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Physiologie du musicien
Physiologie du musicien
Physiologie du musicien
Livre électronique103 pages54 minutes

Physiologie du musicien

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À propos de ce livre électronique

Extrait : "Rien ici-bas n'est resté dans le vague; il y a près de cinq mille ans que l'on a inventé la synthèse et l'analyse, espèces d'appareils de Marsh destinés à décomposer les mots et les idées à en extraire le résidu significatif, autrement dit le sens brut, autrement dit encore la définition."
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie9 févr. 2015
ISBN9782335035209
Physiologie du musicien

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    Physiologie du musicien - Ligaran

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    EAN : 9782335035209

    ©Ligaran 2015

    CHAPITRE PREMIER

    De la musique primitive – Non-définition

    Rien ici-bas n’est resté dans le vague ; il y a près de cinq mille ans que l’on a inventé la synthèse et l’analyse, espèces d’appareils de Marsh destinés à décomposer les mots et les idées, à en extraire le résidu significatif, autrement dit le sens brut, autrement dit encore la définition. À l’aide de ce procédé, tout a été classé, expliqué ; les cases du monde, intellectuel pourraient être étiquetées comme celles d’un magasin d’épiceries, sur lesquelles on lit en gros caractères : – « Raisiné, cannelle, noir-animal, » etc.

    Par une exception unique et vraiment extraordinaire, la musique n’a pas encore été définie. Hâtons-nous d’ajouter que ce n’est pas faute de définitions : au contraire, il en existe des douzaines ; mais, elles se combattent et s’annihilent réciproquement. Il nous semble cependant que, sur un pareil sujet, c’était le cas, ou jamais, de se mettre d’accord.

    Et d’abord, il y a divergence d’opinions sur l’étymologie même du mot ; les uns prétendent que Musique vient du grec, les autres qu’il dérive de musc.

    Mais sur le terrain de la définition, il y a bien un autre chaos d’oppositions et d’obscurités.

    Suivant Aristote (voir sa Poétique) : « la musique est un art ineffable dont les dieux se sont réservés la clef… » de fa ou de sol, sans doute. Ce grave philosophe ne dédaignait point le calembour.

    Suivant Jean-Jacques Rousseau : « c’est l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille. » Si l’agrément constitue l’essence exclusive de la musique, que deviennent, je le demande, tant de fastidieux chanteurs de société, tant d’atroces joueurs de clarinette, etc., etc. ?

    Suivant M. de Montlosier : « la musique est la parole de l’âme sensible, comme la parole est le langage de l’âme intellectuelle. » Très joli ! seulement, pendant qu’il était en train, l’auteur aurait bien dû définir sa définition. »

    Enfin, suivant M. Hector Berlioz : « c’est l’art d’émouvoir par des sons les hommes intelligents et doués d’une organisation spéciale, comme auxiliaire de la parole. » Rappelons à ce propos, qu’il s’est rencontré à Paris très peu d’amateurs assez intelligents pour comprendre Benvenuto Cellini, par exemple : donc, aux yeux de M. Berlioz, la capitale de la nation la plus spirituelle de l’univers doit être, en grande partie, peuplée de crétins.

    Nous pourrions citer encore une foule d’autres définitions ; mais comme elles ne sont ni moins claires, ni moins instructives, nous vous en ferons grâce. Qu’il vous suffise de savoir qu’après des siècles de recherches et de méditations profondes, les grands chimistes analytiques sont parvenus à découvrir que la musique est un art ! ! C’est toujours cela.

    Et, sans plus nous inquiéter de savoir au juste en quoi cet art consiste, disons qu’il est à peu près aussi ancien que le monde. Il paraît prouvé que, dès le Paradis terrestre, Adam charmait les loisirs de sa félicité un peu monotone en fredonnant de petits airs. Un savant professeur allemand, l’abbé Vogler, démontre qu’il n’a pu en être autrement. Il est évident, dit-il, qu’en entendant tout chanter autour de lui, le vent à travers les roseaux, les oiseaux sur les branches, et jusqu’aux humbles cigales et aux infimes cri-cris, rampant dans l’herbe ; celui qu’on appelait le roi de la création dut se sentir humilié et penser qu’il était de sa dignité de mêler son baryton au grand concert de la nature.

    D’après cette explication, ce seraient les merles et les serins qui auraient appris à chanter au premier homme. Voilà pourquoi aussi, sans doute, les portiers et les portières d’aujourd’hui croient devoir acquitter la dette de leur père Adam, en enseignant à leur tour aux descendants de ces volatiles les plus suaves modulations de ma Normandie et du Postillon de Lonjumeau. La reconnaissance est la vertu des belles âmes.

    Quoi qu’il en soit, la musique se trouve mêlée à l’histoire des peuples les plus primitifs. Moïse parle d’un certain Jubal, contemporain d’Abraham, qu’il dit avoir été de première force sur le kinor et l’ugab (espèce de violon et de fifre). David danse devant l’arche en s’accompagnant de la guitare. Sous son fils, le grand Salomon, la musique prend une extension vraiment effrayante. L’historien Josèphe raconte que l’ouverture du Temple fut accompagnée d’une autre à très grand orchestre, et il assure qu’aux fêtes d’inauguration de ce fameux monument on comptait quarante mille harpes, autant de sistres d’or, cent mille trompettes d’argent, et deux cent mille chanteurs, en tout : quatre cent quatre-vingt mille musiciens. Miséricorde !

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