Acte I
UN NORDISTE À PARIS (1823-1849)
Edouard Lalo naît à Lille le 27 janvier 1823. Son père, ancien militaire, avait pris part aux campagnes napoléoniennes d’Italie, du Tyrol et d’Allemagne. Plus casanier, Edouard saura quant à lui tendre l’oreille au-delà du Rhin, de la mer du Nord et des Pyrénées. Admis au conservatoire de Lille à l’âge de dix ans, il étudie le violon avec Joseph Müller et s’initie à la composition avec Pierre Baumann, « vieil Allemand » ayant autrefois joué à Vienne sous la direction de Beethoven, qui lui transmet l’amour des maîtres germaniques. Débarqué à Paris en 1839, Lalo se perfectionne en violon auprès de Pierre Baillot puis de François Habeneck, et complète sa formation de compositeur avec Julius Schulhoff, jeune musicien d’origine tchèque, et Joseph-Eugène Crèvecoeur, 2e Prix de Rome en 1847. Cet enseignement à l’écart du Conservatoire, que connaît aussi son contemporain Ernest Reyer, lui promet un parcours atypique.
De la fin des années 1840 datent quelques mélodies et des œuvres pour violon et piano : une Fantaisie originale op., qui s’oppose par son titre aux trop superficielles « fantaisies sur des thèmes d’opéra », (« » et « »), où perce l’influence de Schubert en même temps qu’un goût bien français pour les pièces à titre, et un en mineur présentant tous les traits d’un premier mouvement de sonate. Lalo tâte aussi de l’orchestre et soumet son premier essai à Berlioz, héros de la musique symphonique.