Vendredi 6 septembre 2002, Simon Rattle inaugure son poste de directeur musical des Berliner Philharmoniker avec la Symphonie no 5 de Mahler. Fixée les jours suivants par Emi, leur interprétation trône au sommet de notre discographie comparée. La 6e du même compositeur était, en 1987, au programme de son premier concert berlinois comme chef invité. Et c’est par elle qu’il refermera son mandat, en 2018.
L’aventure discographie avec Emi commence en 1994, par une de Liszt tenue, sans aucune lourdeur, à laquelle manque tout de même un peu d’emportement. Des années qui précèdent l’arrivée de Rattle comme , retenons ces (2001, avec Mattila, von Otter, Moser, Langridge et Quasthoff) qui concilient « sensualité lyrique, expressionnisme véhément et comique grinçant, monumentalité […] et précision chambriste » (Vincent Agrech, ). La manière de Rattle est là : les détails, beaucoup de détails, mais intégrés à une architecture; une tension qui s’impose sans forcer le trait,du détachement mais qui est en réalité un attachement profond à la partition. Ecoutez comme ses poèmes symphoniques de Dvorak (2004) coulent de source ! Cette manière fait aussi merveille dans certaines partitions presque maniéristes, comme la Suite du de Strauss, de Debussy.