Souvenirs d'un vieux libraire
Par Ligaran, Louis Leriche et Fernand Besnier
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Aperçu du livre
Souvenirs d'un vieux libraire - Ligaran
Préface
Il est constant que le plus souvent le Post-Scriptum d’une lettre contient le passage le plus important, appelé à frapper l’attention du destinataire, et qu’il y réussit.
Pourquoi n’en est-il pas de même en ce qui concerne l’Avis au Lecteur qu’une déplorable routine oblige l’auteur de mettre en tête de son livre ? Mystère et fatalité insondables, dont il ne m’appartient pas de déchirer le voile !
Les nécessités de la mise en pages, plus encore que le besoin de m’expliquer, exigent cependant une Préface.
J’avais songé un instant à prier une de nos gloires littéraires actuelles de présenter mon livre et j’aurais été ainsi, moi
Pauvre ver de terre, préfacé d’une étoile.
Mais je suis si foncièrement bon, que j’ai renoncé à cette prétention.
Réduit ainsi à mes propres forces, la préface perdra en valeur, mais elle gagnera en sincérité. Tout en passant sous silence les défauts de mon œuvre, qu’un public indulgent découvrira toujours assez tôt, je lui épargne au moins des louanges anticipées et généralement peu ratifiées
Quelques initiés pourront facilement remplir les noms laissés en blanc, car tous les évènements racontés ont été vécus. On trouvera peut-être qu’ils sont déjà bien anciens, mais ne sait-on pas que le Temps est une abstraction, une conception purement humaine qui ne signifie pas grand-chose ! En ce qui concerne le manuscrit de Monos, je n’insiste pas et je laisse au Lecteur le soin de démêler la vérité d’avec la fiction !
Quel que soit l’accueil réservé à ces pages, je l’accepte d’avance comme mérité. J’ai voulu, en tout cas, être l’auteur d’un livre auquel puisse s’adapter, toute modestie gardée, ce précepte de l’immortel Juvénal (Sat. VII) :
… Cui non sil publica vena
Qui nil expositum soleat deducere, nec qui
Communi feriat carmen triviale moneta.
Louis LERICHE.
I
Préambule
Les éditeurs à l’hôtel des Haricots
Mes amis, faisons des contes ; pendant que nous en faisons, nous oublions, et le conte de la vie s’achève sans qu’on s’en doute.
DIDEROT.
C’était en 1849, époque pleine d’orages et de corvées pour la Garde Nationale, de triste mémoire.
Comme tant d’autres, j’en faisais partie, non sans maugréer ; comme eux je cherchais, et parfois je trouvais le moyen d’éluder le billet de garde.
Pourtant, j’avais encouru plusieurs fois vingt-quatre heures de haricots, si bien qu’un jour je me voyais bel et bien « sur la paille humide d’un cachot. »
*
**
La cellule à laquelle il fut réservé d’écouter mes premières doléances portait le numéro 13, et j’eus la consolation d’apprendre, par l’inspection de ma prison, que d’illustres prédécesseurs avaient été ses hôtes involontaires.
En effet, je constatai sur ses murs des traces de plusieurs célébrités : Peintres, graveurs, hommes de lettres même quelques profonds politiques, chacun avait cru devoir marquer à sa manière son passage éphémère en ce lieu.
Méry, alors fort en vogue, bon poète mais médiocre défenseur de l’ordre, y avait couché le 13 novembre 1848, Grassot, le célèbre comique du Palais-Royal, y avait laissé, tracé de sa main, l’Hymne à la Garde Nationale, qui se chantait alors sur l’air de la Parisienne, et dont voici, si je me souviens bien, le premier couplet :
Vive à jamais le garde nationale
Arc-en-ciel de nos libertés !
Si n’fait pas de bien, y n’fait pas de male :
Voilà pourquoi qu’il a mon amitié.
S’il faut qu’y s’présente une émeute,
Bien loin que son grand cœur s’émeuve,
Prend son fourniment,
Son fusil r’luisant
Quitte sa femme, son comptoir et même enfants. ses
S’il pleut, eh ben y s’mouille,
Faisant sa patrouille !
