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J’ai (peut-être) tué Hitler: Ou « l’effet papillon » après la chute d’une brique
J’ai (peut-être) tué Hitler: Ou « l’effet papillon » après la chute d’une brique
J’ai (peut-être) tué Hitler: Ou « l’effet papillon » après la chute d’une brique
Livre électronique243 pages3 heures

J’ai (peut-être) tué Hitler: Ou « l’effet papillon » après la chute d’une brique

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À propos de ce livre électronique

« Laissez-moi vous expliquer : 

Je suis grabataire et hospitalisé. Toutefois, il n’en a pas toujours été ainsi. D’ailleurs, dans ma prime jeunesse, je n’étais pas le dernier pour les bêtises dans mon petit village allemand. Puis, un jour, m’est venue une idée saugrenue : tuer Hitler. Seulement, tuer n’est jamais chose facile – surtout celui-là –, mais ma fuite à pied à travers l’Allemagne en est une autre. 

Entre sujets graves, anecdotes amusantes et humour, ai-je finalement réussi ? Ai-je tué Hitler ? Je n’en sais rien, mais vous, à la fin de ce livre-aventure, peut-être… »


À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionné d'ouvrages relatifs à l'Histoire, spécialement ceux portant sur la société, Jacques Ducret a toujours été fasciné par Hitler et le nazisme, leur incompréhensible emprise sur une civilisation qui s'est crue et dite « civilisée ». Était-il possible d’éviter cette terrible aberration de l’humanité ? L’auteur a imaginé une autre version.

LangueFrançais
Date de sortie27 oct. 2022
ISBN9791037772282
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    Aperçu du livre

    J’ai (peut-être) tué Hitler - Jacques Ducret

    Préambule

    Stefanie ? C’est toi ?

    Ah non !

    Ah, c’est vous.

    Bien ! Asseyez-vous confortablement.

    Vous y êtes ?

    Voilà, je vais vous raconter une histoire vraie, une histoire de vie.

    L’histoire d’un brave homme, en fait.

    Ce brave homme, je le connais bien (je me vois mal raconter l’histoire de quelqu’un d’autre que moi).

    1re partie

    Mon village, ma rue, ma maison

    Le reste n’est que le monde

    La première chose que l’on voyait c’était le pont.

    Et évidemment, il y avait une rivière qui s’écoulait sous ce pont. Oh, une toute petite rivière et quelquefois même un ruisseau. (Dans ces moments-là, on peut dire qu’elle se la coulait douce.)

    Vous traversiez le pont et vous étiez arrivés.

    C’était un village avec une seule rue bordée de chaque côté de petites bicoques alignées comme deux longs serpents. La majorité était en bois, mais certaines étaient partiellement ou entièrement en pierre. Vous trouviez quelques bâtisses çà et là à l’écart du village mais pas tant que ça. Il y avait peu de commerces : la boucherie de mon père, l’atelier du forgeron, celui du tailleur de pierre, le cabinet de Monsieur le Docteur. Il y avait surtout la salle communale. Elle servait un peu pour tout : bistrot, magasin, dépôt, salle de réunion. C’est à cet endroit que le Conseil de la commune se réunissait pour tenir sa séance. Tous les habitants du village pouvaient participer à ces assemblées, mais il n’y avait en fait que des hommes. Les femmes se regroupaient autour de la fontaine centrale lors des lessives. Elles discutaient des problèmes, prenaient des décisions puis en parlaient à leurs maris. On retrouvait la plupart de leurs propositions lors des assemblées communales. C’est ainsi que tout le village participait à son bon fonctionnement.

    Nous, les gamins du village, on aimait se baigner et on rigolait bien. On sautait depuis le pont, mais attention pas n’importe quand, le printemps seulement, quand l’eau était assez haute. On se battait dans le ruisseau et c’était à celui qui agrippait un maillot de bain et le tirait en bas. Les filles nous regardaient, riaient et criaient quand l’un d’entre nous se retrouvait cul nu. Il était alors rouge de honte et le seul moyen pour lui de retrouver un peu de dignité était de descendre le caleçon d’un autre.

    Et des pêcheurs inévitablement. Moi, je n’aimais pas trop la pêche ; inutile de noyer le poisson, il fallait le tuer. Et je déteste la mort. Pourtant elle était partout autour de nous. Après la guerre, il y avait plein de veuves pour nous le rappeler. Quant à leurs maris, ils étaient bien tranquilles dans le petit enclos situé juste à la sortie du village.

