Quand l'Afrique s'éveille entre le marteau et l'enclume: Roman
Par Paul Samba
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À propos de ce livre électronique
Lorsque Nelson Mandela arrive au Paradis, il est loin d'imaginer qu'il va reprendre du service… Pour lutter contre les fléaux qui minent le continent africain - les guerres, la misère, le terrorisme religieux - Dieu lui confie une mission : organiser les États Généraux de la Liberté en Afrique. Parmi ceux qui logent à la même enseigne que lui pour l'éternité, certains lui prêtent volontiers main forte. Un casting composé d'historiens, de philosophes et d'hommes politiques avec des rôles à contre-emploi. À travers ce conte politique et social, Paul Samba signe ici un véritable manifeste en s'appuyant sur les plus grands orateurs et penseurs de notre monde, le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et d'impertinence.
Cet ouvrage engagé est l'expression d'une colère raisonnée et d'une résistance tous azimuts contre la fatalité qui engourdit les coeurs et les esprits.
À travers ce conte politique et social, Paul Samba donne la parole aux “anciens ” pour analyser les symptômes de cette Afrique en mal de développement ; la faillite des politiques, le terrorisme religieux, l’instabilité socio-politique, la corruption, la misère … autant de fléaux contre lesquels il faut lutter.
EXTRAIT
Paul Valéry disait que les grands hommes meurent deux fois : une fois comme « homme » et une fois comme « grand ». Mandela étant un homme au-dessus des hommes, il aurait été étonnant qu’il ne meure pas trois fois ! L’arrivée des invités en disait long : keffiehs, boubous, costumes sombres, fez, abacosts, soutanes… Tous s’étaient donné rendez-vous à Soweto. Rien que par les tenues et par l’origine des délégations, on devinait l’universalité du message de Mandela. Merci Nelson pour ton précieux héritage.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Originaire de l’Afrique de l’Est, Paul Samba exerce la médecine en Normandie. Il est membre de l’association des écrivains combattants.
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Aperçu du livre
Quand l'Afrique s'éveille entre le marteau et l'enclume - Paul Samba
Paul Samba
QUAND L’AFRIQUE S’ÉVEILLE
ENTRE LE MARTEAU
ET L’ENCLUME
L’urgence de forger une résistance tous azimuts
Les Lettres Mouchetées
« La liberté est une peau de chagrin qui rétrécit
au lavage de cerveau »
Henry Jeanson
Préface
La lecture géopolitique d’une jeunesse africaine soumise, étranglée, n’est plus à jour. En effet, tel un malvoyant qui retrouve la lumière intelligible platonicienne, la jeunesse africaine n’a jamais autant exprimé sa liberté ! Elle devient consciente, décomplexée, avertie. Elle fréquente de grandes écoles et comprend les valeurs cardinales de la dignité humaine qui tournent foncièrement autour de la liberté de penser – dite autrement, « NON » (Alain, 1924)¹- cette capacité de penser librement et de refuser toute forme de relation de subordination avec des régimes autocratiques.
Cette jeunesse aurait pu lire le Discours de la Servitude Volontaire² de La Boétie pour se libérer des tyrans et des monstres considérés comme les maîtres à obéir depuis les indépendances. À tous ceux qui ne l’ont pas encore fait, je les invite à lire urgemment Quand l’Afrique s’éveille entre le marteau et l’enclume de Paul Samba.
Cet ouvrage écrit sous le regard bienveillant de La Boétie contient des discours qui libèrent. Il apporte une nourriture d’esprit suffisamment riche et facile à digérer qui pourrait redonner de la force à ceux qui veulent lutter contre la fatalité, en Afrique ou ailleurs. Une œuvre universelle que je prescris à tous les amoureux de la liberté.
La jeunesse édifie une société civile forte, accapare de plus en plus le discours politique et forme un véritable contre-pouvoir pour combattre toute forme de dérive politicienne afin d’instaurer un régime qui émane de la souveraineté populaire : la démocratie. En effet, si la jeunesse maghrébine – lors du printemps arabe – a apporté un souffle de liberté en Afrique septentrionale longtemps prise en étau et étouffée par des régimes autocratiques – aujourd’hui destitués – l’Afrique australe est dans un climat de fin d’Apartheid ; sa jeunesse est sur un « long chemin vers la liberté »³ tel le titre prophétique du « Pape » du combat pour la liberté des Sud-Africains, Nelson Mandela.
Les régimes dictatoriaux agonisent, s’assombrissent, chutent et disparaissent : l’ère Bokassa, Mobutu, Ben Ali et plus récemment Mugabe, est conjuguée au passé. Le multipartisme émerge et des élections libres et démocratiques s’organisent de part et d’autre du continent africain... La jeunesse ouest-africaine forme des mouvements citoyens : le rôle important du mouvement Y’EN A MARRE dans la sphère politique sénégalaise n’est plus à démontrer, la place du BALAIE CITOYEN dans la vie politique du pays des hommes intègres – le Burkina Faso – s’inscrit dans le même sillage.
