Mozart Symphonie no 41 « Jupiter »
Lorsqu’il entreprend, fin juin 1788, ses trois dernières symphonies, exilé dans un faubourg de Vienne, Mozart a perdu ses soutiens de l’artistocratie et ses finances sont mal en point. Sa puissance créatrice, elle, n’a jamais été aussi exultante : six semaines seulement s’écoulent entre l’entame de la 39e et l’achèvement de la 41e , écrite en seize jours. Entre-temps, Theresia, quatrième enfant du couple Mozart, est morte à l’âge de six mois.
La Symphonie en ut majeur – à laquelle l’organisateur de concerts Johann Peter Salomon donnera, en 1819, le titre de « Jupiter » – ne laisse rien deviner de ce lourd contexte. Au contraire : après le désespoir à peine voilé de la 40e , la 41e , dont on ignore si elle fut exécutée du vivant de Mozart, impose son auguste témérité en une synthèse tous azimuts.
Délires maîtrisés
Amalgame formel autant que mosaïque expressive, l’œuvre exalte l’hétérogène dans des proportions jusque-là inédites et parachève plusieurs années d’expérimentations orchestrales où
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