Bertron, l’inoffensif et sempiternel « candidat de l’humanité », avait également encouru les rigueurs disciplinaires de l’impitoyable État-Major ; sa vaste tête y avait reposé la veille même de mon entrée. C’est à lui que l’on doit attribuer le quatrain suivant dont la profondeur n’échappera à personne :
CONFESSION HUMANITAIRE
Je préfère la paix aux exploits incroyables
Les plaisirs athéniens au morne cant de Sparte
Et j’envoie mon fusil ici à tous les diables !
MORALITÉ
Il faut, mes bons amis, toujours qu’un fusil parte.
*
**
À ces consolations rétrospectives vint se joindre une autre plus directe et agrémentée du charme de l’imprévu. À l’heure du repas, qui se fit en commun, je me trouvai réuni avec plusieurs amis, confrères en librairie, tous plus réfractaires les uns que les autres.
Après les joyeux épanchements causés par cette réunion dans la captivité, aussi inattendue qu’inespérée, nous nous mîmes immédiatement à délibérer sur les moyens de passer ensemble cette longue nuit de carcere duro.
En fait, il ne nous fut point difficile de corrompre le peu féroce geôlier de céans, et la cellule n° 13, ayant été reconnue de beaucoup la plus vaste, fut choisie comme caquetoir.
C’est donc moi qui fis les honneurs, et du lieu et de la soirée.
Lorsque plusieurs éditeurs se trouvent ensemble, ils aiment à causer des auteurs ; traduisez « en dire du mal », et réciproquement. C’est ce qui arriva effectivement en cette mémorable nuit. Après le souper, on alluma des cigares, puis on tira à la courte paille pour savoir quel serait le premier narrateur ; le sort tomba sur M. P…, aujourd’hui éditeur célèbre, qui commença en ces termes :
II
Magnus, Major, Maximus
Dans les commencements de ma carrière, je tenais une petite boutique au coin de la rue du Vieux-Colombier et de la rue Cassette. Bien qu’éditant fort peu, mon arrière-boutique était le rendez-vous habituel de beaucoup d’auteurs jeunes et vieux.
Un surtout, le docteur Magnus, y avait fait élection de domicile. C’était un fort singulier personnage. Il pratiquait fort peu, étudiait encore moins.
Appartenant à l’ancienne école, il s’était laissé distancer par les jeunes, et n’eut plus de sa clientèle qu’un souvenir fort éloigné. Ce que voyant, il ramassa un jour le peu qu’il possédait, fit acquisition d’une certaine quantité de fioles de formes plus ou moins bizarres, s’enferma pendant quelque temps, et revint chez moi, l’air radieux, ayant sous le bras un volumineux manuscrit sur lequel on lisait en lettres flamboyantes : Eureka.
– Voici, me dit-il, ma fortune et la vôtre ; prenez ce manuscrit, lisez-le, et après nous causerons.
*
**
Ceci se passait vers les derniers jours de juillet 1830, et, ainsi qu’aujourd’hui, les temps n’étaient guère favorables à la lecture de manuscrits et encore moins à leur publication. Pourtant le docteur Magnus ne me cacha point sa pénible surprise, lorsqu’il revint au bout de quelque temps et s’aperçut de ce qu’il appelait ma négligence.
Il était accompagné d’un gros monsieur à la face rubiconde, tout de noir habillé, lequel, horribile dictu ! était également porteur d’un volumineux dossier dans lequel mon œil exercé reconnut de la copie d’auteur.
Le docteur Magnus me présenta ce personnage en ces termes :
– Mon ami, le révérend Major, futur bienfaiteur de l’humanité, ainsi que moi, nous avons résolu de faire votre bonheur malgré vous. Les temps sont venus de délivrer l’humanité de tous les fléaux qui l’obsèdent. Nos recherches et nos veilles auront amené ce résultat, lequel est consigné dans ces deux livres. Dépêchez-vous de les publier, et votre nom partagera, avec les nôtres, l’honneur d’une immense découverte.
– Oui, ajouta le révérend Major, avec un accent britannique, l’œuvre du docteur Magnus est sublime. Je me plais à le reconnaître.
– La vôtre, riposta Magnus en s’inclinant, est immense. Vous êtes la clef des sciences futures !
– Et vous, le père de tous les bonheurs !
– Quelle gloire pour vous, me dit Magnus, d’être appelé à propager notre œuvre !
– Que de reconnaissance vous nous aurez ? m’insinua l’autre.
– Mais enfin, de quoi s’agit-il ? me hasardai-je, un peu
