Le contre-ténor
Levons d’abord trois malentendus. Le premier : contre-ténor et castrat n’ont jamais rien eu de commun. Ce sont deux morphologies, deux techniques (et même plusieurs), deux histoires. Dans l’opéra italien surtout. Quand un castrat faisait défaut, Handel le remplaçait par une contralto – non qu’il méprisât l’alto masculin « entier », mais il l’employait dans l’oratorio (Saul, Jephtha) ou à la chapelle, non à l’opéra qui exigeait des couleurs et un volume inaccessibles aux voix de fausset.
Donc, deuxième malentendu. Ce fausset ou , « espèce de voix par laquelle un homme, sortant du diapason de sa voix naturelle, imite celle de la femme » selon Jean-Jacques Rousseau, nous l’appelons aujourd’hui contre-ténor pour le distinguer de la haute-contre, ténor léger qui régna sur l’opéra français, mots latins qui signifient haute-contre », observe Sébastien de Brossard au début du e siècle – la voix haute la plus proche (« contre ») du ténor, chez Purcell comme chez Lully.
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