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Les Quatre Journées de Jean Gourdon
Les Quatre Journées de Jean Gourdon
Les Quatre Journées de Jean Gourdon
Livre électronique60 pages54 minutes

Les Quatre Journées de Jean Gourdon

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À propos de ce livre électronique

"Les Quatre Journées de Jean Gourdon" se centre sur quatre journées fatidiques dans la vie d'un homme enraciné dans sa contrée natale du sud de la France. On le suit du printemps à l'hiver, et bien que la catastrophe semble toujours imminente, l'espoir ne tarit jamais. Jean Gourdon vit chez son oncle, curé du hameau de Dourgues, non loin de la Durance. Ça fait dix ans qu'il habite là, dix longues années pleines de latin, de sermons, mais passée surtout à apprendre le rythme de ce bout de rivière. Jean aime se cacher à l'aube derrière les saules de la rive pour y guetter le passage de Babet, une jolie brune dont il s'est récemment entiché. Cependant, comme son oncle le préviendra, le printemps prépare à l'âge mûr, et Jean devra apprendre encore bien des leçons, au fil des saisons. -
LangueFrançais
ÉditeurSAGA Egmont
Date de sortie17 janv. 2020
ISBN9788726311105
Les Quatre Journées de Jean Gourdon
Auteur

Émile Zola

Émile Zola (1840-1902) was a French novelist, journalist, and playwright. Born in Paris to a French mother and Italian father, Zola was raised in Aix-en-Provence. At 18, Zola moved back to Paris, where he befriended Paul Cézanne and began his writing career. During this early period, Zola worked as a clerk for a publisher while writing literary and art reviews as well as political journalism for local newspapers. Following the success of his novel Thérèse Raquin (1867), Zola began a series of twenty novels known as Les Rougon-Macquart, a sprawling collection following the fates of a single family living under the Second Empire of Napoleon III. Zola’s work earned him a reputation as a leading figure in literary naturalism, a style noted for its rejection of Romanticism in favor of detachment, rationalism, and social commentary. Following the infamous Dreyfus affair of 1894, in which a French-Jewish artillery officer was falsely convicted of spying for the German Embassy, Zola wrote a scathing open letter to French President Félix Faure accusing the government and military of antisemitism and obstruction of justice. Having sacrificed his reputation as a writer and intellectual, Zola helped reverse public opinion on the affair, placing pressure on the government that led to Dreyfus’ full exoneration in 1906. Nominated for the Nobel Prize in Literature in 1901 and 1902, Zola is considered one of the most influential and talented writers in French history.

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    Les Quatre Journées de Jean Gourdon - Émile Zola

    Les Quatre Journées de Jean Gourdon

    Original title

    Les Quatre Journées de Jean Gourdon

    Copyright © 1864, 2019 Emile Zola and SAGA Egmont

    All rights reserved

    ISBN : 9788726311105

    1. e-book edition, 2019

    Format : EPUB 2.0

    All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrievial system, or transmitted, in any form or by any means without the prior written permission of the publisher, nor, be otherwise circulated in any form of binding or cover other than in which it is published and without a similar condition being imposed on the subsequent purchaser.

    SAGA Egmont www.saga-books.com – a part of Egmont, www.egmont.com

    Printemps

    Ce jour-là, vers cinq heures du matin, le soleil entra avec une brusquerie joyeuse dans la petite chambre que j’occupais chez mon oncle Lazare, curé du hameau de Dourgues. Un large rayon jaune tomba sur mes paupières closes, et je m’éveillai dans de la lumière.

    Ma chambre, blanchie à la chaux, avec ses murailles et ses meubles de bois blanc, avait une gaieté engageante. Je me mis à la fenêtre, et je regardai la Durance qui coulait, toute large, au milieu des verdures noires de la vallée. Et des souffles frais me caressaient le visage, les murmures de la rivière et des arbres semblaient m’appeler.

    J’ouvris ma porte doucement. Il me fallait, pour sortir, traverser la chambre de mon oncle. J’avançai sur la pointe des pieds, craignant que le craquement de mes gros souliers ne réveillât le digne homme qui dormait encore, la face souriante. Et je tremblais d’entendre la cloche de l’église sonner l’Angélus. Mon oncle Lazare, depuis quelques jours, me suivait partout, d’un air triste et fâché. Il m’aurait peut-être empêché d’aller làbas, sur le bord de la rivière, et de me cacher sous les saules de la rive, afin de guetter au passage Babet, la grande fille brune, qui était née pour moi avec le printemps nouveau.

    Mais mon oncle dormait d’un profond sommeil. J’eus comme un remords de le tromper et de me sauver ainsi. Je m’arrêtai un instant à regarder son visage calme, que le repos rendait plus doux ; je me souvins avec attendrissement du jour où il était venu me chercher dans la maison froide et déserte que quittait le convoi de ma mère. Depuis ce jour, que de tendresse, que de dévouement, que de sages paroles ! Il m’avait donné sa science et sa bonté, toute son intelligence et tout son coeur.

    Je fus un instant tenté de lui crier :

    — Levez-vous, mon oncle Lazare ! allons faire ensemble un bout de promenade, dans cette allée que vous aimez, au bord de la Durance. L’air frais et le jeune soleil vous réjouiront. Vous verrez au retour quel vaillant appétit !

    Et Babet qui allait descendre à la rivière, et que je ne pourrais voir, vêtue de ses jupes claires du matin ! Mon oncle serait là, il me faudrait baisser les yeux. Il devait faire si bon sous les saules, couché à plat ventre, dans l’herbe fine ! Je sentis une langueur glisser en moi, et, lentement, à petits pas, retenant mon souffle, je gagnais la porte. Je descendis l’escalier, je me mis à courir comme un fou dans l’air tiède de la joyeuse matinée de mai.

    Le ciel était tout blanc à l’horizon, avec des teintes bleues et roses d’une délicatesse exquise. Le soleil pâle semblait une grande lampe d’argent, dont les rayons pleuvaient dans la Durance en une averse de clartés. Et la rivière, large et molle, s’étendant avec paresse sur le sable rouge, allait d’un bout à l’autre de la vallée, pareille à la coulée d’un métal en fusion. Au couchant, une ligne de collines basses et dentelées faisait sur la pâleur du ciel de légères taches violettes.

    Depuis dix ans, j’habitais ce coin perdu. Que de fois mon oncle Lazare m’avait attendu pour me donner ma leçon de latin ! Le digne homme voulait faire de moi un savant. Moi, j’étais de l’autre côté de la Durance, je dénichais des pies, je faisais la découverte d’un coteau sur lequel je n’avais pas encore grimpé. Puis, au retour, c’était des remontrances : le latin était oublié, mon pauvre oncle me grondait d’avoir déchiré mes culottes, et il frissonnait en voyant parfois que la peau, par-dessous, se trouvait entamée. La vallée était à moi, bien à moi ; je l’avais conquise avec mes jambes, j’en étais le vrai propriétaire, par droit d’amitié. Et ce bout de rivière, ces deux lieues de Durance, comme je les aimais, comme nous nous entendions bien ensemble ! Je connaissais tous les caprices de ma

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