La Saignée: Les Soirées de Médan
Par Ligaran et Henry Céard
()
À propos de ce livre électronique
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :
• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier
En savoir plus sur Ligaran
Les XXII Lames Hermétiques du Tarot divinatoire: Exactement reconstituées d'après les textes sacrés et selon la tradition des Mages de l'ancienne Égypte Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Petit Parisien : lectures et conversations françaises sur tous les sujets de la vie pratique: À l'usage de ceux qui désirent connaître la langue courante Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Livre des Médiums: Guide complet du spiritisme, de la médiumnité et des pratiques spirites Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPhysiologie du musicien Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Clef des grands mystères: Suivant Hénoch, Abraham, Hermès Trismégiste et Salomon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Grand livre de la nature: L'Apocalypse philosophique et hermétique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLégendes du vieux Paris Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTout le monde magnétiseur: Petit manuel d'expérimentation magnétique et hypnotique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOedipe roi Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAddha-Nari: ou L'occultisme dans l'Inde antique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes petites maisons galantes de Paris au XVIIIe siècle: Folies, maisons de plaisance et vide-bouteilles, d'après des documents inédits et des rapports de police Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEsther Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Doctrine Secrète: Synthèse de la science de la religion et de la philosophie - Partie I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Peulhs: Étude d'ethnologie africaine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Femmes et l'adultère, de l'Antiquité à nos jours: Peines - Châtiments - Maris complaisants - Maris jaloux - Anecdotes - Situations plaisantes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJudith Renaudin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Goutte d'eau: Comédie en un acte Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Avenir Imminent Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Canne de M. de Balzac: Récit Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCroquis Parisiens: Recueil de poèmes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Vie amoureuse de Louis XIV Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationA vau-l'eau Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Tour Eiffel de 300 mètres: Description du monument, sa construction, ses organes mécaniques, son but et son utilité Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Iliade Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Livre de cuisine: Comprenant la cuisine de ménage et la grande cuisine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Coudées franches: Épisode de la haute vie parisienne Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à La Saignée
Livres électroniques liés
Sac au dos: Les Soirées de Médan Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJournal de guerre: Mai-Juin 1940 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationILS ONT CHOISI LA WAFFEN SS: L'engagement de jeunes volontaires allemands en 1943 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa pointe du diamant: La guerre en Libye à bord d'un Rafale Marine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPour la gloire du fanion: 1951 - 1991 : un légionnaire allemand au service de la France Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne vie de légionnaire: De Kolwezi à l'Afghanistan avec le 2e REP Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa bataille d'Angleterre: L'erreur de l'aviation allemande qui a sauvé l'Angleterre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa bataille de Koursk: Hitler face à l’Armée rouge, un charnier de sang et de tanks Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Affaire du grand 7: Les Soirées de Médan Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Feu: Journal d'une escouade Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes dieux ont soif Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL’Éducation Sentimentale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Quatre Journées de Jean Gourdon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Éducation sentimentale Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Bas les cœurs ! Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa frontière Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes soirées de Médan Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNapoléon le Petit Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVictor Hugo: Oeuvres Majeures: Romantisme français et engagement: de Notre-Dame de Paris aux Misérables, drames, luttes sociales et Histoire du XIXe siècle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes 73 journées de la Commune: Du 18 mars au 29 mai 1871 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoire d'un paysan: Tome 4 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Signes parmi nous Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes voix intimes Premières Poésies Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Fortune des Rougon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Conscrit ou Le Retour de Crimée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa maréchale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBoule de suif Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGerminal Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationActes Et Paroles: Volume 3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Classiques pour vous
30 Livres En Francais Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Cyrano de Bergerac: Le chef-d'oeuvre d'Edmond Rostand en texte intégral Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Raison et Sentiments Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Orgueil et Préjugés - Edition illustrée: Pride and Prejudice Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Le Joueur d'Échecs Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Filles du Feu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa comédie humaine volume I — Scènes de la vie privée tome I Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Comte de Monte-Cristo: Tome I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Comte de Monte-Cristo Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Misérables (version intégrale) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Oeuvres complètes de Gustave Flaubert Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Conspiration des Milliardaires: Tome I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMadame Bovary (Édition