Cette jeunesse – notamment celle la plus avertie – nous exhorte même de « nous politiser » pour accaparer le discours politique : « Politisez-vous » est le titre d’un manifeste pétri de sens aussi bien dans l’idée que dans le contexte, écrit par dix jeunes intellectuels sénégalais très doués et soucieux de l’importance de la place des jeunes dans les exercices politiques en Afrique. Qu’attendre d’autre de la jeunesse africaine ? En tout cas, elle n’a jamais autant aspiré à la liberté.
Aujourd’hui, des lueurs d’espoir apparaissent çà et là, telle l’apparition de l’aurore à la suite d’une longue période d’éclipse. Car « l’afro-pessimisme » de la fin du 20ème siècle est supplanté par « l’afro-optimisme ».
Toutefois, il faudrait instaurer durablement une « afro-responsabilité » réaliste et concrète pour éviter une lecture fantasmée d’une Afrique qui aurait déjà rattrapé son retard. Bien que la jeunesse ait compris et pris le bon chemin, force est de reconnaître que celui-ci est encore long et sûrement recouvert de cram-cram ! Heureusement, Mandela – à la fleur de l’âge – a appris à tout un continent la patience et la persévérance dans le bon sens.
Lisez plutôt son message à travers le livre de Paul Samba.
Cheikh CISSE
Chercheur
Urbaniste
Prologue
Quand il quitte les Terriens le 5 décembre 2013, Nelson Mandela est grandement surpris de découvrir le Paradis où tout se partage dans le calme, sans aucune discrimination. On y parle une seule langue : le boétien. On y prie un seul Dieu qui prêche la tolérance et la laïcité !
Originaires des quatre coins du monde, les anciens résistants ont tenu à lui témoigner leur sympathie. Dans une ambiance carnavalesque, le Mahatma Gandhi prononce un discours de bienvenue. Il ne tarit pas d’éloges envers son héritier spirituel. Mais l’Indien le plus célèbre se rend très rapidement compte qu’il ne peut en placer une… En effet, l’arrivée de Mandela a ravivé le souvenir de nombreux Africains qui avaient tenté de résister contre la tyrannie, en vain. Ils veulent manifester pacifiquement, avec un slogan tout trouvé : « Un autre paradis est possible en Afrique ».
La tension devenant de plus en plus forte, Gandhi est obligé d’abréger son discours. Il a juste le temps de demander les dernières nouvelles de la Terre, avant que les cérémonies ne soient interrompues pour troubles à l’ordre paradisiaque.
La cérémonie d’accueil est finalement remise à plus tard, le temps de calmer les esprits.
Nelson Mandela en profite pour rencontrer trois personnalités qu’il affectionne particulièrement : Étienne de La Boétie, Martin Lutter King et Albert Jacquard. Ce dernier, arrivé trois mois plus tôt, obtient de Ghandi la faveur de s’exprimer avant Mandela. Car lui aussi aimerait profiter de l’occasion pour donner quelques nouvelles des Terriens.
Albert Jacquard ne mâche pas ses mots :
Chers amis,
C’est avec un immense plaisir que je m’adresse à vous, entouré de mes trois humanistes préférés. On leur doit beaucoup et nous sommes nombreux à nous en être inspirés. Je vous adresse le salut tardif mais fraternel de tous les Terriens. Dans l’ensemble, ils vont bien, même s’ils ne rient plus que trois minutes par jour, contre dix-neuf en 1939 ! Hier soir, j’en ai parlé à Rabelais qui m’a ri au nez. Et pour cause, il continue à penser que « le rire est le propre de l’homme ». Sinon les progrès en tout genre et notamment en médecine ont fait reculer les nombreuses épidémies qui avaient précipité la plupart d’entre vous au paradis. En conséquence, la population a quintuplé depuis le début du 20ème siècle.
Sachez surtout que nos amis les Terriens ont beaucoup évolué sur le plan technologique. Ils disposent maintenant d’un nouvel outil à (presque) tout faire, notamment pour communiquer. Ils l’appellent smartphone. Mais, alors que les « réseaux sociaux » ne cessent de se développer, la solitude n’a jamais été aussi fortement ressentie qu’aujourd’hui ! Un Français sur cinq se sent seul ! Avec un écouteur dans chaque oreille, l’esclave branché au nouvel outil ne fait plus attention ni à son voisin, ni à la voiture qui passe ; un « ami » lui parle de très loin, ou écoute de la musique, en « illimité ». Parallèlement, l’individualisme et l’intolérance ne se sont jamais aussi bien portés. Rien d’étonnant que dans ce contexte, beaucoup d’entre eux vivent misérablement et soient toujours mal logés. Le Pape François appelle cela « la mondialisation de l’indifférence ». Les différents Sommets du G20 ignorent toujours les milliards de « j’ai faim ». Beaucoup de pays dans le monde ne sont plus au bord du gouffre, mais dedans ! D’autres n’ont que la dictature ou le terrorisme (déguisé souvent en guerre sainte) comme alternatives. La crise économique a laissé beaucoup de nations européennes exsangues. Le résultat : un quart des jeunes au chômage et le populisme qui menace sérieusement les démocraties. Les pays pauvres n’en font plus qu’à leurs dettes, mais les prêteurs ne courent pas les rues. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais sachez que j’ai laissé un monde qui va à vau-l’eau. Il pourrait même finir par se noyer s’il continue à détruire son environnement. Je l’avais pourtant alerté dans mon livre Le compte à rebours a-t-il commencé ? Publié en 2009 (Ed. Stock), l’ouvrage dénonçait, exemples à l’appui, l’aveuglement des hommes. « Le pire des dangers est celui que l’humanité se prépare » avais-je averti. Qui pourrait l’en dissuader ? Telle est la question que je voulais vous soumettre en présence d’Étienne de La Boétie, lui qui avait déjà identifié au 16ème siècle les faiblesses qui guettent la nature humaine, à savoir la tyrannie et la servitude volontaire.
