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Mélanie Turner-Klimt ou la désespérance de l'art
Mélanie Turner-Klimt ou la désespérance de l'art
Mélanie Turner-Klimt ou la désespérance de l'art
Livre électronique230 pages1 heure

Mélanie Turner-Klimt ou la désespérance de l'art

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À propos de ce livre électronique

Théâtre National de Marseille La Criée ° Fiche de lecture Octobre 2006, extraits : "Le flux verbal de Monsieur Richardot est extraordinaire, vocabulaire riche, sens du jaillissement, du rythme ; des associations libres surprennent, permettent des envolées lyriques, du chant, assonances, dissonances, des glissements de sens d'adroites pirouettes. Pour dire quoi ? Pour aller où ? Sur ce périmètre où règnent le fric, le paraître, la sottise et l'ennui -la marchandisation de l'art, de tout l'être ? ... "Honnête homme de notre temps, pour sa culture, et obsessionnel patenté pour la fiction, l'auteur aime, en connaisseur, la peinture, les vrais peintres ; la littérature, mais pas celle à l'estomac - révoltes et allergies peuvent être partagées, cela ne fait pas une pièce de théâtre. L'Auteur "... Pas une pièce de théâtre"... chiche ! ° (La pièce a été remaniée dans l'intervalle... Non sans persister à se réclamer du "non-théâtre-chiche".)
LangueFrançais
Date de sortie7 janv. 2015
ISBN9791029002052
Mélanie Turner-Klimt ou la désespérance de l'art

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    Aperçu du livre

    Mélanie Turner-Klimt ou la désespérance de l'art - Georges Richardot

    cover.jpg

    Mélanie-A Turner-Klimt

    Du même auteur

    Jesbeat, récit poétique, signé Sodoyan, Oswald, 1973.

    Le Peintre et son Modèle, roman, Néo-Éditions, 1981.

    Sacre clandestin d’un Enfant-Roi, poème, Éditions Saint-Germain, 1982.

    BelleBêtise, texte poétique, La Vague à l’âme, 1992.

    Du mouron pour les deuches, roman, Nicolas Philippe, 2002.

    Kafka entre les lignes, essai, Éditions du Presse-Temps, 2004.

    Les Braconniers Chimériques, bibliophilie, texte poétique illustré par T. Léo, Collodion, 2008.

    Ezistezistepa, roman, Durand-Peyroles, 2010.

    Albertine des Ombres, roman, Durand-Peyroles, 2013.

    Le Bébé-Requin ou le charme discret du parricide, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Cyberneyland, roman, Z4 Éditions, 2014.

    Gaïa prénom Terre, Théâtre, chapitre.com, 2014.

    Monmeus ou les Salpêtrières de l’aujourd’hui, Théâtre, chapitre.com, 2014.

    Georges Richardot

    Mélanie-A Turner-Klimt

    Ou la désespérance de l’art

    Kit théâtral

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015

    ISBN : 979-10-290-0205-2

    Grassi veau d’or

    Aux petits légumes

    Assis constipé

    Sur ta lagune

    Théâtre National de Marseille La Criée{1}

    Fiche de lecture Octobre 2006, extraits :

    « Le flux verbal de Monsieur Richardot est extraordinaire, vocabulaire riche, sens du jaillissement, du rythme ; des associations libres surprennent, permettent des envolées lyriques, du chant, assonances, dissonances, des glissements de sens d’adroites pirouettes. Pour dire quoi ? Pour aller où ? Sur ce périmètre où règnent le fric, le paraître, la sottise et l’ennui -la marchandisation de l’art, de tout l’être ?… »

    « Honnête homme de notre temps, pour sa culture, et obsessionnel patenté pour la fiction, l’auteur aime, en connaisseur, la peinture, les vrais peintres ; la littérature, mais pas celle à l’estomac – révoltes et allergies peuvent être partagées, cela ne fait pas une pièce de théâtre. »

    L’Auteur

    « … Pas une pièce de théâtre »… chiche !

    Personnages

    MÉLANIE

    Belle, la trentaine. Peintre.

    ANAÏS

    Jolie, quelques années en moins. Comédienne.

    GAÉTAN (et L’AUTEUR)

    Quinquagénaire typé Légion d’Honneur. Financier, entrepreneur, tripatouilleur en art.

    HILDEGARDE

    Âge équivalent, son associée et son pendant féminins.

    Éventuellement, deux ou trois FIGURANTS.

    Ce « kit théâtral » est conçu en sorte de donner aux réalisateurs la faculté de panacher tableaux et interludes pour en extraire la matière d’un spectacle à géométrie variable. Sans bien entendu autoriser quelque autre manipulation abusive.