Enrichie) (Golden Deer Classics) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Amok: Suivi de « Lettre d'une inconnue », « La ruelle au clair de lune » et « Les yeux du frère éternel » Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCrime et Châtiment Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Appel de la forêt Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La Peur Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Carnets du sous-sol Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Madame Chrysanthème: Récit de voyage au Japon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSherlock Holmes - Le Chien des Baskerville Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Confusion des Sentiments Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Le Comte de Monte-Cristo: Tome II Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSherlock Holmes - Une étude en rouge Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Frères Karamazov Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOrgueil et Préjugés (Edition bilingue: français-anglais) Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Ésope: Intégrale des œuvres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSylvie Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5La Parure Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Guy de Maupassant: Intégrale des œuvres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation4 Livres Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5
Avis sur La Saignée
0 notation0 avis
Aperçu du livre
La Saignée - Ligaran
EAN : 9782335049954
©Ligaran 2015
I
Dix heures du matin, un jour de la fin d’octobre, à Paris, pendant le siège. La veille, on s’est battu avec acharnement, là-bas, du côté de Saint-Denis, dans la boue. Les nouvelles sont mauvaises, les dépêches télégraphiques obscures, et dans les affiches blanches que vient de faire poser le gouvernement, on sent je ne sais quelle indécision, je ne sais quels mensonges. Les phrases sont confuses, ne disent rien. Sous l’apparente confiance des proclamations, on devine l’aveu involontaire d’un insuccès, la confession d’un désastre. Dans le brouillard, sous les crêpes mous d’un ciel en deuil, les marchands de journaux, comme de coutume, sont passés, criant les escarmouches, annonçant les rencontres, et leurs voix montent sinistrement le long des maisons noyées de brume. Encore une reculade, encore une défaite. Des canons sans gargousses, des renforts qui ne viennent pas, des avant-postes qu’on abandonne, des positions qu’on s’étonne d’avoir emportées et qu’on n’a pas l’air de s’être soucié de garder : demandez la prise du Bourget par les Prussiens : cinq centimes, un sou. Et les femmes que la maigre espérance de 250 grammes de viande pour deux jours met en queue, les pieds dans l’eau, à la porte encombrée des boucheries ; les gardes nationaux qui rentrent des remparts, courbaturés, crachant noir, les yeux cernés par une nuit d’insomnie et de faction montée, tout ce qui passe dans la rue achète et dévore le laconique renseignement du rapport officiel : les francs-tireurs repoussés, le village définitivement au pouvoir de l’ennemi qui s’y fortifie, un bataillon de mobiles des Batignolles fait prisonnier, tout entier. Les journaux donnent d’autres détails plus circonstanciés, et leurs récits particuliers aggravent le récit atténué des états-majors. Les troupes se sont bien battues, mais elles n’étaient pas assez nombreuses. Les régiments engagés n’ont pas été soutenus par les réserves, et le feu de l’ennemi les a décimés. On ne donne pas le chiffre des morts, pas davantage le chiffre des blessés, mais l’un et l’autre, on estime qu’il est considérable. D’effrayants racontars circulent. La défense est désormais impossible. On parle de capitulation. Dans les carrefours des gens soi-disant bien renseignés affirment que la nuit dernière M. Thiers est entré à Paris, porteur de propositions de paix. De bouche en bouche un mot court, un mot de désespérance et d’accusation : « Nous sommes trahis », et Paris tout entier le répète avec un accent farouche, au milieu du brouillard qui s’accroît.
L’émotion a gagné le général en chef. Des rapports de police lui ont appris tout à l’heure que là-haut, dans les faubourgs, l’émeute menace, et que les tambours parcourent les rues, battant la générale, de Belleville à Montmartre. Il a réuni ses officiers, tous sont là, ils écoutent. Avec lui, ils sont d’accord que tout a été fait de ce qu’on pouvait faire, ils jugent aussi que des discours suffiraient sans doute à calmer l’effervescence de la population. On propose d’afficher une nouvelle proclamation, et longtemps, dans la grande salle des séances, à l’hôtel de l’état-major, une plume a grincé, courant sur le papier. Au dehors, l’obscurité augmente. De lointaines clameurs, des sonneries de clairon que domine le retentissant : Aux armes citoyens du refrain de la Marseillaise, traversent l’air plein d’humidité, et battant un instant les carreaux tremblants dans leur rainure de mastic, viennent mourir au milieu de la salle pleine d’ombre.
L’homme chamarré qui vient d’écrire, relève la tête. Il demande une lampe, et haussant l’abat-jour, il tousse légèrement, parle de sa responsabilité personnelle. Puis, prenant une à une les feuilles de son manuscrit qu’il numérote avec soin, il dit :
– Ainsi messieurs, voici ce que je propose de faire afficher dans Paris.
Le général s’accoude, et lentement, détaillant ses phrases, soignant ses intonations, détachant les mots comme un acteur, il lit un long discours dans lequel il explique les sages raisons de ses temporisations, exalte ses retards, énumère les difficultés sans nombre, les chances possibles de la résistance. Quand il parle d’espoir, de succès définitif, de triomphe futur, un léger sourire d’ironie plisse sa lèvre moustachue. Devant lui, autour d’une grande table, l’état-major, par politesse ou reste inconscient de discipline, écoute, s’étudie à prendre de grands airs attentifs. Mais des mains distraites jouent avec des képis, des dragonnes de sabre, tourmentent sur les poitrines les rubans des décorations, la tresse d’or des aiguillettes, ou bien tournent et retournent sans fin, sur le tapis de drap vert, les plumes d’oie éparses et comme en déroute autour d’un gros encrier. Quelques-uns auxquels la patience échappe tordent rudement leur barbiche et, tour à tour, croisent et décroisent leurs jambes bottées dont les éperons mettent au milieu du silence un petit cri d’acier, le bruissement aigu d’une coccinelle. Dans un coin, debout, l’air railleur, le calepin à la main comme s’il prenait des notes, un jeune officier de mobiles croque au galop la charge de cette scène.
La proclamation est longue, interminablement. De temps en temps, le lecteur reprend haleine, et alors, malgré les fenêtres closes, les clameurs du dehors entrent plus violentes. Sur la place, des attelages roulent, des clairons sonnent, des commandements s’entrecroisent, une symphonie de cris et de piétinements s’élève
