EN 10 DISQUES, UNE INVITATION AU VOYAGE À TRAVERS…
En 1298, le marchand vénitien Marco Polo croupit dans une geôle gênoise. Il conte à son compagnon d’infortune, Rusticien de Pise, les pérégrinations qui le menèrent jusqu’en Chine. Le Devisement du monde connaît aussitôt un vif succès, ouvrant à qui veut la suivre la voie de l’Asie orientale. Il faudra pourtant attendre les dernières années du xxe siècle pour que ce texte inspire les compositeurs, de Tan Dun à Arthur Lavandier (son Abrégé des merveilles a été créé en 2019) en passant par Pierre Feillans, Kyriakos Kalaitzidis et Isabelle Aboulker.
Entretemps, un parfum de Chine a fugacement soufflé sur le baroque en ballet ( de Philidor en 1700), pièces de viole (gigue chez Marais en 1725) ou de clavecin (, chez Couperin en 1730). On cherchera en vain quelque réalisme musical dans ces « chinoiseries », guère plus caractérisées que les « turqueries » et autres émanations d’Asie : c’est seulement avec le (1776) de Joseph-Marie Amiot, qui vécut à Pékin de 1751 à sa mort en 1793, qu’une certaine authenticité pénètrera l’Occident. Le jésuite écrira d’ailleurs lui-même des sur des airs en vogue à la cour impériale.