Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Contes et légendes des Balkans
Contes et légendes des Balkans
Contes et légendes des Balkans
Livre électronique253 pages2 heures

Contes et légendes des Balkans

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l'imaginaire des Balkans

Jadis, au temps de la royauté, voilà comment ça se passait : au mois de mars, tous les garçons allaient à la guerre et ils rentraient chez eux à l'époque de la moisson, pour la fauche. Les sœurs des jeunes gens les suivaient et grimpaient sur les arbres pour les regarder combattre au loin et tout en pleurant elles criaient : " Frérot, frérot. " Alors, pendant qu'elles gémissaient et criaient, voilà que les jeunes filles, les sœurs de jeunes garçons, se transformèrent en coucous. Voilà pourquoi à présent les coucous volent d'arbre en arbre en pleurant et en criant : elles pleurent leurs frères. Et si le coucou pond des œufs mais ne les couve pas, c'est parce que c'est une demoiselle.


À PROPOS DE LA COLLECTION

« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.

DANS LA MÊME COLLECTION

• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2015
ISBN9782373800227
Contes et légendes des Balkans

Lié à Contes et légendes des Balkans

Titres dans cette série (37)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fiction sur l'héritage culturel pour vous

Voir plus

Articles associés

Avis sur Contes et légendes des Balkans

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Contes et légendes des Balkans - Aux origines du monde

    LE CIEL ET LA TERRE

    1.

    La création du ciel et de la terre

    Lorsque le Seigneur créa la Terre, elle fut d’abord plate. Ensuite, il fit le Ciel et il le posa dessus comme un couvercle sur un plat.

    Mais Dieu, béni soit-il, s’aperçut que la Terre était plus grande que le Ciel. Il se mit à réfléchir et à réfléchir encore. Saisissant alors la Terre entre ses mains, il la pressa de tous les côtés pour la réduire tout en veillant à lui donner une forme ronde. Il la pressa d’un côté, il la pressa de l’autre et finalement il posa le Ciel dessus. C’était parfait ! Alors, il le laissa tel que nous le voyons aujourd’hui encore au-dessus de nos têtes.

    Quant au Soleil, à la Lune et aux étoiles, il les suspendit au ciel comme des lampes au plafond.

    Et aujourd’hui encore, les anges les allument, ainsi qu’on allume des lampes dans une église.

    2.

    La création du soleil et des étoiles

    Le monde n’était pas encore créé que Christ était né. Comme il était tout petit, il suivait Dieu partout, en s’accrochant aux pans de ses vêtements. Là où Dieu – béni soit-il – allait, le Christ allait aussi. Jusqu’à ce que Dieu en eût assez.

    – Arrête de me suivre mon enfant, lui dit-il, pose-toi et joue avec quelque chose comme font tous les enfants !

    À ces mots, le Christ descendit de ses genoux et s’assit par terre pour jouer.

    Son premier jeu fut de creuser la terre avec une pioche pour faire un tas. De ce tas, il fit un nombre incalculable de boulettes qu’il posa sur des briques pour les faire sécher.

    Tout en se promenant, Dieu passa à l’endroit où se trouvait son fils, pour voir ce qu’il fabriquait. En voyant ses mains et ses vêtements couverts de boue, il s’arrêta.

    – Qu’as-tu fait pour te salir ainsi, mon fils ? lui demanda Dieu. Et qu’est-ce que c’est que toute cette boue devant toi ?

    – Je fais des boulettes pour me distraire, Père, répondit l’enfant.

    – C’est bien de fabriquer des petites boules, mais que vas-tu faire avec une telle quantité ?

    – Je vais les lancer en l’air pour m’amuser, Père.

    – Ah ! c’est ainsi que tu veux jouer, lui dit Dieu. Eh bien, vas-y, lance cette grosse boule le plus haut que tu peux pour que je voie jusqu’où tu l’envoies.

    Le Christ s’exécuta avec joie. Il saisit la plus grosse balle et la jeta aussi loin qu’il pût dans le ciel. Bénie par Dieu, la boule monta très haut, s’arrêta en un endroit et devint le soleil. Il se mit aussitôt à briller comme le soleil du matin qui éblouit les gens lorsqu’il paraît.

    Le Christ mit alors ses petites mains devant ses yeux pour ne pas être aveuglé.

    – Fils, tu as vu que j’ai fait briller ta grosse balle comme un soleil ! Allez, lance toutes les autres en l’air pour que je fasse la même chose avec elles, dit Dieu.

    – Je vais les lancer, mais je t’en prie, Père, ne les fais pas briller comme la grosse ; elle éblouit tellement que je ne peux même pas la regarder.

    – C’est entendu, allez, jette-les, je sais ce que j’ai à faire, dit Dieu.