    Une règle : respecter la progression dramatique et une certaine cohérence entre tableaux et interludes. Peut-être devrait-on définir comme incontournables les tableaux 1 (début véritable), 11 (central) 18 (final).

    Ne pas mésestimer que, contre toute apparence, les interludes sont susceptibles de contribuer à la lisibilité des intentions.

    Prologue

    La scène – nue au départ – passera de l’obscurité à la pénombre. Les acteurs sont allongés, en vrac, remuant doucement, lâchant des plaintes neutres.

    Entre l’Auteur, cagoulé ; il va déambuler entre les corps.

    L’auteur

    Bon, l’idée m’est venue de traiter ce thème. Ce thème, lequel ? Nous verrons bien. De le traiter comment ? On avisera au pif. Un fil rouge, au bord du fossé on s’y raccroche. La troupe progresse en bon ordre. La matière qui afflue, on soupèse, on hume, on rejette, on rentre en force. Ça grince, ça pleure, ça jubile. Une demi-rangée de spectateurs outragés quitte la salle, avec des prétentions au remboursement ponctuées de beaux mouvements du menton. La routine…

    Mélanie !… (Anaïs commence à se relever.) J’ai appelé Anaïs ? Quelqu’un m’a entendu appeler Anaïs ? Et merde, qui est qui ? Rouillés, hein ? Temps de d’y remettre, les gars !… (réitérant) Rebelote Mélanie !

    Mélanie

    (Se dressant…) Présente.

    L’auteur

    Anaïs !

    Anaïs

    (Même jeu…) L’est là !

    L’auteur

    Les autres peuvent disposer.

    Les acteurs non retenus se relèvent.

    Acteur

    Encore un coup pour rien !

    Acteur

    Ça t’étonne ? Pourquoi on se laisse prendre à chaque coup ?

    L’auteur

    Hé, suffit les jérémiades ! Vous êtes des pros, ou quoi ?… (Les partants suspendent leur sortie.) Pas exclu que par la suite j’ajoute quelques personnages. Vraisemblablement, le spectacle que je porte en moi – exigence et la sauce – ne restera pas un tête-à-tête. Compte-tenu de sa complexité, il faudra meubler, peupler. Vous savez comme c’est : le matin, on sort de sa demi-insomnie avec une idée neuve trémulant à la Parkinson, voilà créé un job d’intermittent, un sinon, avec les nécessités de la réplique, thèse/antithèse, d’un coup deux ou trois. Ceux que ça intéresse, ne vous éloignez pas trop ! (Grommellements plus ou moins sceptiques des acteurs. Leur départ.) Vous, les filles, d’accord pour une nouvelle aventure ?

    Anaïs

    (Salut militaire…) Incurables victimes du surendettement, pour vous servir !

    L’auteur

    Bravo ! Pas de temps à perdre, puisqu’on est sur place on va expédier l’intendance… (criant) Lumière !… (pleine lumière)

    D’abord, réfléchir à ce qu’on veut exprimer. Important : le fonds de commerce. Tout de suite après, la route à suivre.

    À tout seigneur tout honneur : les personnages. Bon, je vous ai, on commence à se connaître, parés de ce côté-là.

    Le décor. Simple. En dehors des considérations pratiques évidentes, éviter de disperser l’attention. Le public on le tient, par les bras, les jambes, les… par où on peut, on va lui injecter une bonne dose de potion. Le thème, la pensée pure et dure, on est là pour ça !

    La pensée… ce qui nous amène à un accessoire en rapport… expressif, central, fédérateur… Euréka, chevalet !… (Des machinistes l’apportent.) Un chevalet tout bête. Suggestif autant qu’économique : la peinture, l’art, Rembrandt, Klimt, Bouguereau, les gravures de Lascaux… peut-être pas aller jusque-là ! À propos, Klimt, bon pour le titre.

    Mettez-le côté jardin !… (ce qui est fait) En arrière… Là, on est bons. D’ailleurs, ça se déplace, un chevalet. Pas comme une presse à injecter, un four de céramiste, un alambic, une carrière de marbre. Pragmatisme !

    Même côté, un matelas… (qu’on apporte) Impeccable, le matelas, on s’y assied, on y pose ce qui nous encombre. On y fait ce qu’on veut, ah ah, pas vrai, les filles ?… (réactions mitigées des intéressées) Ça va, je plaisantais !…

    On complète par une table, une chaise. Une table avec un tiroir. Basique, le tiroir. Je m’arrange toujours pour en mettre dans mes pièces… pièces aux deux sens du terme… Ça dépanne, antisèches pour les trous de mémoire !

