Orgue en plain-chant
Solesmes et les musiciens, vol. 4. Les grands organistes par Patrick Hala. Editions de Solesmes, 536 p. + 1 CD, 39,90 €.
Haut-lieu de spiritualité, l’abbaye de Solesmes doit une large part de son renom à l’œuvre de rénovation du chant grégorien entreprise au xixe siècle par les bénédictins. Celle-ci a inspiré des générations de compositeurs, comme l’atteste la série « Solesmes et les musiciens » entamée il y a quelques années par le père Patrick Hala. Ce quatrième volume se penche sur le cas des organistes ayant eu des liens avec le monastère sarthois. La liste est éloquente: Jacques-Nicolas Lemmens, Alexandre Guilmant, Joseph Bonnet, Charles Tournemire, Maurice Duruflé, Olivier Messiaen, Marcel Dupré et Gaston Litaize. Comme en une galerie de portraits, chacun se voit consacrer un chapitre où il est abordé sous l’angle de ses rapports avec Solesmes. Même Charles-Marie Widor, « ennemi juré de Solesmes », est présent à travers une longue lettre donnée en annexe.
La matière plus ou moins abondante entraîne un certain déséquilibre: le chapitre sur Joseph Bonnet, organiste de Saint-Eustache dont lestrès suivies, confine à la biographie, tandis que celui dévolu à Marcel Dupré se résume à quelques pages. L’auteur resitue chaque protagoniste dans son environnement professionnel et intime et souligne son rôle dans la diffusion de la « bonne parole » grégorienne: fondation d’une école de musique religieuse à Malines par Lemmens en 1878, de la Schola Cantorum par Guilmant en 1894, de l’Institut grégorien par Bonnet en 1923. Quant à Messiaen, il enseigna la théorie du rythme grégorien de dom Mocquereau à sa classe du Conservatoire.