Les Veillées des chaumières

Les champignons sauvages

RÉSUMÉ: Marie avait rencontré Jacques Anselme en 1898 au bal de la coiffure à Besançon. Lui si réservé s’était pourtant enhardi ce jour-là et avait invité Marie à danser. Ils se revirent. Marie tomba bientôt enceinte. Puis le drame survint. Leur servante Adèle se rendit à la campagne et en revint avec un plein panier de champignons sauvages. Elle les cuisina, les servit. Marie, nauséeuse, s’abstint d’en manger. Jacques et Adèle s’en régalèrent et en moururent le soir même, empoisonnés. Le 1er janvier 1900, Marie donnait naissance à une petite fille : Louise. Elle retourna vivre chez ses parents. Puis ce fut la guerre… Et cette guerre dura. Louise était devenue une jolie jeune fille et aidait à soigner les blessés à l’hôpital. Or, un jour, tandis qu’elle rentrait chez elle, elle fut abordée par un jeune soldat à bicyclette qui lui proposa de la prendre sur son porte-bagages. Il s’appelait Robert, il était charmant et… entreprenant ! Il lui prit la main, l’embrassa. Louise en fut offusquée, mais secrètement ravie. Il revint la chercher à plusieurs reprises, puis un jour, il ne vint plus. Louise ne savait ni son nom ni d’où il venait… (Voir Veillées n° 3529.)

Le 11 novembre, toutes les cloches de la vallée sonnèrent à la volée. Enfin ! enfin ! terminé de lire dans

Le Comtois, la liste des morts « au champ d’honneur ». Au village, à la hâte, on prépara un bal dans la salle communale. Les hommes troquèrent leur uniforme pour une tenue civile. Les jeunes filles se firent belles. On décida que ce jour-là, tout chagrin serait mis de côté. Tous les hommes dansèrent avec toutes les femmes. Et puis, vers deux heures, les jeunes Bisontins montèrent à Bregille. On s’embrassait sans raison, on criait de joie.

Louise participait pleinement à la liesse générale, passait de bras en bras, en dansant. Tout à coup, alors qu’on l’enlaçait, elle entendit une voix lui chuchoter à l’oreille :

– Bonjour, Poupée !

Il était là, avec le même regard espiègle.

– Vous, c’est vous ! dit-elle un peu bêtement.

Il rit franchement.

– Ah ! je vois que tu ne m’as pas oublié !

– Mais comment êtes-vous venu ?

– J’habite tout près, à Dôle, sais-tu. Dans ces temps d’allégresse, le train m’a conduit à Besançon, et une bande de jeunes m’a escorté jusqu’ici où, disaient-ils, on faisait la fête. Effectivement…

Elle remarqua qu’il portait un pull usagé. Un bandage attaché à son cou soutenait son avant-bras gauche.

– Alors, Louise, qu’allons-nous faire de ce temps de paix ?

Elle le regarda, étonnée.

– Qu’allons-nous faire

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Les Veilles des chaumires

Les Veilles des chaumires1 min de lecture
Le Musée Des Veillées
La Chambre de Vincent van Gogh à Arles Vincent VAN GOGH (1853-1890) Musée d’Orsay – Paris ■
Les Veilles des chaumires3 min de lecture
Nos Jeux De La Semaine
1 – Glissées dans un conduit. 2 – Simple question. Attrapa en serrant les doigts. 3 – Il sert à des faims militaires. Décret du roi du Maroc. 4 – Extrait le liquide des fruits. 5 – Imbiba. 6 – Montai à la tête. Il a récolté les fruits de la campagne.
Les Veilles des chaumires4 min de lecture
Le Caban, Ce Vieux Loup De Mer
Le caban évoque immédiatement l’univers des marins. Dans l’imaginaire populaire, il est associé au capitaine Haddock, vieux loup de mer des Aventures de Tintin, de Hergé, ou bien encore au personnage de Corto Maltese, aventurier au long cours né de l

Livres et livres audio associés