Haydn Symphonie no 103 « Roulement de timbales »
«C’était le meilleur et le pire des temps, le siècle de la sagesse et de la folie, l’ère de la foi et de l’incrédulité, la saison de la lumière et des ténèbres, le printemps de l’espérance et l’hiver du désespoir », résumera Dickens dans Un conte de deux villes. Roman d’aventures au temps de la Révolution française, vue depuis ce Londres où dans les mêmes années arrive Haydn.
Ce dernier suit de loin les événements quand à l’automne 1790 s’éteint son patron, Nicolas Ier Esterhazy. Trente ans au palais de ce prince, en plein marécage hongrois, ne lui ont guère permis de regarder vers l’Ouest. Jamais aperçu plus loin que Vienne, Haydn fait pourtant parler de lui à travers l’Europe. Partout on espère le champion de la symphonie et du quatuor. « Le Shakespeare de la composition musicale est attendu d’une heure à l’autre », claironne dès 1782 à Londres le Morning Herald. En vain: tant que vit son seigneur, Haydn décline les invitations.
Tout change quand un héritier moins mélomane, le prince Anton, congédie l’orchestre Esterhazy. Notre , qui garde une pension et un titre d’apparat, est libre d’aller où bon lui semble. Bientôt sexagénaire, Haydn s’installe à Vienne où lui rend visite un flamboyant personnage. Johann Peter Salomon, violoniste et imprésario, veut l’attirer à Londres avec la promesse d’un salaire faramineux, et un orchestre à la mesure de son génie. Marché conclu. Après un dîner d’adieu et les mises en garde affectueuses de Mozart, Haydn prend la route. Le 1er janvier 1791, le voici à Calais qui embarque et découvre la mer, « ce monstre grandiose ».
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