    Et puis, tout brave type que je suis, je vous avouerais bien plusieurs méfaits assez singuliers dont je ne suis pas spécialement fier. Les taches de mes jeunes années, mais pas maintenant, je vous les dirai plus tard. Quand vous me connaîtrez mieux.

    Quelque part en Angleterre…

    … ou alors ailleurs, si je ne le sais pas, qui peut le savoir ?

    Excusez-moi, je manque à tous mes devoirs. J’aurais dû commencer par me présenter :

    Je suis le baron Herbert von Nichdermal und Zeichwinden.

    Enchanté !

    Non !

    Mon vrai nom est Rudolf Theh. Comme mon grand-père.

    Ça sonne moins bien, hein ! Que voulez-vous, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher. Mais j’étais plutôt content de la mienne.

    Baron Herbert, c’est le nom que je me donnais quand je jouais avec mes copains dans mon petit bourg. Un village du centre de l’Allemagne parmi tant d’autres, tous pareils, tous différents, comme il y en avait des milliers à cette époque-là.

    Aujourd’hui, je suis vieux. Et malade. J’ai certainement plus de quatre-vingt-dix ans, allez savoir ! et je vis dans un établissement spécialisé quelque part.

    En Angleterre, je crois.

    … Ou alors en Allemagne ?

    Je ne sais même pas où.

    Mes maladies sont celles du privilège de l’âge : Incapacité de me déplacer tout seul, membres qui tremblent (la main gauche surtout), l’incontinence sûrement et l’entière dépendance des bons offices des personnes qui s’occupent de mon bien-être ou plutôt devrais-je dire de mon mal-être. Et puis je suis cassé de partout, une mauvaise chute sans doute. Je porte un bandage autour de ma tête et un autre m’emprisonne le thorax. Mais tout ça, c’est un moindre mal, car le pire pour moi, voyez-vous, c’est ma mémoire. Je n’ai plus de souvenirs. Ou si peu. C’est mon drame. Incapable de me remémorer hier, encore moins avant-hier, je ne sais même plus ce que j’ai mangé à midi aujourd’hui. Quelle vie ai-je eue ? Est-ce que j’ai eu une famille, un métier ? Où est-ce que j’ai vécu ? Rien ne remonte en surface, c’est le vide absolu. J’ai un trou dans la tête, j’ai un trou dans ma vie. Le néant. Si ! … si ! je me souviens de mon enfance, de ma jeunesse, de l’incroyable aventure que j’ai vécue, mais après plus rien. La mémoire est bizarre. Je suis l’homme d’une demi-vie !

    Il y a une chose importante que je sais sur moi, et ce n’est pas peu : j’ai sauvé la vie à près de cinquante millions de personnes. Oui, vous avez bien entendu, cinquante millions de personnes. Qui peut en dire autant ? Des hommes, des femmes, des enfants, des vieux, des jeunes, des nouveau-nés, des personnes qui parlent presque toutes les langues et vivent dans tous les pays du monde. C’est moi, Herbert von Nichdermal und Zeichwinden, Baron de plein droit, qui les ai sauvés. J’en suis sûr, je l’ai écrit sur des feuilles, celles que je tiens sur mes genoux. Où sont-elles donc ?... Peu importe, quel plaisir de me remémorer cette partie de ma vie. Parce que j’étais jeune, parce que j’ai vécu une aventure extraordinaire et aussi parce que je suis un héros. J’en suis certain. Et puis, surtout, parce que c’est tout ce qui reste de ma vie.

    Vous saurez tout. Je n’arrive plus à parler, sans doute à cause de ce bandage autour de ma tête, mais ce n’est pas grave puisque vous pouvez lire dans mes pensées. Je vous raconterai tout, tout ce qui s’est passé sans oublier un détail, il y a…

    … je ne sais plus !

    Ma jeunesse a été heureuse. Mon père a fait une partie de la Grande Guerre, il a été blessé assez grièvement à une jambe et a été renvoyé dans sa famille. C’est peut-être ce qui lui a sauvé la vie et par conséquent la mienne, et par là celles de cinquante millions de personnes, ne l’oubliez pas. C’est alors qu’il a repris la boucherie paternelle et s’est dépêché d’épouser une jolie petite blonde prénommée Klara. De toute façon, dans ce coin de l’Allemagne à cette époque, tu avais le choix entre blonde et blonde. Il a choisi la blonde, bon choix ! Et me voilà, le Baron Herbert… pardon Rudolf, moi, fils unique de la famille Theh, joyau entre les joyaux, arrivé pour le plus grand plaisir de mes parents, comme on dit, le 30 novembre 1916.