    Christ saisit aussitôt toutes les boulettes dans ses mains et les jeta les unes à droite, les autres à gauche, certaines en haut, d’autres en bas. Elles s’éparpillèrent dans l’immensité du ciel et chacune resta là où Dieu l’avait bénie. L’une devint la lune, les autres les étoiles, grandes ou petites.

    Le Christ vit que toutes ses boules restaient en l’air et qu’il n’avait plus rien pour jouer. Alors il prit de la terre et la lança sur les étoiles pour les faire tomber.

    Mais Dieu avait béni cette terre-là aussi ! Elle s’éparpilla tout en se transformant en de minuscules petites étoiles : ce fut la Voie lactée. (on l’appelle aussi la paille de la marraine)

    C’est ainsi que le monde commença.

    3.

    Le jour et la nuit

    Dieu avait deux pelotes : une blanche et une noire. La blanche était rattachée à la noire.

    Quand Dieu dévidait le fil blanc, il faisait jour et quand il déroulait le noir, venait la nuit.

    Le fil était si long qu’il n’avait pas encore fini d’enrouler le blanc autour de la pelote que le noir commençait déjà à se dérouler et que la nuit tombait.

    Comme les pelotes étaient attachées par leurs extrémités, lorsque Dieu enroulait le fil blanc en hiver, il entraînait la laine noire en même temps, aussi le jour raccourcissait tandis que la nuit rallongeait.

    En été c’est le contraire : le jour rallonge et la nuit raccourcit.

    4.

    Le hérisson et le mariage du soleil

    Jadis, les anciens (les animaux) se rassemblèrent pour marier le soleil. Grands et petits, ils se mirent tous en route pour aller chez lui, qui à pied et qui à cheval, quant au hérisson, il était monté sur un âne.

    Marche que tu marches, ils marchèrent vers le soleil. Ils repérèrent un endroit assez vaste où ils s’arrêtèrent pour se reposer et se restaurer avec leurs chevaux, et pour discuter du mariage du soleil. Pendant ce temps, le hérisson avait entassé des pierres devant son âne qui était attaché à un arbre, pour qu’il les mange à la place du foin.

    En voyant cela, les animaux furent très surpris, aussi commencèrent-ils à se poser des questions. L’un avançait une chose, l’autre disait une autre chose…

    En vérité, jusqu’alors personne n’avait rien dit à propos des pierres du hérisson, car tous discutaient de la fiancée qu’ils allaient proposer au soleil.

    Ils choisirent une jeune fille et tous la félicitèrent sauf le hérisson qui continuait à ramasser des cailloux pour les amener devant l’âne. Voyant que le hérisson se mettait à part du groupe, ses compagnons l’appelèrent pour qu’il les rejoigne. Le hérisson s’approcha tout en maintenant son pan de chemise rempli de cailloux.

    – Qu’avez-vous à crier ainsi, mes frères, demanda-t-il, vous avez un problème ? Dites-le-moi, je vous écoute !

    – Tu nous demandes si nous avons un problème, hérisson ? répondirent les animaux. Tu ne sais peut-être pas que nous allons marier le soleil ? Voici la jeune fille que nous allons lui donner. Nous nous sommes tous mis d’accord, nous l’avons choisie, nous lui avons rendu hommage et toi, tu ne l’as pas encore félicitée ! Voilà pourquoi on t’a appelé. Mais à quoi te servent donc tous ces cailloux que tu ramasses ? Tu vas te construire une maison ou quoi ?

    – Je ne vais pas me construire une maison ici, en terre étrangère, mon frère ! Le corbeau n’a pas bu mon cerveau. Si je ramasse des pierres, c’est pour que mon âne apprenne à les manger à la place du foin. Car vous allez marier le soleil : une fois le soleil marié, quelques mois après Dieu lui donnera des enfants, les soleils se multiplieront dans le ciel, alors tous ces soleils réchaufferont la terre et brûleront toute l’herbe qui la recouvre. Voilà, mes amis, voilà pourquoi je ramasse des pierres !

    En entendant le hérisson parler ainsi, les animaux se rangèrent à son avis et ils revinrent tous sur leur décision de marier le soleil.

    Ayant entendu qu’on ne voulait plus le marier, le soleil se fâcha. Il sombra dans la mer et aussitôt l’obscurité se fit.

    En voyant cela, tous les animaux, même les plus sauvages, craignirent que le soleil ne fût tombé dans la mer et ne se fût noyé.

    – Et maintenant, frères, qu’allons-nous faire sans soleil ? dirent-ils. Pauvres de nous, on s’est cassés la tête et en fin de compte on est restés sans soleil. C’est la fin de tout.

    – Ne vous en faites pas, ne vous en faites pas, leur dit le coq, avant demain matin, je ferai sortir le soleil de la mer et je le ferai monter au ciel.

