Ala fin des années 1950 l’adolescent Savall, qui n’a pas trois ans de violoncelle, découvre chez son marchand de musique une mystérieuse Suite en ré. Cette Sarabande, ce Charivari, ces Folies d’Espagne: sa musique est là. Pourtant la vie et le violoncelle l’entraînent ailleurs. Schumann, Dvorak… l’orchestre peut-être.
Jusqu’à ce, un certain Marin Marais. Harmonie spontanée, d’instinct, au jugé. Ensuite, études à Bâle et lien, à Paris, avec « Ginette », fée du musée instrumental, par ailleurs comtesse de Chambure, qui lui offre la viole idéale. Aussitôt l’éditeur Michel Bernstein téléphone. Pour marraines de son label Astrée il aimerait les de Couperin. Entendu, répond le gambiste, à condition que je puisse enregistrer d’abord Marais.