i les Britanniques savent tout ou presque de leur plus célèbre musicien au sein de la nouvelle génération, de notre côté de la Manche, que connaît-on de lui ? Quelques séquences, via Internet, du télécrochet , qui révélaient, il y a presque dix ans, une fratrie adolescente adonnée à la musique de chambre. Celle, probablement vue par deux milliards de personnes à travers le monde, où le jeune violoncelliste jouait en 2018 au mariage du Prince Harry et de Meghan Markle à Windsor. Des premiers concerts en France, confirmant le rayonnement du musicien. Les disques de celui qui est désormais une star mondiale. Quelques déclarations emblématiques, aussi, sur le sujet toujours prompt à échauffer les esprits de la diversité dans la musique classique. Car si l’opéra a commencé à s’ouvrir il y a sept décennies, et vu des chanteurs afro-américains atteindre les sommets dès la fin du siècle dernier, si les artistes d’ascendance asiatique ont conquis leur place dans toutes les disciplines musicales, la sousreprésentation des autres minorités parmi les instrumentistes reste criante. Qu’il le veuille ou non, Sheku Kanneh-Mason, issu d’un métissage caribéen, sierra-léonais et gallois, n’avait pas d’autre choix que d’être transformé en symbole, cadeau empoisonné qu’il assume avec courage, fierté, et le souci d’un juste mais difficile équilibre avec le jugement porté sur son travail musical. Ce qui ne le met pas à l’abri des dont l’ère des réseaux sociaux a le secret. En janvier dernier, son avis, pourtant exprimé avec une grande mesure sur l’antenne de la BBC, relatif au malaise que, l’hymne de la Grande-Bretagne impérialiste et coloniale composé par Arne au milieu du XVIIIe siècle, lui a valu des tombereaux de commentaires haineux et racistes. Sheku Kanneh-Mason préfère aujourd’hui ne pas revenir sur cette tempête, et aborder sous un angle plus large le sujet de l’inclusion, dont il demeure un militant passionné, tout en ouvrant son univers personnel à ce public français qui découvre l’artiste au-delà de la figure emblématique.
Sheku Kanneh-Mason Au-delà du symbole
Apr 26, 2024
9 minutes
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