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Contes et légendes des pays de l'Inde
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Contes et légendes des pays de l'Inde
Livre électronique182 pages1 heure

Contes et légendes des pays de l'Inde

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À propos de ce livre électronique

Un florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l'imaginaire des pays de l'Inde

Les grands savants du XIXe siècle étaient convaincus que tous les mythes et les contes ont vu le jour en Inde et sont arrivés en Europe dans un passé immémorial. Cette passion pour le patrimoine mythologique de l'une des plus anciennes civilisations du monde ne s'est jamais démentie. Maurice Coyaud [...] reprend quelques grands mythes de Veda et de Ramayana [...] Mais son objectif principal est de faire connaître l'extrême diversité des mythes et des contes d'origine racontés encore au XXe siècle aux quatre coins de cet énorme sous-continent que représente l'Inde. L'univers fabuleux regorge de toutes sortes de démons, de fées et d'autres créatures fantastiques qui ne manquent aucune occasion de se mêler de la vie des humains. Ainsi, les fées péri ne sont jamais très loin et complotent volontiers des tours pour permettre aux pauvres de se nourrir grâce à une marmite magique et faire fuir les méchants richards qui aimeraient bien s'en emparer. Qui d'autre que la fille des serpents serait à même d'aider le beau prince à trouver un léopard doré, un serpent doré et un singe doré dansant ensemble, pour accéder au trône du radja ? Les contes indiens racontent volontiers les ruses des humains qui les aident à vaincre les diables les plus futés. En effet, seule la très rusée femme tamoule peut prendre le dessus sur le démon brahmarakshasa, en lui imposant une tâche trop difficile : le plus astucieux des diables s'avère incapable de rendre bien droit un cheveu frisé de la femme tamoule.


À PROPOS DE LA COLLECTION

« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.

DANS LA MÊME COLLECTION

• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2015
ISBN9782373800333
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    Aperçu du livre

    Contes et légendes des pays de l'Inde - Aux origines du monde

    Ciel et Terre

    La terre est une femme, le ciel un homme

    Sedi c’est la Terre ; Melo c’est le Ciel. La terre est une femme ; le ciel un homme. Ils étaient mariés, quand Sedi-Diyor, un des plus grands parmi les Wiyus, saisit le ciel, et le rossa si bien qu’il s’enfuit bien haut dans le ciel, laissant la terre en bas. Celle-ci donna naissance à deux filles. Mais elle était bien triste de ne plus voir son mari. Par conséquent, Sedi-Diyor trouva une nourrice pour ses bébés.

    Quand les fillettes furent assez grandes pour marcher, elles se mirent à luire ; leur lumière se renforçait de jour en jour. Après un moment, la nourrice mourut ; Sedi-Diyor l’enterra. Les fillettes pleurèrent sa perte, comme celle de leur mère. Elles pleurèrent tant qu’elles en moururent. La lumière qu’elles projetaient disparut aussi.

    Voilà qu’il faisait bien sombre derechef. Les Wiyus, les hommes et les bêtes avaient peur. Les Wiyus déterrèrent le cadavre de la nourrice et virent qu’il était tout pourri. Tout sauf les yeux. Ils virent que les yeux, énormes, brillaient dans l’obscurité, et se virent reflétés dans ces yeux. Ils crurent avoir vu les enfants morts dans ces yeux. Ils les arrachèrent, les lavèrent dans une rivière durant cinq jours et cinq nuits, ils les firent briller encore davantage. Mais ils ne purent ôter les images de ces yeux qui les suivaient.

    Les Wiyus demandèrent à un charpentier de découper ces yeux avec soin, d’enlever les reflets, qui se révélèrent être les enfants décédés. Ils nommèrent l’une des fillettes Sedi-Irkong-Bomong et l’autre Sedi-Irkong-Bong. Ils les enfermèrent, sans les laisser sortir de leur maison.

    Mais un jour, l’aînée, Bomong, se vêtit de vêtements bariolés, avec bien des ornements. Elle sortit toute belle pour se balader dans le vaste monde. Comme elle sortait de la maison, tout devint lumineux : ce fut le jour. Elle traversa les collines, et ne revint pas.

    Après assez longtemps, sa sœur Bong partit à sa recherche, suivant les traces de ses pas. Mais quand elle sortit de la demeure, la lumière fut si forte, qu’elle brisa les rochers, fana les arbres ; les humains s’évanouirent à cause de la chaleur.

    Les Wiyus, hommes et bêtes, tinrent conseil, et décidèrent que la seule chose à faire était de tuer une des sœurs. Ils rechignaient à le faire, délibérèrent un bon bout de temps, mais finalement, une grenouille alla s’asseoir sur le sentier, attendant, l’arc à la main, que la fillette arrive. Alors, Bong arriva toute pimpante, brillante. La grenouille lui décocha une flèche sur chaque côté, et elle mourut. Dès lors, il ne fit plus si chaud, la lumière ne fut plus si éblouissante. Les arbres reverdirent ; les humains se remirent au travail. Mais le corps de la fille restait là où il était tombé. Alors rappliqua Kirte, un Wiyu en forme de rat. Il traîna sur son dos le corps de la jeune fille jusque chez Bomong. Alors qu’il cheminait, il chut, et c’est pourquoi de nos jours, les pattes du rat sont tordues.

    Mais il se releva et parvint à un cours d’eau où Bomong était supposée passer. Il lui montra le cadavre de sa sœur. Elle fondit en larmes, pensant qu’elle aussi serait tuée. Elle enfila un sentier inconnu, et s’assit, avec une large pierre sur la tête. Assombri par la pierre, le monde s’obscurcit.