    – Si tu réussis ce tour de force, on te dira bravo, l’ami, reprirent les animaux,

    Sur ce, le coq alla chercher un vieux coq tout déplumé, avec la crête de travers et la tête branlante qui traînait au milieu de nulle part, puis il se dirigea vers le rivage où il chanta à gorge déployée.

    Comme il chanta ! Il chanta jusqu’à ce que le soleil abusé surgisse de la mer pour voir pourquoi le coq chantait si fort. Il lui demanda :

    – Qu’as-tu donc à chanter ainsi, coq ? Aurais-tu fini de décharger tes caravanes ? Tes vaches auraient-elles mis bas, ou y aurait-t-il autre chose ?

    – C’est de joie que je chante, frère soleil, c’est parce que je ne suis pas marié comme mon frère coq, ici, à côté de moi ; je n’ai été ni abandonné ni meurtri comme lui. Voilà c’est pour ça que je chante et que je chanterai jusqu’à la fin du monde.

    En entendant le coq parler ainsi, le soleil réfléchit un moment, puis il se dit : « Il a raison ce coq, celui qui se marie le regrettera car il vivra amoindri ; ce mariage serait une malédiction ! »

    Voilà ce que pensa le soleil. Il s’éleva alors pour briller dans le ciel.

    Les animaux se réjouirent d’avoir retrouvé le soleil. Ils remercièrent de tout cœur le coq, puis tous repartirent là d’où ils étaient venus.

    5.

    Le Soleil et la Lune

    Quand il créa le Soleil et la Lune, Dieu les fit aussi brillants l’une que l’autre. Le Soleil devait briller le jour et la Lune la nuit. Bien, mais – maudite soit sa prétention et sa jalousie – la Lune en vint à se disputer avec le Soleil jusqu’à ce qu’elle devienne plus sombre, comme elle est maintenant. Pourquoi ? Pour rien !

    À peine le Seigneur les avait-il créés, que la Lune commença à se vanter auprès du Soleil en disant :

    – Je suis la plus belle et je brille davantage et je suis la plus grande, etc., etc. !

    Une fois, deux fois… à la fin, la moutarde monta au nez du Soleil excédé :

    – Arrête de toujours te vanter, Lune ! Tu n’as pas honte ! Tu sais ce qu’il faudrait ? Te fermer la bouche avec de la bouse de vache !

    Sur ce le Soleil saisit une bouse et la lança sur la bouche de la Lune pour la lui fermer. Mais il ne lui ferma pas la bouche seulement : l’œil et les deux joues en eurent aussi leur part.

    C’est ainsi que la Lune resta sombre, timide et honteuse, et que depuis, elle se cache dès que le Soleil paraît.

    6.

    Caïn sur la lune

    Lorsque Caïn tua son frère Abel, Dieu lui demanda qui l’avait tué :

    – Caïn, Caïn, qui a frappé ton frère à mort ?

    – Je ne suis pas son gardien, Seigneur, répondit Caïn. Je le veillerai cette nuit, ainsi, je verrai bien qui l’a tué.

    En entendant ces paroles mensongères, Dieu maudit Caïn et le condamna à être pendu à la Lune pour l’éternité, afin qu’il observe comme veilleur, tous les crimes commis par les méchants, mais aussi pour que, tremblant de peur, il se balance comme une feuille d’arbre dans la forêt.

    Aujourd’hui encore, lorsque la lune est pleine, on peut voir Caïn pendu.

    7.

    Pourquoi la lumière du soleil s’est aténuée

    J’ai entendu dire que la lune brillait très fort. Une femme brodait sur son rond à broder, éclairée le jour par le soleil et le soir par la lune, jusqu’à ce qu’elle en eût assez de travailler. Pour éteindre, elle prit une bouse et la plaqua sur la lune afin qu’elle n’éclaire pas autant. Et elle n’éclaire plus.

    8.

    La Voie lactée

    Un parrain envieux de la paille de son filleul se rendit de nuit chez lui et en vola une partie. Comme il la ramenait chez lui, il subit la fureur divine. Ne pouvant souffrir cet acte malhonnête, Dieu lui ordonna de jeter immédiatement la paille. L’homme respecta la volonté de Dieu et il répandit la paille emportée sur le chemin.

    Elle est désormais le souvenir permanent qu’il ne faut pas se voler entre parents.

    9.

    Le tremblement de terre

    Dieu avait lié la terre avec des fils de fer et toutes les extrémités de ces fils de fer, il les tenait dans sa main gauche. Même si ces fils étaient très nombreux (des millions et des millions… il y en avait tant qu’il n’existe aucun nombre pour les nommer), Dieu savait à quel fil correspondait telle ou telle région. S’il voyait qu’en un lieu les gens devenaient mauvais, il tirait sur le fil correspondant et aussitôt la terre tremblait en cet endroit. S’il tirait fort, la terre était fortement secouée.

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1