Je laisse maintenant à Rudyard Kipling l’honneur de rendre hommage à Nelson Mandela, car personne ne pourrait le faire mieux que lui.
Sachez surtout que j’aurais aimé être en Afrique du Sud le 10 décembre 2013, une journée historique à plus d’un titre. En effet, la planète n’avait jamais connu une telle ébullition. Tout le monde voulait communier avec les Sud-Africains rassemblés à la Soccer City de Soweto pour rendre un dernier hommage à Nelson Mandela.
Paul Valéry disait que les grands hommes meurent deux fois : une fois comme « homme » et une fois comme « grand ». Mandela étant un homme au-dessus des hommes, il aurait été étonnant qu’il ne meure pas trois fois ! L’arrivée des invités en disait long : keffiehs, boubous, costumes sombres, fez, abacosts, soutanes… Tous s’étaient donné rendez-vous à Soweto. Rien que par les tenues et par l’origine des délégations, on devinait l’universalité du message de Mandela. Merci Nelson pour ton précieux héritage.
Rudyard Kipling est très bref :
Monsieur Mandela, je n’ajouterai rien à ce poème que je te dédie du fond du cœur. Tu en es la parfaite illustration. Je sais que la poésie t’a aidé à tenir durant tes longues années de détention. Tu auras été un fils et un homme exemplaires pour ton pays et pour le monde entier.
Tu seras un homme mon fils.
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie,
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans esquisser le moindre geste et sans soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant te mettre à lutter et à te défendre ;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
Sans pour autant mentir toi-même d'un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les Rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun parmi eux ne devienne tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Réfléchir et penser, sans n'être qu'un penseur,
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Mais sans être jamais ni moral ni pédant,
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Au moment même où tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis...
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon Fils
Je vous remercie.
Nelson Mandela n’a pas prévu un long discours :
Chers amis,
Permettez-moi d’abord de vous remercier pour cet accueil si chaleureux. J’exprime ma gratitude envers Rudyard Kipling pour ce poème très riche de sens, qui dépasse de loin ce que j’ai accompli. N’en jetez plus mes amis : « Je ne suis pas un saint, à moins que vous considériez un saint comme un pécheur qui ne cesse de s’améliorer ». C’est ce que je réponds habituellement à ceux qui me flattent plus qu’il n’en faut. Je vous embrasse aussi au nom de tous les Terriens et souscris presque entièrement aux propos de mon camarade Albert. Je serai cependant moins pessimiste que lui. On ne peut me refaire ! C’est dans ma nature de ne jamais désespérer du genre humain. Cet optimisme m’a aidé à tenir vingt-sept ans en captivité. Si je suis devenu une légende malgré moi, les conseils de La Boétie y ont beaucoup contribué. Tenir un discours ferme contre la servitude fut pendant longtemps mon seul leitmotiv. Je suis donc particulièrement heureux de partager ces moments avec l’auteur du Contr’ un. À tous ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur ma vie, je leur répéterai que je ne suis ni un prophète, ni un illuminé. J’ai toujours voulu être un homme libre. Et voici ma conception de la liberté : « Je ne suis pas vraiment libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous dépossédés de leur humanité ». Puissent les dirigeants africains en prendre de la graine !
Je vous remercie.
Quelque temps après son arrivée triomphale, Nelson Mandela est convoqué par Dieu lui-même. Ce dernier n’en peut plus des soubresauts qui secouent l’Afrique : le terrorisme religieux, les naufrages incessants d’immigrés en Méditerranée, les violences politiques, etc. À l’issue de leur entretien, Mandela obtient une mission très spéciale : organiser, à partir du Paradis, des États Généraux de la liberté et des droits de l’homme en Afrique. Dieu est tellement déçu des Africains qu’il souhaite leur adresser un dernier message.
Mandela remet aussitôt ses habits de résistant. Il a toujours rêvé d’en découdre avec les « trente tyrans » d’Afrique qui maintiennent leurs peuples dans la misère et la dictature. Et voilà que Dieu lui en donne l’occasion. Dès le lendemain, il réunit quelques amis pour annoncer la nouvelle.
Dans son mot liminaire, il précise d’emblée :
Malgré l’embellie économique qu’on prête au continent africain, bon nombre d’hommes et de femmes continuent à y subir des servitudes de toutes sortes. Les niveaux varient selon
