils avaient tous une image définie des américains. Ils pensaient tous qu’on était des drogués, alcooliques, adeptes de la chirurgie esthétique et j’en passe tout ça à cause de l’image que renvoyaient des gens comme Audrey de nous.
La blonde décolorée me vouait une haine féroce et sans faille depuis que son copain le lui avait ordonné et bien sûr comme un petit chien elle avait accepté.
Petite cruche va.
Comme toute personne proche du roi, elle avait des moutons qui suivaient ses moindres faits et gestes, l’admiraient, voulaient lui ressembler et