Mon cœur à son passé renonce
Ce soir, Pierre et Arnaud avaient résolu de dîner en ville. Fuyant les endroits à la mode, ils se retrouvèrent dans un petit établissement du Marais. Attablés devant un copieux sauté d’agneau accompagné de pommes de terre en robe des champs, les jeunes gens commencèrent par se restaurer. Les quatre-vingt-dix minutes passées dans la salle de maître Géraud leur avaient creusé l’appétit.
– Ta cousine est partie pour plusieurs jours ? demanda négligemment Arnaud tout en consultant la carte des desserts.
– Non, elle rentre demain. Elle ne veut pas délaisser ses cours à la faculté de médecine et le service bénévole qu’elle assure en tant qu’infirmière à l’hôpital.
– J’admire son courage et sa générosité !
– Moi aussi, je l’avoue. Je crois que je ne pourrais pas accomplir ce qu’elle fait pour ces pauvres malades. Elle nous raconte parfois les opérations… si tu savais !
– Ce besoin de secourir, de soulager la souffrance… c’est vraiment une vocation, conclut Arnaud, songeur.
Puis, enchaînant sur un autre sujet :
– Et ton père ? a-t-il de nouveaux projets archéologiques ?
– Toujours ! il était à peine revenu de Grèce qu’il rêvait de repartir ! Il vient d’envoyer des collaborateurs en Syrie, il s’est fait violence pour ne pas y aller lui-même. L’Académie a besoin de lui ici, pour coordonner les recherches et les fouilles dans les divers lieux où elle intervient, constituer les équipes, prendre contact avec les autorités concernées, etc. Tu vois, le travail ne
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits