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Les Peuples naturels et l’écospiritualité
Les Peuples naturels et l’écospiritualité
Les Peuples naturels et l’écospiritualité
Livre électronique322 pages3 heures

Les Peuples naturels et l’écospiritualité

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À propos de ce livre électronique

Du cas Mount Graham des Natifs américains à la réalité historique des Natifs européens une proposition de paix pour toute l’humanité. Avec des interventions d’Ola Cassadore. Avec l’encouragement de l’ ONU Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme.
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Les Auteurs
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Giancarlo Barbadoro et Rosalba Nattero sont les représentants de six organisations autochtones de tous les continents. Engagés activement dans de nombreuses initiatives pour la survie des cultures des peuples autochtones de la planète, ils sont parmi les principaux promoteurs de l'Ecospirituality Foundation, une Organisation Non Gouvernementale en Etat Consultatif avec les Nations Unies, fondé par les Natifs Américains, Australiens et Européens, qui travaille pour protéger la spiritualité et les traditions des peuples autochtones. Dans le cadre de la Ecospirituality Foundation, Giancarlo Barbadoro et Rosalba Nattero se battent depuis des années pour la préservation des lieux sacrés et de les traditions des Peuples naturels en collaboration avec les Nations Unies.
Tous les deux journalistes, musiciens, écrivains et animateurs de radio et de télévision, ils font partie du LabGraal, un groupe qui divulgue le patrimoine musical de la tradition celtique.
Chercheurs passionnés dans le domaine celtique et des anciennes cultures des Peuples naturels, ils sont les auteurs de nombreux textes sur cet argument. Le livre Les Peuples naturels et l'écospiritualité a été traduit en plusieurs langues et a été présenté à l'ONU de New York et de Genève et en congrès et conférences en Europe, États-Unis et Australie.
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Ola Cassadore, la regrettée leader de la Apache Survival Coalition, le plus important mouvement pour la défense de Mount Graham, a passé toute sa vie à défendre la montagne sacrée de tous Apache aujourd'hui profané. Le cas Mount Graham est un symbole emblématique qui nous met en confrontation avec la culture et la religiosité des Peuples naturels. Ces peuples ont développé une spiritualité bien à eux en dehors du contexte des grandes religions historiques et représentent un exemple d’unité et de référence commune à la Nature et au Mystère qu’elle manifeste. Du respect commun pour la Nature naît un exemple de fraternité entre les peuples et une religion naturelle commune à tous les Peuples naturels de la planète. Une leçon de paix et de progrès que l’humanité ne peut pas sous-estimer.
LangueFrançais
Date de sortie28 juin 2018
ISBN9788895127668
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    Aperçu du livre

    Les Peuples naturels et l’écospiritualité - Rosalba Nattero

    Cassadoree

    Introduction

    LE CŒUR NATIF QUI EST EN NOUS…

    Étant passionnés par les celtes, nous avons eu l’occasion de constater en plusieurs occasions que celui qui s’intéresse à la culture celtique est fasciné également par les cultures des Natifs américains ou par les autres cultures natives de la planète.

    En effet, il y a d’énormes affinités entre ces cultures : l’amour pour la Nature, la relation directe avec la Mère Terre, le respect pour la vie et pour tous les êtres vivants, la spiritualité vécue de façon personnelle et directe, dans une relation avec ce Grand Mystère qui, même si dans des termes différents, unit les Celtes aux Natifs américains et à tous les Peuples naturels de la planète, ceux qu’on appelle les « peuples tribaux » ou « peuples natifs ».

    Ça n’est pas un hasard : lorsqu’on parle des peuples natifs on doit forcément inclure également les Natifs européens, ces peuples qui, même s’ils ont été éliminés apparemment de l’histoire, en font partie en réalité autant que les natifs du monde entier.

    Les populations de l’Europe du Nord ont subi autant de persécutions que celles de l’autre côté de l’océan ; malgré ça leur culture, qui en définitive représente nos racines, n’est jamais morte, ainsi que le prouve l’important bagage de folklore, mythes, musique, traditions qui sont parvenus jusqu’à nous grâce à des femmes et des hommes de toutes les époques qui n’ont pas cédé, qui n’ont pas voulu oublier.