    Et j’ai fait leur bonheur. Non, vraiment pour de vrai ! (Ça, c’était mon expression favorite quand j’étais gamin.) Je n’étais pas exceptionnel, en toute franchise, mais j’étais quand même un bon petit gars. Je ne recherchais pas tant la compagnie des autres, j’aimais bien être seul, mais les autres enfants du village m’appréciaient et pour tout vous dire j’étais très sociable avec eux. On jouait au foot, aux cowboys et aussi à la guerre mais ce n’était pas facile car nous voulions tous être Allemands et personne ne voulait faire l’ennemi. J’avais un bon copain, Reinhold Hanisch. C’était mon confident et de loin mon meilleur ami. Rien n’aurait pu nous séparer. Entre nous, c’était à-la-vie-à-la-mort. Oui, à-la-mort… je ne pouvais pas encore savoir.

    Mon père tenait la seule boucherie du village, et je dirais même la seule de tous les villages loin à la ronde. C’est pourquoi nous n’avons pas vraiment souffert des périodes difficiles de l’après-guerre. Ma mère avait une angoisse récurrente : « Qu’est-ce que je vais faire quand je serai veuve ? Que vais-je devenir quand je serai veuve ? » Mon père s’évertuait par tous les moyens de la calmer : « Ne t’inquiète pas, je ne vais pas mourir et puis on trouvera bien une solution. » La solution, on l’a effectivement trouvée : c’est papa qui est devenu veuf ! Maman est morte quand j’étais assez jeune, nous l’avons abondamment pleurée. C’était une femme simple, modeste et pleine de bonté. Grande, elle avait des cheveux soigneusement tressés et un long visage ovale avec de beaux yeux gris-bleu expressifs. Certains disent que j’ai hérité des mêmes. Maintenant, elle est entourée de tous les braves du village, nos héros, et même si elle était jolie, je ne crois plus trop aux farandoles du cimetière. La vie est une vraie châtaigne, disait mon père : batailler pour ouvrir sa bogue, se blesser sur ses piquants, se briser les ongles sur sa coque, pour enfin être confronté à l’incertitude de découvrir un fruit sein… Et là le marron était pourri.

    Papa a dû engager une dame pour le service de la vente. Je dis une dame, mais en fait c’était une demoiselle, disons une demoiselle bien mûre, en tout cas pour moi, mais pas trop pour mon père qui, je crois mais je n’en suis pas certain, l’a prise comme maîtresse. C’était une dame attentionnée, souriante et « généreuse », elle avait sa chambre dans notre habitation.

    Nous étions une famille catholique, croyante, un peu pratiquante, mais sans plus. Nous allions à la messe le dimanche, il fallait bien que mon père s’y montre, c’est bon pour les affaires de la boucherie qu’il disait. Comme si on avait de la concurrence dans notre village. Et puis j’aimais bien notre « Monsieur le Curé », enfin jusqu’à « l’histoire ». Il était une quinzaine d’années plus vieux que moi, il aimait bien rigoler et il jouait au foot avec nous le samedi, les gentils du nord du village contre les méchants du sud. Le nord gagnait toujours, il faut vous dire que j’avais un magnifique shoot. Le dimanche, après les offices, on jouait aussi au foot, mais sans lui.

    C’était un très mauvais perdant et un très mauvais footballeur également. Comme ça lui arrivait souvent, il s’énervait au point de quitter la partie en cours. Il courait se réfugier dans sa cure à grandes enjambées et émettait un florilège de jurons et grossièretés au vu et au su de tous les enfants du village. Ça nous faisait tous bien rire. Nous avons appris plus de choses de lui dans ces moments-là que pendant tous ses sermons toujours trop longs. Il dessinait très bien. Il se dit (mais qui le dit ?) qu’il s’était inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne mais que sa candidature n’avait pas été retenue. Grande injustice pour lui :

    Si tout a raté pour moi, si je suis dans l’ombre, ce n’est pas ma faute mais celle de ces vieux académiciens qui n’ont rien compris.

    On ne m’a jamais accordé ma chance, moi j’étais trop pur ou trop en avance, mais un jour viendra je leur montrerai que j’ai du talent.