    Sur ce, Wiyus, humains et bêtes eurent très peur, et partirent en quête de lumière. Longtemps, leur quête resta vaine. Finalement, Nginu-Botte attrapa un rat, un oiseau sauvage, un coq, et les envoya chercher Bomong. Le coq partit le premier, mais le poids de ses testicules l’empêchait de marcher. Il rencontra Banjibanman, et lui fit part de ses ennuis. Il se coupa les organes et voulut les jeter au loin. En vain. Ses testicules se cachèrent à l’intérieur de son corps. C’est pourquoi les testicules de coq ne sont pas visibles. Les testicules de coq devinrent ver de terre.

    Le coq continua sa route et enfin trouva Bomong ; il lui demanda de revenir. Elle répondit :

    – Non ! Ils ont tué ma sœur et ils vont me tuer. Dis-leur que je reviendrai seulement s’ils font revivre ma sœur !

    Le coq revint et rapporta ces propos à Nginu-Botte. Il trouva un charpentier, qui façonna le corps de Bong, lui insufflant la vie. Quand Bomong entendit dire que sa sœur était de nouveau en vie, elle ôta la pierre qui couvrait sa tête, et se dressa. Le jour revint ; le coq cria cocorico ; l’oiseau sauvage chanta pengopengo ; le rat glapit taktaktaktak. Tous furent heureux de la lumière et de la chaleur.

    La fabrication de la terre et du ciel

    Jadis, avant la création de la terre et du ciel, Zongma, un géant, eut deux fils, Nipu et Nili. Des êtres informes : ni humains, ni animaux, ni rochers. Après plusieurs ères, Nili fit la terre ; Nipu fit le ciel.

    La terre était très grosse, et Nipu plaça dessus le ciel comme un couvercle. Mais le couvercle était trop petit. Nipu dit à son frère :

    – Rétrécis un peu la terre, afin que le couvercle puisse s’y adapter.

    Alors, Nili pétrit la terre afin de la rendre plus petite ; des montagnes surgirent. Ciel et terre acquirent la même taille, comme de nos jours.

    L’origine du tonnerre, des éclairs et des séismes

    Les enfants humains de Apuphulwa et de Muinini étaient un garçon, nommé Assanga, et une fille, Arangma. Une fois devenus pubères, ils cherchèrent des partenaires, et partirent chacun de leur côté. Bien qu’ils voyageassent séparément, ils se dirigèrent tous deux vers l’est montagneux. Le garçon alla vivre vers Kadamlo, la fille du côté de Kadampu. À cette époque, tout le monde vivait nu. Le garçon se confectionna un abri sous un arbre où ruchaient (c’est-à-dire créchaient) des abeilles. Ces abeilles volèrent du côté de Kadampu ; voyant là-bas, une fille assise solitaire, elles ressentirent une immense pitié, et délibérèrent du moyen de rapprocher les deux « jeunes ». Une des abeilles se posa sur le corps de la fille, et en préleva (butina) un bout de crasse. Avec ce butin, elle retourna auprès du garçon. Elle l’oignit de cette crasse. Aussitôt, le garçon forcit, et fut rempli de désir.

    Alors, l’abeille, préleva un morceau de crasse sur le corps du garçon, s’envola vers la fille, et le posa sur elle. L’abeille la piqua, et la fille se sentit déborder de désir. Aussitôt, elle se trouva enceinte ; un bébé lui naquit au bout d’un certain temps.

    La fille pensa : « Il doit bien y avoir un mâle dans les environs. Comment aurais-je pu devenir grosse autrement ? »

    Elle partit à la recherche du mâle. Le garçon, de son côté, pensa : « Il doit bien exister une femme dans ces parages ; sinon, comment aurais-je pu être si excité ? » Il partit à sa recherche. Ils se rencontrèrent au sommet du mont situé entre Kadamlo et Kadampu. Sans se reconnaître, ils s’unirent, ignorant qu’ils étaient frère et sœur. Assanga et sa sœur vécurent comme mari et femme à la cime du mont ; mais au bout de quelque temps, la femme mourut.

    Assanga chercha une autre femme, se dirigeant vers l’ouest. Après une longue marche, il rencontra une vieille femme qui n’avait qu’un œil, une demi-bouche, un bras unique, un seul sein et une seule jambe. Mais comme il n’y avait personne d’autre, il l’épousa. De cette femme naquit un rocher en premier, puis un garçon, qui était justement Haklum, celui qui tonne en plein jour.

    Ensuite, elle donna naissance à Sakatung, le dieu de la mort ; quand il devint grand, il alla sous terre et provoqua des séismes de temps à autre.

    Puis, il y eut un troisième enfant mâle, nommé Khawai, qui devint ensuite Abua, le dieu des eaux.

    Encore un autre enfant, Chakmao, qui donna la pluie à la terre. À la fin, une fille naquit ; c’était la belle Halia, qui a peur des hommes et provoque des éclairs en plein jour.

    L’origine de la terre

    Au commencement, il n’y avait rien que de l’eau. Deux frères, Poling l’aîné et Tering le cadet, vivaient séparément dans l’eau, ignorant réciproquement leur existence. Tering avait la forme d’un gaur ; Poling ressemblait à un éléphant. Chacun pensait être seul au monde. Plusieurs années plus tard, ils déménagèrent dans d’anciennes eaux solitaires et se rencontrèrent. Poling dit :

    – Qui es-tu ? D’où viens-tu ?

    Ils

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