    Intéressés depuis toujours aux thèmes concernant les Peuples naturels, nous nous sommes souvent occupés, ces dernières années, « du cas Mount Graham », la profanation de la montagne sacrée des Apaches. Mais non seulement pour la violation manifeste des droits religieux, et non seulement pour l’évidente, énième humiliation à laquelle les Natifs américains sont soumis.

    Lutter pour Mount Graham signifie lutter également pour les Natifs européens et pour tous les Natifs, c’est-à-dire pour nous mêmes, pour notre liberté spirituelle ; lutter pour dénoncer un abus à l’égard d’une minorité culturelle, dont les croyances sont étonnement semblables à celles de nombreux autres Peuples naturels, y compris les européens.

    Lutter pour une montagne sacrée de l’Arizona peut paraître inutile et anachronique. Mais si la montagne est le symbole de toutes ces cultures qui de tous temps d’une manière forcée sont supprimées ; ces cultures qui, malgré leur vaillante résistance, ont peu d’espoir de survivre ; ces cultures dont le seul tort est celui de ne pas vouloir se soumettre aux grandes religions historiques, et dont le seul espoir est la conscience collective de ceux qui ne se résignent pas à leur élimination alors ça vaut la peine de lutter de toutes nos forces.

    Il existe des cultures qui ont beaucoup de choses à dire et à donner à l’humanité. Des cultures apparemment sans un endroit à elles, apparemment sans utilité, vues uniquement comme des minorités culturelles, tout au plus – dans la meilleure des hypothèses – comme des entités à assister et à défendre des abus, mais jamais considérées comme des éléments de confrontation ou une source d’initiation.

    Et pourtant ces cultures, encore vivantes malgré les persécutions religieuses, les colonisations et contaminations, sont d’importantes pièces pour les racines historiques de l’humanité. De la survie de ce patrimoine collectif dépend la conservation d’une expérience ancestrale qui nous appartient et qui détermine notre survie même, étant donné qu’elle représente notre passé, nos origines et nos racines historiques.

    Nous sommes devant un nouveau millénaire ; c’est une période délicate dans laquelle les événements historiques demandent de l’attention et une croissance individuelle. Et une période de croissance ne peut s’affronter sans une préparation appropriée, sans racines. Comme pour n’importe quelle conquête sociale elle se sert de l’expérience des précédentes générations, chaque étape évolutive de l’humanité est le résultat d’un continuum d’expériences qui s’articule dans le temps.

    La conservation et la redécouverte de nos anciennes racines peuvent représenter une grande richesse avec laquelle affronter le futur qui nous attend.

    Les auteurs

    MA LUTTE POUR MOUNT GRAHAM

    d’Ola Cassadore (1923-2012)

    Ola Cassadore Davis était membre de la tribu des Apaches San Carlos, Arizona. Son père était le Chef du Clan des Deschin et sa mère appartenait au Clan Istaneyei.

    Ola a grandi dans une famille Apache fortement traditionnelle, sa grand-mère était medicine-woman et pratiquait la médecine thérapeutique traditionnelle pour les individus de la Communauté. Son frère, suivant les traces du père et de l’oncle, est devenu lui aussi medicine-man, recevant sa nomination sur Mount Graham dans le mode traditionnel apache.

    Ola avec ses propres mots décrit sa jeunesse qu’elle a vécu, en sa qualité d’aînée, selon les coutumes typiques des Apaches. Pour la prérogative qui lui dérivait de sa position dans la famille elle a été éduquée selon les directives des Ancêtres et dans les coutumes et les pratiques cérémonielles traditionnelles des Apaches.

    Je me souviens que j’étais assise sur une couverture par terre, dans le wieki up (cabane apache) de ma grand-mère, qui me donnait des leçons. Elle m’enseignait beaucoup de choses à propos des femmes apaches. Elle me transmit beaucoup de choses concernant les croyances spirituelles de mon peuple. Elle m’a appris à me souvenir de la voie des Apaches et a voulu que j’apprenne les devoirs de la femme apache.

