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Arnoldiana, ou Sophie Arnould et ses contemporaines;
recueil choisi d'Anecdotes piquantes, de Réparties et de bons Mots de Mlle Arnould précédé d'une notice sur sa vie précédé d'une Notice sur sa Vie et sur l'Académie impériale de Musique.
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recueil choisi d'Anecdotes piquantes, de Réparties et de bons Mots de Mlle Arnould précédé d'une notice sur sa vie précédé d'une Notice sur sa Vie et sur l'Académie impériale de Musique.
Livre électronique198 pages2 heures

Arnoldiana, ou Sophie Arnould et ses contemporaines; recueil choisi d'Anecdotes piquantes, de Réparties et de bons Mots de Mlle Arnould précédé d'une notice sur sa vie précédé d'une Notice sur sa Vie et sur l'Académie impériale de Musique.

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LangueFrançais
Date de sortie27 nov. 2013
Arnoldiana, ou Sophie Arnould et ses contemporaines;
recueil choisi d'Anecdotes piquantes, de Réparties et de bons Mots de Mlle Arnould précédé d'une notice sur sa vie précédé d'une Notice sur sa Vie et sur l'Académie impériale de Musique.

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    Arnoldiana, ou Sophie Arnould et ses contemporaines; recueil choisi d'Anecdotes piquantes, de Réparties et de bons Mots de Mlle Arnould précédé d'une notice sur sa vie précédé d'une Notice sur sa Vie et sur l'Académie impériale de Musique. - Albéric Delville

    Libraries)

    Notes de transcription:

    Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.

    L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.


    ARNOLDIANA.


    Se trouve au Palais-Royal,


    ARNOLDIANA,

    OU

    Sophie Arnould

    et ses Contemporaines;

    RECUEIL CHOISI

    d'Anecdotes piquantes, de Réparties et de

    bons Mots

    DE MLLE ARNOULD;

    précédé d'une Notice sur sa Vie et sur l'Académie

    impériale de Musique.

    PAR L'AUTEUR DU BIÈVRIANA.


    Son cœur n'eut jamais part aux jeux de son esprit.


    PARIS,

    GERARD, rue Saint-André des Arcs, no 59.

    1813.


    AVANT-PROPOS.


    Il en est des ana comme de la plupart des ouvrages littéraires, sunt bona, sunt mala, sunt mediocria plura; on pourrait comparer ces sortes de recueils à une cordonnerie, où chacun trouve chaussure à son pied. Voilà ce qui explique le prodigieux débit de toutes ces compilations indigestes qui se copient les unes les autres; car depuis longtemps on ne fait des livres qu'avec des livres, et les modernes ressassent continuellement ce que les anciens ont écrit.

    L'opuscule que nous publions ne contient que des choses qui ont déjà été dites; mais il présente beaucoup de traits peu ou point connus, beaucoup d'anecdotes dramatiques qui ne se reproduisent plus. Les peines que nous avons prises pour en faire la découverte, les soins que nous nous sommes donnés pour les rédiger doivent nous assurer un droit de propriété qu'on refuse ordinairement aux simples compilateurs.

    Les ana étaient savans dans le siècle où l'on cultivait les sciences: dans celui où l'on effleure tout, où l'on analise tout, les ana doivent suivre le goût du siècle; aussi un grand nombre de recueils d'anecdotes et de jeux d'esprit affichent ce titre avantageux, qui malheureusement a servi de passeport à bien des sottises.

    La majeure partie des ouvrages que nous voyons appartient plutôt aux mots qu'aux choses; ce sont les mots qui ont engendré toutes les petites pièces légères dont le mérite consiste surtout dans l'association des termes ou dans la tournure des phrases: de là cette foule de jeux de mots qui bien souvent donnent de l'esprit à ceux qui n'en ont pas.

    L'Arnoldiana ne semblera peut-être qu'une facétie aux gens frivoles qui ne s'attachent qu'aux mots; mais pour le philosophe qui observe les choses cet opuscule doit être un appendice au tableau des mœurs du 18e siècle. Le rôle brillant qu'ont joué dans les beaux jours du règne de Louis XV les actrices, les chanteuses, les danseuses et les courtisanes de toutes classes, rappelle des événemens singuliers qui ont influé plus qu'on ne pense sur le système social.

