Grâce soit rendue à Sophie Nauleau, la directrice du Printemps des poètes : il n’existait pas de meilleur parrain que Sylvain Tesson pour une manifestation poétique qui aura lieu du 9 au 25 mars prochain. Navigant au large de l’époque et de ses injonctions, l’aventurier est intensément humain – trop humain pour ceux qui voudraient, sur des motifs idéologiques, rétrécir le mot.
Son talent n’est plus à prouver ; quelle puissance d’évocation dans ses quêtes montagnardes himalayenne, alpine ou patagonne ; quelle profondeur contemplative dans ses retranchements rimbaldien, homérique ou baïkalien ; quelle luminosité introspective dans la poursuite de ses chemins noirs ; quelle force d’âme dans les multiples pérégrinations dont il parvient si justement à rendre la quintessence dans ses livres !
Par son existence tout entière tendue vers un inaccessible, par sa vie bâtie comme un chant tragique, âpre parfois mais clair et sans concession, Sylvain Tesson parvient à réenchanter le monde, devenant l’incarnation d’une poésie dont il plaide, grâce à son immense succès populaire, mille fois mieux la cause que tous ceux qui se perdent dans les aigreurs d’un bien triste entre-soi.