    Pendant le solstice d’été elle préparait les chevaux, l’un servait pour chevaucher et l’autre pour les bagages : les couvertures et la nourriture. Nous voyagions toute la journée jusqu’à la cime de notre montagne sacrée et nous restions là pendant plusieurs jours, à cueillir des glands et des baies et d’autres nourritures sauvages. Il y avait de nombreux animaux sauvages, sur la montagne, mais ils ne s’approchaient pas, et je ne souviens pas d’une seule fois où il nous aient importunées pendant que nous campions.

    Ma grand-mère était très forte spirituellement, selon la voie apache, et avait l’habitude de me transmettre ses enseignements dans l’obscurité de la nuit, sur la montagne. Elle me disait que je ne devait pas avoir peur car c’était notre terre, notre place, car nous faisons partie de cette terre et de toutes les choses qui sont sur cette montagne, et comme ça nous sommes protégés.

    De nombreuses années plus tard j’ai réentendu les enseignements de mon père et de ma grand-mère dans les paroles des Vieux apaches, lorsqu’ils me parlèrent pour la première fois du projet de la construction de l’observatoire astronomique sur Mount Graham. Ça été très douloureux pour les Anciens, et les larmes ont commencé de couler de leurs yeux tandis qu’ils me parlaient du fait que Mount Graham est une montagne sacrée et qu’ils ne voulaient pas que la montagne soit détruite.

    C’est à ce moment là que j’ai décidé de m’opposer au projet.

    Mount Graham est une montagne sacrée, dans son cœur sont gardés de nombreux objets cérémonials, et c’est l’endroit où sont enterrés les Ancêtres. il y a de nombreuses plantes médicinales, il y a l’eau de la source pour la cérémonie de bénédiction apache et pour la médecine thérapeutique traditionnelle.

    Mount Graham est la maison du messager spirituel du passé, Ga’an . Ga’an est l’esprit qui demeure dans le mont Graham, connu de nos jours comme le danseur spirituel de la montagne apache, dont le Peuple apache, depuis l’époque de nos Ancêtres et jusqu’à la génération moderne, dépend pour les cérémonies et pour la survie de notre culture.

    Pour nous Apaches, Mount Graham est nommé sous le nom de « Dzil Nchaa Si An », un nom ancien, comme c’est l’usage pour beaucoup de montagnes sacrées. Dzil Nchaa Si An est la plus sacrée de nos montagnes, et aujourd’hui elle est profanée par la construction d’un observatoire astronomique qui est placé juste sur son sommet.

    Le projet de construction d’un observatoire astronomique est sous la gestion de l’Université de l’Arizona, Tucson, et de trois autres partenaires internationaux tels que le Max Planck Institute, Allemagne, l’Observatoire d’Arcetri (Florence), Italie, et l’État du Vatican.

    La construction de cet observatoire sur Mount Graham est en train de profaner notre lieu sacré où sont enterrés nos Ancêtres, l’endroit où nous trouvons nos plantes thérapeutiques, où nous trouvons notre eau de source utilisée pour les cérémonies sacrées et nos rites cérémonials. Les travaux dérangent les esprits de nos Ancêtres enterrés là.

    À l’heure actuelle Mount Graham est un terrain public, mais dans le passé il faisait partie de notre réserve originale. Deux télescopes ont déjà été terminés. Dès les premières excavations déjà, aussi bien l’Université de l’Arizona que le Service des Forêts savaient que c’était un lieu sacré, malgré ça notre Tribu n’a jamais été dûment interpellée. Les lois fédérales qui étaient en vigueur à l’époque des premières excavations exigeaient la consultation des Tribus indiennes, au contraire la seule notification reçue fut une lettre écrite par un étudiant qui demandait en particulier des renseignements sur certains objets manufacturés retrouvés sur Mount Graham.