    Sophie Arnould a occupé pendant une trentaine d'années une place distinguée parmi les beaux-esprits: elle était charmante au théâtre et jouait en perfection; mais ce qui la faisait rechercher avec empressement c'était l'esprit à la mode, cet esprit frondeur et libertin qui plaisait alors dans le monde, et donnait du relief à celui ou à celle qui le mettait en usage.

    Elle était vive, étourdie, et hasardait toutes les idées qui se présentaient à son imagination. La plupart de ses bons mots ont le ton de fille, mais d'une fille de beaucoup d'esprit. Dans la quantité des plaisanteries qu'elle se permettait il se rencontrait souvent des saillies heureuses qui faisaient oublier les mauvaises: la coterie qui se rassemblait chez elle les recueillait avec avidité, et les publiait avec complaisance.

    Sophie Arnould remplaça dans le département des bons mots la célèbre Cartou, qui mourut en 1770 pensionnaire de l'Opéra. Cette chanteuse avait un talent médiocre, mais elle s'était acquis une grande considération entre ses camarades par ses saillies ingénieuses, dont quelques-unes ont été rédigées en apophtegmes, ont fait proverbes, et sont consignées dans un ouvrage intitulé le Code lyrique.

    Quelqu'un disait que Mlle Arnould avait son esprit en argent comptant:—C'est dommage, reprit-on, qu'elle le mette en petite monnaie.—Quoi qu'il en soit, peu de femmes ont eu la répartie aussi vive que cette charmante actrice. Ses bons mots sont très-nombreux, et chacun s'est plu à les répéter; mais en voyageant ils s'altéraient, ils changeaient de maîtres; beaucoup de gens se sont parés de ses dépouilles: au surplus on n'emprunte qu'aux riches.

    Fontenelle a dit: «Lorsque je me permets quelque plaisanterie un peu libre les jeunes filles et les sots ne m'entendent point.» Sophie Arnould n'eût osé donner cette excuse, car la gaze dont elle voilait ses gaillardises était quelquefois si légère qu'on devinait aisément ce qu'elle voulait déguiser.

    Nous avons écarté de cet opuscule des propos graveleux qui firent autrefois fortune dans les coulisses et les petits soupers; mais nous avons cru devoir insérer quelques mots à double entente, afin de conserver à notre héroïne le caractère qui la distinguait. Lorsqu'on examine un portrait pourrait-on reconnaître le modèle si le peintre n'en avait pas exactement dessiné tous les traits? Il en est ainsi d'un personnage célèbre dont un écrivain peint l'esprit; il doit en indiquer les traits caractéristiques, sans quoi l'ouvrage n'a point de physionomie.

    Les matériaux de l'Arnoldiana étaient rassemblés il y a plusieurs années, et cet ouvrage devait paraître sous le titre d'Esprit de Mlle Arnould; mais au moment où nous comptions le publier, ayant appris qu'un opuscule du même genre allait circuler sous ce titre, nous avons cru devoir changer le frontispice de notre livre, qui au fond est le véritable esprit de Sophie Arnould, mis en scène et présenté sous tous ses aspects.

    NOTICE SUR L'OPÉRA.


    L'Opéra passe généralement pour le plus étonnant et le plus fastueux des spectacles de l'Europe: c'est dans ce temple, théâtre des brillantes illusions et des illustres galanteries, que le génie, les talens et les grâces se réunissent pour produire le plus magnifique et le plus enchanteur de tous les jeux publics: là de jeunes prêtresses sont formées aux arts aimables qui peuvent émouvoir les sens et les séduire; les unes charment l'oreille en célébrant les louanges des dieux et des déesses; d'autres, par des danses passionnées, en caractérisent les attitudes, en peignent la situation la plus voluptueuse; toutes s'efforcent à l'envi d'allumer dans tous les cœurs ce beau feu, âme de l'univers, qui tour à tour le consume et le reproduit.