    Son plus grand plaisir était de pérorer en public et il faut lui reconnaître certaines aptitudes pour les monologues. Alors il est devenu prêtre. Un jour j’ai reçu comme premier prix du concours de tir un de ses dessins. Il évoquait notre village en aquarelle. Magnifique ! Ça, je l’admets, il dessinait vraiment bien. Pour mon plus grand malheur…

    La dame, bien « généreuse », qui vivait chez nous a été ma première expérience sexuelle. Elle s’appelait Helena Riedl. Petit à petit j’ai commencé à apprécier différemment sa « générosité ». Le soir je quittais mon lit et j’allais lorgner par le trou de la serrure de sa chambre. Et là un monde nouveau et surprenant s’ouvrait à mon regard de petit garçon quand elle enlevait l’immense étendard qui servait d’ancrage à sa poitrine. Je n’avais pas assez d’yeux, mon petit cerveau complètement immature n’arrivait pas à appréhender tout ça. C’est vrai qu’il y avait passablement à assimiler. Comment tout ça est-il possible ? Elle prenait son temps à se tourner, à se retourner, à se balancer à gauche, puis à droite, seins à tous vents. Elle savait que j’étais de l’autre côté de la porte et elle y prenait du plaisir. Ça, je ne l’ai réalisé que plus tard, un peu plus grand, quand elle a brusquement ouvert la porte, m’a attrapé le bras et m’a entraîné dans sa chambre. J’ai beaucoup aimé. Et elle aussi.

    Ce n’est pas à ce moment-là que j’ai quitté l’enfance. C’est à un autre moment. Je vous le raconterai peut-être. Plus tard.

    Je n’étais ni grand ni petit, et je n’avais aucune particularité physique remarquable. Un abord passe-partout qui ne mène nulle part. Ne m’imaginez pas, ou alors, tiens ! prenez comme image votre voisin. À condition qu’il n’ait pas quatre-vingt-dix ans évidemment. Et puis, il faut que je vous le dise ! C’est très important pour moi : j’avais (j’ai ?) une petite amie, une amoureuse secrète, Stefanie. Je dis « secrète » mais c’était un secret uniquement pour elle car je crois qu’elle n’a jamais compris ce qu’était « l’Amour »… bien qu’elle puisse être continuellement éprise, d’un oiseau, d’un papillon et de toutes sortes de fleurs. Elle avait de longs cheveux couleur palissandre et c’était la seule, toutes les autres filles que je connaissais étaient blondes. Elle avait de grands yeux d’un gris très étrange, avec parfois comme une lueur verte, remplis de lumières qui m’ont rendu aveugle et amoureux. Et toujours un sourire, même quand elle s’est cassé le bras. Elle a eu une petite grimace puis elle a souri. C’était un ange en contact permanent avec le ciel, la Providence avait simplement oublié de lui attribuer l’auréole et les ailes. Une allégorie de la nature, fine et souple comme un roseau. Elle habitait seule avec son papa, le docteur Rabatsh, dans la dernière maison tout en bas du village. C’était dans la partie sud du village, mais malgré ça je l’aimais quand même. Ce qui était arrivé à sa maman, était-elle partie, était-elle morte ? Personne ne le savait, je crois même que personne ne s’est jamais posé la question. Stefanie ne se mêlait pas à nos jeux. Elle nous suivait partout, un peu à l’écart, elle nous observait et tentait d’interpréter nos espiègleries, il est vrai pas toujours très malines. Les autres gamins se moquaient souvent d’elle, ils la croyaient un peu bête parce les mots pour elle sont sans valeur. En fait, ses seuls mots étaient « pin-pin » (je l’ai toujours connue avec son inséparable lapin en peluche à la main) et « papa » mais de ça je n’en suis pas sûr. Stefanie ne connaît pas le langage des hommes. Elle parle celui des anges, elle dialogue directement avec Dieu. Sans intermédiaire. Monsieur l’instituteur avait renoncé à l’interroger à l’école. Lorsque cela arrivait, très rarement, peut-être une ou deux fois par année, en entendant son nom elle se levait (et surtout parce que toute la classe la regardait) et restait immobile, impériale, sans rien dire mais avec un sourire enjôleur. Dans ces moments-là, elle me faisait penser à une statue que j’ai vue dans un livre, la Vénus de Milo, mais ce sont mes bras à moi qui tombaient. Je retenais ma respiration, je priais pour qu’elle réponde quelque chose de sensé, je voulais lui souffler la réponse, toute la classe connaissait la bonne réponse. Pas elle ! Rien ne venait, elle restait figée, souriait et tous les autres élèves ricanaient.

    On ne racontait jamais d’histoires drôles, stupides en fait, sur les filles blondes. Tout le monde avait une sœur, une mère ou une petite amie blonde. La victime toute désignée des blagues était

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