    Bien. Le chevalet, Mélanie, tu te tiens derrière. Tu peins, tu barbouilles… (démonstration) Là, tu y vas en douceur, tu fignoles… Puis tu te fâches, tu te lâches… La haine, Mélanie, la haine au fond des tripes, la rébellion giclant du pinceau. C’est que le monde, le foutu monde, l’avenir en capilotade… Mais faut faire avec, positiver… Tu te reconcentres, le front plissé… Pigé ?… Pigé, Mélanie ? Tu ne m’as pas vraiment regardé !

    Mélanie

    Sans vouloir te vexer, rien d’exceptionnel dans le scénar ! Un détail ?

    L’auteur

    Je t’écoute.

    Mélanie

    Tu as mentionné Klimt pour le titre, on ne pourrait pas remplacer par Turner ?

    L’auteur

    No problem. Turner, j’adore autant, sinon plus !

    Mélanie

    C’est pas que, Klimt, j’apprécie pas, mais en bouche c’est rugueux !… (démonstration) Klimt… Klimt…

    L’auteur

    Faut reconnaître… (soupesant) Klimt, Klimt… Turner, Turner… Les deux feront la paire.

    Silence. L’auteur fait le tour du décor, déplaçant tant soit peu les éléments. Puis…

    Anaïs

    Tu vas pas retirer ta cagoule, qu’on se croirait sous contrôle du GIGN ?

    L’auteur

    Rien que pour vous, hein ! Je tiens à la discrétion, éviter les pressions de toutes sortes !

    Dos tourné au public, il s’exécute. Les deux femmes sont allées le dévisager. Elles applaudissent.

    Anaïs

    Ah, là, on s’y retrouve !

    L’auteur

    (Mimant…) À genoux, manantes !… (Elles obtempèrent…) Je vous adoube et radoube, mes créatures fidèles, conçues à mon image…

    Anaïs

    Holà, pas trop, quand même !

    Mélanie

    Particulièrement là où se cache le principe des choses !

    Rires…

    Noir.

    Tableaux

    TABLEAU 1

    La scène est déserte. Entrée de Mélanie, dans une robe « Vichy » qu’ailleurs elle ne portera qu’en présence de ses visiteurs, quand elle joue l’artiste s’auto-vendant.

    Elle s’immobilise au centre du plateau. Mine de réflexion, ou de perplexité, claquement de langue peut-être.

    Mélanie

    Alea jacta est. Pour le meilleur et le pire ! Voici donc le point de départ, l’héritage, la dot… La fosse au lions !… Tiens, plutôt que ces métaphores défraîchies, je ferais mieux de dire l’incipit. Splendeurs et misères de ces mots dont on se demande ce qu’au juste dans leur tête cabossée ils trimbalent, dos ployé comme sous un fagot !

    La belle princesse, qui ne sait pas trop si elle en est une, si le casting est arrêté, les contrats contractés, d’où ses mines entre-deux… la belle princesse vient d’être informée du contexte global par la voix rocailleuse d’un dragon remarquablement vert… Vert ? Qu’importe la couleur ? Trois petits tours font les dragons et puis s’en vont…

    L’héritage, voilà qui est primordial : notre protagoniste hérite d’un royaume privatif où elle se trouve seule – en même temps pas de risques de révolution de palais !

    D’où le… (geste panoramique) somptueux décor que nous découvrons de concert, ces sommets enneigés, ce bébé-fleuve joufflu, aux alluvions propices à la multiplication des pervenches flottantes et anguilles pieuvrées, ces forêts strictement réservées aux amoureux, seuls à savoir allumer le feu sans le fiche ailleurs qu’au centre d’eux-mêmes… Ces forêts favorables à la prolifération des mésanges… Pervenches, mésanges, mains sur les hanches, jolis mélanges qui nous démangent là !…

    Dans le tableau, il nous serait difficile de ne pas mentionner la cathédrale foutrement gothique, là-bas présente, rangée derrière ses deux tours d’âge avancé. Mais costaudes…

    En dehors de ces éléments purement matériels, d’ailleurs tout à fait hors de propos, simple aperçu de la boîte à Pandore, il va nous falloir tout inventer… (Elle place une toile sur le chevalet, y trace on ne sait quels signaux. On frappe.) Ah ! Entrez ! (autres coups) Entre, toi, si mon petit doigt a su reconnaître le parfum de ses aurores chaloupées !

    Entre Anaïs, chaudement couverte. Elle retire sa surcharge de vêtements, qu’elle jette sur le matelas.

    Anaïs

    Salut ! (venant lui offrir son aisselle à renifler) C’est bien le parfum-sésame,

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