HISTOIRE, INTERPRÉTATION DISCOGRAPHIE COMPARÉE
Enfant de la Chapel Royal, organiste instruit à Westminster, commanditaire de multiples anthems, Purcell était musicien d’église. Peu d’espoir au théâtre. A vingt et un ans, la tragédie Theodosius de Nathaniel Lee lui ouvre la scène de Dorset Garden, mais les dernières années de Charles II et la déroute du roi catholique James II ne laissent rien deviner de ce que sera l’Orphée Britannique sous William III & Mary II.
Le 13 février 1689, la fille de James II et son cousin d’époux William (Guillaume d’Orange-Nassau) accèdent au trône d’Angleterre. Le roi néglige sa cour, sa chapelle, sa reine. Reine qui, au contraire, aime la ville et les artistes. Dès l’année suivante, son protégé Purcell contribue à cinq pièces dont son premier « dramatick opera », Dioclesian. En 1691, il partage avec le poète Dryden un spectacle grandiose, King Arthur. Encore un an et paraît sur le même plateau son œuvre la plus colorée, la plus longue, la plus chère: The Fairy Queen.
Goûts réunis
Qui a mis l’ancien de Shakespeare au goût de la Restauration? Mystère. Un candidat légitime reste Thomas Betterton en 1680, fondu Dorset Garden et Drury Lane en une seule United Company, adapté , équipé Dorset Garden des machines qui avaient permis . Début 1692, le annonce ainsi le « nouvel opéra » de « Mr. Purcel [sic] qui joint à la délicatesse et à la beauté de la manière italienne les grâces et la gaîté de la française ». Jeu, chant, danse, orchestre, costumes, décors: ce 2 mai 1692, Betterton n’a rien épargné. Si bien que, malgré son succès, ne remplit aucune caisse.