On le rencontre à Nice, là où il est né en 1940. Le Prix Nobel de littérature 2008 revient sur le devant de la scène avec un recueil de huit nouvelles autour de la figure des étrangers et des opprimés. Chaque personnage y chemine en quête d’une identité. L’écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio, de nationalités française et mauricienne, raconte des hommes et des femmes comme à côté du monde environnant. Comment être libre quand le regard extérieur est une prison ? Depuis son entrée fracassante en littérature à l’âge de 23 ans, avec Le Procès-Verbal (1963), l’écrivain s’est souvent fait la voix des humiliés. L’auteur d’Alma (2017) choisit le plus souvent la fiction, l’allégorie, le conte pour parler de la réalité sociale. Dans une nouvelle, on plonge dans la guerre des narcos au Panama, dont les premières victimes sont les gens ordinaires. Chaque fois, le romancier donne un visage à des indésirables, des invisibles. On se retrouve semblable à lui écoutant, petit garçon, une berceuse emplie de tristesse et d’espoir.
Que vous inspire le prix Nobel de littérature 2022 décerné à Annie Ernaux ?
Annie Ernaux a beaucoup compté pour moi en tant qu’écrivain et je me souviens encore de la lecture de La Place, en 1983. J’ai été heureux qu’elle soit ainsi distinguée, car elle ne recherche pas la notoriété. Le prix Nobel a montré son indépendance d’esprit en choisissant de la récompenser pour la qualité de son travail.
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