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Gaïa prénom Terre
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Livre électronique56 pages47 minutes

Gaïa prénom Terre

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À propos de ce livre électronique

Gaïa, la Déesse-Mère, la Terre-Mère des Anciens, se retrouve douillettement réfugiée dans une décharge, sous la forme d’une clocharde censée se nourrir des déchets de la civilisation voisine, avec comme seules distractions la lecture des magazines au rebut et le passage périodique des éboueurs. Mais l’humus est son élément constitutif ; loin de s’avouer vaincue par la lèpre que lui infligent les humains, immunisée par un passé où la monstruosité, le tragique étaient monnaie courante, dominant les vicissitudes temporelles, elle donne la leçon à un auditoire imaginaire, passant des origines du monde aux menaces d’un présent au bord du cataclysme. Dans un langage fleuri son monologue oscille de la drôlerie au tragique. Rire et réflexion, c’est l’objectif.
LangueFrançais
Date de sortie17 déc. 2014
ISBN9791029001949
Gaïa prénom Terre

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    Gaïa prénom Terre - Georges Richardot

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    Gaïa

    Prénom Terre

    Du même auteur

    Jesbeat, récit poétique, signé Sodoyan, Oswald, 1973.

    Le Peintre et son Modèle, roman, Néo-Éditions, 1981.

    Sacre clandestin d’un Enfant-Roi, poème, Éditions Saint-Germain, 1982.

    BelleBêtise, texte poétique, La Vague à l’âme, 1992.

    Du mouron pour les deuches, roman, Nicolas Philippe, 2002.

    Kafka entre les lignes, essai, Éditions du Presse-Temps, 2004.

    Les Braconniers Chimériques, bibliophilie, texte poétique illustré par T. Léo, Collodion, 2008.

    Ezistezistepa, roman, Durand-Peyroles, 2010.

    Albertine des Ombres, roman, Durand-Peyroles, 2013.

    Le Bébé-Requin ou le charme discret du parricide, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Cyberneyland, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Georges Richardot

    Gaïa

    Prénom Terre

    Théâtre

    ACTE I

    La scène est dans l’ombre. Tonalité générale : marron, kaki. Détritus épars. Après un bruit de camion s’arrêtant, un sac poubelle est jeté. Il vient s’échouer près d’une forme étendue sous une bâche : Gaïa. En tunique… marron. Elle feuillette des magazines.

    Gaïa

    Hé là, hé, doucement, vous autres ! Ma robe de cocktail, vous allez me la ruiner !

    Voix des éboueurs

    – S’cusez, m’dame Gaïa ! Des fois on oublie que vous nous faites l’honneur de la villégiature.

    – On fait que passer, comme d’hab.

    – Méfiez-vous quand même qu’il pourrait se mettre à tomber des cordes, avec cette chaleur !

    Le camion redémarre.

    Gaïa

    Chaleur, chaleur ! Qu’est-ce qu’ils en connaissent, ces culs bénis, de la chaleur ! Il fut une époque où c’était notre élément naturel, comme l’eau pour les poissons. Mémoire courte, gaffe qu’elle se rappelle à vous, la vraie chaleur… tout comme l’eau des poissons si on va par là !

    (Elle tâte le sac, le hume.) Bof, un ramassis sans âme ! On fera son marché plus tard… (repoussant le sac) Pour ce qu’on y trouve, dans cet assortiment bouseux, en dehors du riz pilaf, des arêtes de calamar, des papiers gras, des Tampax… ! Rarement des lectures de mise à niveau genre « Science et Vie », « Gala », « Le Figaro-Madame », « Les Inrockuptibles », « La veillée des chaumières ! »

    Gaïa, Gaïa-poubelle, grandeur et décadence ! En fin de compte un retour rampant aux sources… (reniflant) plutôt nauséabond, faut dire, le confluent !

    Remarquez, faut pas s’en raconter, dans nos tout premiers temps, qui, pour ce qui me concerne, resteront mon vrai pays, ça puait pire encore. Ça schlinguait, mes bons amis, z’avez pas idée ! Ça stagnait de partout, ça croupissait, ça pourrissait, ça fermentait, pareil le raisin abandonné dans les cuves par les manants fuyant la tournée d’inspection de Sa Majesté Gengis-Kahn-sur-Loire, friand constructeur de chapelles mariales à tous les étages de ses châteaux-coffres-forts.

    Là, je vous parle du tout début, même d’avant l’invention des vendanges ! Quoi qu’on ait pu blablater sur le sujet, vous vous figurez pas la longue route qu’on a dû se payer, détrempée de sang et de larmes, avant de vous sortir une descendance à peu près présentable.

    Présentable, la descendance, à preuve d’ailleurs qu’elle vous fait encore rêver. Rêver ? Saliver, dirai-je, pour rester au-dessus de la ceinture ! Et les naissances en fanfare de Vénus-Aphrodite par-ci, les jupettes volantes de Diane chasseresse par-là ; version masculine, les attributs de Zeus surdimensionnés à en faire rengainer son Smith et Wesson à Rocco Siffredi, les tablettes de chocolat d’Apollon à grignoter le soir au fond des bois, la crinière d’Orphée gratouillant aux quatre vents son infatigable lyre, toute la putain d’imagerie dorée, quoi !…

    Le tout sans grands chichis. Hé, comment on aurait avancé ? Où vous seriez, vous qui vous dandinez par là à faire la fine bouche ? Même votre Bon Dieu de plus tard, celui qu’est censé tout savoir sans débourser un denier, il a pas jugé nécessaire de créer un assortiment minimum de familles de souche, en vue de croisements pas trop consanguins. Pourtant qu’il disposait de suffisamment de couleurs, sans compter qu’il ne tenait qu’à lui, l’ancêtre des showmen ès illusionnismes, d’élargir la palette !

    Avouez qu’à nous seuls, en suivant notre petit bonhomme de chemin on s’est pas mal policés, non, avant que, question morale, vos exploiteurs de ladite viennent nous

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