    Notre gouvernement tribal a approuvé quatre résolutions contre la construction de l’observatoire, soutenu par neuf Tribus apaches, par le National Congress of American Indians, par le Conseil National des Églises Chrétiennes et par de nombreuses autres organisations religieuses et laïques, aussi bien en Amérique qu’en Europe. Mais les partenaires du projet ont ignoré toutes les documentations contre l’observatoire.

    Nous vivons dans un pays qui devrait garantir la liberté de religion, comme cite un article de la Constitution américaine, mais la religion des peuples indiens n’a jamais joui de la protection dont jouissent les grandes religions des États Unis.

    Les Natifs américains à l’heure actuelle sont en train de subir de très graves violations de leurs droits. Il manque la protection légale de leur liberté de culte et de la libre profession de leur religion traditionnelle.

    Comme on le sait, la liberté religieuse est une chose qui pour la majeure partie des américains est donnée pour sûre. Mais ce n’est pas notre cas à nous Natifs américains.

    La lutte pour Mount Graham met en évidence une longue série d’injustices contre les Natifs américains, et l’expropriation de nos sites sacrés continue, avec la destruction de nos religions traditionnelles.

    Nous demandons la protection des rares lieux sacrés restant. Nous peuples indiens avons déjà fait beaucoup de sacrifices et avons déjà perdus de nombreux lieux sacrés. Nous ne voulons pas que cela se répète également avec la plus sacrée de nos montagnes, Mount Graham.

    Ola Cassadore

    (15 janvier 1923 - 25 novembre 2012)

    Présidente de la Apache Survival Coalition

    Porte-parole officiel du Conseil Tribal des

    Apaches San Carlos, Arizona

    Ola Cassadore, la promotrice de la lutte pour Mount Graham

    PRÉAMBULE

    Dans le scénario complexe de la situation sociale de l’humanité dans ce nouveau millénaire, existe le cas historique des Peuples naturels, c’est-à-dire celui des peuples indigènes ou natifs de la planète. Cultures qui n’ont aucun point de repère éthique et spirituel dans les grandes religions apparues dans l’histoire mais qui, au contraire vivent et manifestent leur façon particulière de voir et de se rapporter à la vie.

    Pour faire un exemple immédiat, nous pouvons dire que les traditions des Natifs américains ou des Aborigènes australiens appartiennent à l’aire des Peuples naturels, des cultures qui aujourd’hui, dans la recherche d’une alternative aux dogmes des grandes religions, sont redécouvertes dans leur aspect le plus suggestif et mystique, mais qui résultent hermétiques lorsqu’on cherche à en interpréter les prémisses de base.

    Pourtant les points de repères sur lesquels se basent les traditions des Peuples naturels sont extrêmement simples et à la portée de tous : ce sont les valeurs intrinsèques de la Nature, à interpréter comme manifestation d’un grand Mystère qui a créé l’homme et à l’univers.

    L’existence est donc interprétée comme valeur absolue d’un état de réalité qui accueille, dans sa globalité de phénomène, toutes les manifestations possibles.

    Les Peuples naturels, dans leur référence à la globalité de l’existence, manifestent la caractéristique d’une mystique précise, celle du Pouvoir, qui naît d’une expérience existentielle de type pragmatique en accord avec le Mystère que la Nature manifeste. Expérience qui amène à une conception d’harmonie individuelle, de paix et de fraternité entre les individus, de liberté personnelle des individus et de connaissance sans dogmes et sans frontières.

    Une expérience tellement simple et cohérente à résulter inaccessible à qui ne trouve pas la juste harmonie avec la Nature.

    Cette expérience ancestrale et ces prémisses existentielles ont créé des identités culturelles différentes pour chaque ethnie des Peuples naturels, mais toutes liées par la même source de point de repères et de vie.

    Pendant longtemps les grandes religions ont marqué de superstition et ignorance les visions du monde des Peuples naturels, se taisant sur leur réelle nature d’expérience. Elles ont montré ces peuples dans le rôle de pièces archéologiques qui n’ont pas évolué, et qui ont survécu à l’histoire comme curiosités anthropologiques.