    Les Italiens sont les premiers qui aient fait jouer des opéras; ils commencèrent à paraître sous le pontificat de Léon X, et l'on prétend que ce fut Ottavio Rinnucini, poëte florentin, qui donna la manière de représenter en musique les ouvrages dramatiques. Sous le règne de Louis XII on composait à la cour des ballets où l'on mettait des récits et des dialogues en plusieurs parties; mais on faisait venir d'Italie les musiciens et les chanteurs. En 1581 le maréchal de Brissac, gouverneur du Piémont, envoya à la reine mère son valet de chambre, surnommé Beaujoyeux, lequel était un bon violon, et qui fit le ballet des noces du duc de Joyeuse avec Mlle de Vaudemont, sœur de la reine. Beaulieu et Salomon, maîtres de la musique du roi, l'aidèrent dans la composition des récits et des airs de ballet; la Chesnaye, aumônier du roi, composa une partie des vers, et Jacques Patin, peintre du roi, travailla aux décorations.

    Rinnucini suivit en France Marie de Médicis. Après lui il ne parut que de mauvais ballets, qui consistaient dans le choix d'un sujet bouffon; tel fut celui du ballet des Fées de la forêt de Saint-Germain, dansé au Louvre par Louis XIII en 1625, où Guillemine la quinteuse, Robine la hasardeuse, Jacqueline l'étendue, Alison la hargneuse et Macette la cabrioleuse montrèrent leur pouvoir. La première de ces fées présidait à la musique, la seconde aux jeux de hasard, la troisième aux folies, la quatrième aux combats, et la cinquième à la danse.

    En 1651 Pierre Corneille donna, pour le divertissement de Louis XIV, Andromède, tragédie à machines. L'année suivante Benserade composa Cassandre, mascarade en forme de ballet, qui fut dansée par le roi au palais Cardinal.

    L'abbé Perrin, de galante mémoire, hasarda des paroles françaises, lesquelles, quoique très-mauvaises, réussirent au moyen de la musique de Cambert, organiste de Saint-Honoré: c'était une pastorale en cinq actes qui fut chantée à Vincennes devant le roi: la nouveauté qu'on y remarqua fut un concert de flûtes.

    En 1660 le cardinal Mazarin fit représenter dans la salle des machines des Tuileries, pendant le mariage du roi, Ercole amante, que l'on traduisit en vers français: le roi et la reine y dansèrent; l'abbé Mélany y chanta un rôle; presque tous les acteurs étaient Italiens. Cet opéra était précédé d'un prologue, usage qui a été suivi depuis et qui est maintenant supprimé.

    Le marquis de Sourdac, à qui l'on doit la perfection des machines propres aux opéras, donna à ses frais la Toison d'Or, dans son château de Neubourg en Normandie, pour réjouissances publiques du mariage du roi, et ensuite en gratifia la troupe du marais, où elle fut très-applaudie.

    Les succès que Pomone, premier opéra français, obtint après avoir été longtemps répété dans la salle de l'hôtel de Nevers, procurèrent à l'auteur, l'abbé Perrin, des lettres patentes pour l'établissement de l'Opéra en France. Les représentations publiques de cette pastorale commencèrent en 1671, dans un jeu de paume de la rue Mazarine. L'abbé Perrin, ne pouvant soutenir seul la dépense d'une telle entreprise, s'associa avec Cambert pour la musique, avec le marquis de Sourdac pour les machines, et pour les principaux frais avec le sieur Champenon, riche capitaliste.

    M. de Sourdac, ayant fait beaucoup d'avances et même payé les dettes de l'abbé Perrin, s'empara du théâtre, quitta l'abbé, et prit pour poëte le sieur Gilbert, secrétaire de la reine Christine: les Peines et les Plaisirs de l'Amour, pastorale héroïque, furent son coup d'essai.

    Lulli, surintendant de la musique du roi, profitant de cette division, acheta le privilége du sieur Perrin; il prit pour machiniste le signor Vigarini, gentilhomme Modénois, et pour poëte le tendre Quinault; il plaça son théâtre dans un jeu de paume de la rue de Vaugirard, et y donna en 1672 les fêtes de l'Amour et de Bacchus, pastorale composée de fragmens de différens ballets. Dans une des représentations, que le roi honora de sa présence, le prince de Condé, les ducs de Montmouth, de Villeroy, et le marquis de Rassan dansèrent une entrée avec les artistes salariés.

