L’entretien
Quel a été le point de départ de ce nouveau roman ?
Je suis un grand lecteur de Patricia Highsmith et j’aime ces méchants qu’on adore détester. J’avais envie de mettre en scène un personnage complexe qui glisse vers un côté plus obscur. C’est la fameuse Angélique qui donne son titre au roman. Mais je voulais aussi m’amuser en commençant par une autre histoire avant d’arriver à elle par des chemins détournés.
C’est une soignante qui devient un ange de la mort…
Son prénom, son statut de soignante, le fait que l’on soit en empathie avec elle, tout est construit pour ajouter au trouble. Son ambiguïté met le lecteur mal à l’aise car on comprend ses raisons : c’est le secret d’un bon méchant. Jean Renoir disait : “Le pire, c’est que tout le monde a ses raisons.” C’est ce qui est passionnant dans les personnages ambigus ou néfastes, au moins pour celui qui les écrit !
Vous laissez-vous guider par vos personnages, ou maîtrisez-vous votre trame ?
C’est un équilibre à redéfinir sans cesse. Avec Pierre Lemaître, nous nous sommes accordés là-dessus : il faut faire confiance à l’écriture, mais pas trop. Parce qu’il y a des milliers d’idées qui vous viennent quand vous restez des