    Et pourtant les Peuples naturels ne sont pas des sujets d’étude à mettre dans la vitrine d’un musée d’anthropologie. Ce ne sont pas des cultures qui sont restées en arrière. Ce sont des réalités encore très vivantes à l’heure actuelle qui, malgré les persécutions subies, ont vécu leur histoire à côté de celle des grandes religions avançant ainsi, sur leur propre, spécifique chemin évolutif.

    Dans l’imaginaire collectif remontent à la surface tout d’abord l’histoire, les persécutions et la continuité historique des Natifs américains. Mais on doit se souvenir qu’en Europe également s’est produit le même phénomène.

    De cette constatation naît le concept de Natifs européens qui, comme les Natifs américains ou les Natifs de n’importe quel autre continent, s’ajoutent au nombre des Peuples naturels. Un concept que l’on peut trouver dans l’identité traditionnelle de ces hommes libres qui sur le sol européen ont essayé de garder une relation directe avec le Mystère de l’existence, en s’efforçant d’échapper d’abord à la colonisation de la part de l’Empire romain, et ensuite au processus d’évangélisation imposé par le Christianisme.

    Des hommes libres qui, dans leur relation avec la Nature, ont découvert des valeurs inévitablement identiques à celles d’autres Peuples naturels dispersés sur la planète, et créé des cultures traditionnelles très semblables entre elles. Aujourd’hui les liens qui unissent culturellement, par exemple, des Natifs américains et des Natifs européens, sont évidents, au-delà des distances géographiques et historiques des peuples respectifs.

    A l’heure actuelle les Peuples naturels sont bien vivants et pleins de vie, présents dans l’histoire chacun avec son propre, univoque sens de l’universalité, ils ont beaucoup de choses à dire dans un monde déchiré par les guerres de religion.

    On peut en effet observer comment de la spiritualité des Peuples naturels on puisse deviner l’existence d’une spiritualité universelle qui jusqu’à présent n’avait jamais été pensée. Avec leur référence directe à la Nature, les Peuples naturels vivent une spiritualité qui peut être un exemple de vie en contact avec la Nature et dans son respect. Mais encore : les Peuples naturels peuvent constituer également un exemple de fraternité entre les peuples et d’une unité spirituelle réelle, qui les unit dans la référence à une religion naturelle, patrimoine de tous les peuples de la planète.

    Les Peuples naturels nous proposent, en somme, des valeurs fondamentales non contaminées ni déformées par les interprétations historiques et non équitables des grandes religions ; valeurs qui appartiennent à l’homme et au sens de l’existence et qui, aujourd’hui peuvent apporter une importante et précieuse contribution à l’évolution de l’individu et de la planète.

    LA RÉALITÉ HISTORIQUE DES PEUPLES NATURELS

    La «  Doctrine de la découverte  » et le cas des peuples naturels

    Nous sommes désormais habitués depuis très longtemps à considérer le fait que la relation intime entre l’homme et le Mystère qui anime l’existence et donne une signification à cette présence humaine, passe nécessairement par les grandes religions révélées présentes depuis des siècles sur la planète. Nous sommes également habitués aux différences entre ces religions, tellement que l’on ne puisse concevoir aucune autre relation aussi légitime entre l’homme et l’existence.

    Toutefois au-delà de ces convictions existent d’autres formes de culture qui n’ont aucun point de repère éthique et spirituel dans les religions révélées mais qui ont découvert l’existence par une relation directe, sans intermédiaires inéquitables, permettant ainsi à chaque individu de se rapporter librement au Mystère de l’existence. Elles représentent, par leur côté emblématique, un cas historique.

    Nous appellerons ces cultures « Peuples naturels », mais souvent elles sont aussi définies comme « peuples indigènes », « populations tribales » ou « peuples natifs de la planète ».

    En définitive, par « Peuples naturels », on entend ces ethnies ayant développé une culture spirituelle en-dehors du contexte des grandes religions et qui vivent et proposent un mode particulier de vie et de se rapporter à celle-ci qui leur est propre. Pour donner un exemple, nous considérons Peuples naturels les ethnies et les cultures des Natifs de l’Amérique du Nord, les indiens de l’Amérique Centrale et du Sud, les Aborigènes australiens, les Natifs de l’Océanie, les Natifs africains et asiatiques, mais également les populations celtes de l’Europe du Nord. En fait on considère natives les cultures, présentes sur tous les continents qui gardent intacte leur relation avec la Nature, sans intermédiaires dogmatiques-religieux.