    Le Triomphe de l'Amour est le premier opéra dans lequel on introduisit des danseuses. Ce ballet fut d'abord exécuté à Saint-Germain-en-Laye, devant sa majesté, le 21 janvier 1681. Plusieurs princes, seigneurs et dames de la cour y dansèrent. Le mélange des deux sexes rendit cette fête si brillante qu'on crut qu'il était indispensable, pour le succès de ce genre de spectacle, d'y remplacer les dames de la cour par des danseuses de profession, et depuis cette époque elles ont toujours continué d'être une des portions les plus brillantes de l'Opéra.

    La réunion de Quinault et de Lulli porta nos opéras à leur plus haut degré de perfection. En 1673, après la mort de Molière, Lulli transporta ses machines à la salle du Palais-Royal, laquelle occupait une partie du terrain où est maintenant la rue du Lycée. Les enfans de Lulli succédèrent à leur père dans la direction de ce spectacle, qui depuis fut confié à différens directeurs et administrateurs.

    Un terrible incendie ayant dévoré, le 6 avril 1763, tous les bâtimens de l'Opéra, le duc d'Orléans obtint du roi que la nouvelle salle fût construite à la même place, et l'inauguration s'en fit le 24 janvier suivant. Dans l'intervalle les représentations de l'Opéra eurent lieu sur le théâtre des Tuileries.

    Un second incendie consuma, le 8 juin 1781, tout ce qui composait ce riche spectacle; la salle fut réduite en cendres; il n'en resta que les gros murs.

    On éleva un nouveau théâtre sur le boulevart Saint-Martin, et, par un prodige presque unique dans les fastes de l'architecture, cette salle fut totalement achevée dans l'espace de six semaines. L'ouverture s'en fit le 27 octobre de la même année.

    Mlle Montansier, ancienne directrice de la comédie de Versailles, ayant fait construire en 1793 une vaste salle sur l'emplacement de l'hôtel Louvois, rue Richelieu, le Gouvernement en fit l'acquisition pour l'Opéra, et l'inauguration de ce temple magique eut lieu le 15 juillet 1794.

    Le théâtre, créé sous le nom d'Opéra, prit le titre d'Académie royale de musique en 1671; il le garda jusqu'en 1792. Il reçut successivement ceux d'Académie de Musique, d'Opéra national, de Théâtre de la République et des Arts, de Théâtre de l'Opéra, de Théâtre des Arts, et définitivement d'Académie impériale de Musique, qu'il porte actuellement.

    Il est certain que le spectacle que nous nommons Opéra n'a jamais été connu des anciens, et qu'il n'est à proprement parler ni comédie ni tragédie. Quoique plusieurs poëtes, en s'unissant à d'habiles musiciens, aient donné de fort beaux opéras, on n'en peut citer qu'un très-petit nombre dans lesquels se trouvent tout à la fois la magnificence des décorations, l'harmonie de la musique, le sublime de la poésie, la régularité de l'action, et l'intérêt soutenu pendant cinq actes.

    «L'Opéra, dit Voltaire, est un spectacle aussi bizarre que magnifique, où les yeux et les oreilles sont plus satisfaits que l'esprit, où l'asservissement à la musique rend nécessaires les fautes les plus ridicules, où il faut chanter des ariettes dans la destruction d'une ville et danser autour d'un tombeau, où l'on voit le palais de Pluton et celui du soleil, des dieux, des démons, des magiciens, des monstres, puis des édifices formés et détruits en un clin-d'œil. On tolère ces extravagances, on les aime même, parce qu'on est là dans le pays des fées, et pourvu qu'il y ait du spectacle, une belle musique, de jolies danses, quelques scènes attendrissantes, on est satisfait.»

    «Je ne sais, disait La Bruyère, comment, avec une musique si parfaite, une dépense toute royale, l'Opéra a réussi à m'ennuyer.»

    «Un opéra, disait l'abbé Desfontaines, est toujours un très-mauvais poëme, et le plus bel ouvrage en ce genre est un monstre.»

    Ce spectacle étant plus fait pour le plaisir des yeux et des oreilles que pour

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