Purcell King Arthur
Ode à la (très) Grande Bretagne, King Arthur devait à l’origine fêter l’anniversaire du trône rétabli après la dictature de Cromwell. Avec d’autant plus d’ardeur que Cromwell avait fermé les théâtres, rouverts sans délai par Charles II. En 1685, le poète national John Dryden était même parvenu à faire représenter le prologue de sa pièce devenu un opéra tout entier, Albion and Albanius, mis en musique par un disciple de Lully, Louis Grabu. Mais les événements se précipitent. Le roi Charles meurt. Le règne tourmenté de son frère Jacques, fervent catholique, conduit à la « glorious revolution» protestante de 1688. Converti au catholicisme sous Jacques II, le poète déchu attend son heure.
Qui sonne en 1691. Son cadet Henry Purcell vient alors de contribuer au succès de , remaniement avec intermèdes chantés d’une vieille tragicomédie. Le nouveau roi William abandonne les affaires musicales à son épouse la reine Mary, fille de Jacques l’exilé. John Dryden saisit l’occasion et exhume ce endormi depuis sept ans, auquel le compositeur chéri de la reine ajoute six divertissements bien plus abondants et variés que ceux de. triomphe. On le reprend dès 1692, puis après la mort de Purcell en 1698, en 1701… remanié en 1735 sous le titre (nouvelle réussite dont Handel citera le péan « » dans sa propre ), ainsi jusqu’en 1842. Et l’éclipse sera beaucoup moins longue que celle des opéras de Monteverdi ou de .
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