    Les grandes religions historiques ont fait la guerre pendant des siècles à ces peuples naturels, des violences en tout genre ont été commises à leur égard et, privés de leur dignité spirituelle, ils ont été convertis d’une manière forcée dans le but de nier leur réalité d’expérience.

    Aujourd’hui, les Peuples naturels sont toutefois redécouverts par l’Histoire et font parler d’eux, ce qui constitue ainsi un espoir de paix et de bien-être pour toute l’Humanité.

    Le cas des Peuples naturels ne suit pas un parcours acquis de l’histoire de l’humanité, et encore moins fortuit, mais il puise ses origines dans une motivation historique précise qui a bouleversé toute la planète et qui a divisé l’humanité en deux zones socioculturelles spécifiques.

    Il convient de dire tout d’abord qu’à une époque encore relativement récente, les peuples de la planète suivaient une évolution naturelle qui les conduisait vers le futur tout en maintenant les racines solides qui les liaient à une tradition antique unique. D’éventuelles poches historiques représentées par des empires et des dictatures, qui ont surgi ça et là dans le monde, n’ont été que des accidents de parcours négligeables et l’Humanité a évolué vers un futur planétaire commun.

    Puis, sur le continent européen, après l’avènement de Constantin, le christianisme est devenu une force politique qui imitait celle du précédent Empire romain dont il semblait hériter les structures et les idées expansionnistes.

    Après avoir achevé la christianisation du continent européen, en interdisant la culture des Natifs européens, l’Eglise Catholique de l’époque, n’ayant plus d’opposants organisés militairement en Europe, s’est préparée à l’évangélisation colonialiste des autres continents, soutenue par le pouvoir militaire des nations européennes désormais liées au pouvoir de la Papauté.

    En 1452, le Pape Nicolas V énonça avec une bulle pontificale dite « Doctrine de la Découverte ». Un acte officiel qui permettait au Portugal de coloniser les terres en Afrique tout en restant légitime aux yeux de l’opinion publique de l’époque.

    Ensuite, en 1493, le Pape Alexandre VI étendit cet acte officiel de conquête également à l’Espagne, après l’arrivée de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde, afin qu’elle puisse coloniser les terres d’Outre-Atlantique sans problèmes.

    L’exemple de l’Eglise sera ensuite imité par d’autres entités politiques et par d’autres religions historiques qui l’utilisèrent pour accroitre leur pouvoir dans leurs zones d’influence.

    Le principe établi par la « Doctrine de la Découverte » décrétait l’officialisation de toute injustice possible sur les terres dont s’emparaient les conquérants européens sur tout continent de la planète, où ils allaient jusqu’à tuer, saccager et rendre esclaves des populations désarmées. En effet, cela eut pour conséquence, que de droit divin, ils pouvaient d’approprier de façon licite, les terres découvertes avec tout ce qu’il y avait dessus, habitants compris, pour en faire tout ce qu’ils voulaient.

    Naturellement, comme cela fut le cas en Europe, des populations, dans le secret de leurs institutions les plus traditionnelles, résistèrent à la furie dévastatrice des envahisseurs. Suite à cet événement, deux catégories précises d’humanités se sont donc créées sur la planète :

    a) la « société majoritaire » constituée par la société variée et multiple des colonisateurs, dominée par l’idéologie religieuse des différentes églises, aujourd’hui encore dominante et qui tend à assimiler dans sa culture les peuples les plus faibles et à éliminer ceux qui résistent ;

    b) la « société minoritaire », constituée de ceux qui, aujourd’hui encore, résistent à la colonisation et qui sont définis comme les « Peuples naturels ou natifs ». Ces derniers restent les seuls à poursuivre et maintenir les antiques traditions du passé de l’histoire de la planète, supprimées

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