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Contes et légendes tziganes
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Livre électronique222 pages2 heures

Contes et légendes tziganes

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À propos de ce livre électronique

Un florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l'imaginaire des tziganes

Il y a plusieurs siècles, les gens étaient très heureux. Ils marchaient partout tout nus, car c’était toujours l’été à cette époque, il n’y avait pas de froid, de neige, de gel ni de vent. Même la pluie était tiède.
Quand les gens insultèrent le « grand Dieu », la détresse et la misère firent leur apparition. Neige et le gel, froid et vent s’abattirent sur les pauvres hommes nus qui tombèrent, comme des mouches, par milliers. Même le diable gelé vint chercher du feu chez les hommes. Mais les gens lui dirent :
- Nous ne vous pas donnerons de feu, que le grand Dieu nous a envoyé du ciel !
Le diable-roi répondit:
- Donnez-nous seulement une fois le feu et nous veillerons à ce qu’il ne s’éteigne pas. Si vous nous donnez le feu, nous vous enseignerons deux arts qui vous protégerons contre le froid !
Les gens acceptèrent de donner aux diables leur feu. Et le diable apprit aux hommes à forger et à coudre.
Dorénavant, les gens fabriquent des vêtements qui les protégent contre le froid. Et comme la couture est un métier diabolique, les femmes sont devenues avec le temps fières et hautaines et décorent leurs vêtements pour plaire au diable.


À PROPOS DE LA COLLECTION

« Aux origines du monde » (à partir de 12 ans) permet de découvrir des contes et légendes variés qui permettent de comprendre comment chaque culture explique la création du monde et les phénomènes les plus quotidiens. L’objectif de cette collection est de faire découvrir au plus grand nombre des contes traditionnels du monde entier, inédits ou peu connus en France. Et par le biais du conte, s’amuser, frissonner, s’évader… mais aussi apprendre, approcher de nouvelles cultures, s’émerveiller de la sagesse (ou de la malice !) populaire.

DANS LA MÊME COLLECTION

• Contes et légendes de France
• Contes et légendes de la Chine
• Contes et légendes du Burkina-Faso
• Contes et légendes d'Allemagne, de Suisse et d'Autriche
• Contes et récits des Mayas
LangueFrançais
Date de sortie30 avr. 2015
ISBN9782373800265
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    Aperçu du livre

    Contes et légendes tziganes - Aux origines du monde

    Introduction

    Depuis le XIXe siècle, l’univers merveilleux des Tziganes suscite un intérêt particulier. La découverte du folklore riche et original doit beaucoup aux collectes de Heinrich von Wlislocki, un amateur éclairé ; en 1883, pendant plusieurs mois, il voyage à travers la Hongrie du Sud avec les Tziganes de Transylvanie en notant de nombreux récits qu’il publiera dans ses traductions en allemand. Quelques années plus tard, Gypsy Lore Society, la société fondée en Grande-Bretagne en 1888 et qui fonctionne encore aujourd’hui à partir des États-Unis, réunit les efforts d’auteurs œuvrant dans les différents pays d’Europe et d’autres continents. Dans la revue de la Société sont publiés des textes en langues originales des Roms ainsi que leur traduction en anglais. D’autres revues et publications voient le jour au XXe siècle, partout dans le monde où vivent les Tziganes. Plusieurs recueils de contes tziganes ont été publiés en français ces derniers temps, dont Le Rameau de l’Arbre du Soleil de Jerzy Ficowski (Wallada, 1990), Miklos Fils-de-Jument : Contes d’un Tzigane hongrois, racontés par Janos Berki et édités par Veronika Görög-Karady (éditions du CNRS, 1991) et Mille ans de contes tsiganes, présentés par Bertrand Solet (Milan, 1998 et 2008).

    Comme pour d’autres volumes de la collection Aux origines du monde, nous avons sélectionné des contes des pourquoi et des comment en privilégiant toujours des textes non réécrits et des versions inédites en français. La géographie présentée dans ce livre est extrêmement large : elle va du Brésil à la Nouvelle-Zélande, des îles Britanniques à l’Oural. Néanmoins une grande partie de contes provient d’Europe centrale et orientale.

    Dans ce corpus de contes, on trouve des sujets qui interpellent l’imagination d’autres peuples du monde : la naissance des astres, la séparation du ciel et de la terre, l’origine de l’homme et des animaux, des plantes et des objets emblématiques comme le violon. En même temps, la distribution et la façon d’interpréter ces sujets sont originales. La partie cosmogonique est très fournie, les relations passionnelles entre les personnifications de divers éléments rappellent les mythologies antiques. Les divinités quittent volontiers leur royaume pour tomber amoureuses des humains et donner naissance à de nouvelles races.

    Si la zoologie et la botanique populaires occupent une place très modeste par rapport à d’autres traditions ethniques, le corpus étiologique des Tziganes est en grande partie consacré à la problématique identitaire. Leurs récits d’origine parlent du nomadisme, des rapports souvent conflictuels avec les voisins, de leur diversité linguistique, des métiers qui sont à la base de leur « classement ethnique », mais aussi de l’absence de l’écriture ou d’une église propre, bref de tout ce qui constitue la spécificité de ce peuple. Comme si la littérature orale, qu’il s’agisse des mythes ou des contes, à défaut de documents écrits, devait fournir des réponses aux questions de l’histoire ethnique. Les textes choisis portent les traces de l’histoire longue des gens du voyage, au contact séculaire avec les différents peuples et religions, mais sans jamais perdre leur originalité. Ils nous séduisent toujours par le respect des ancêtres, réels ou mythiques, par les passions poussées à l’extrême et la joie de vivre qui transparaissent dans ces récits poétiques.

    Galina KABAKOVA

    Cosmogonie

    La création du monde

    (Hongrie)

    Quand il n’y avait rien sur terre et dans l’univers, à part une immense étendue d’eau, Dieu décida de créer le monde, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Ennuyé par sa propre maladresse, d’autant plus qu’il n’avait ni frère ni ami pour le conseiller, il jeta dans l’eau le bâton sur lequel il s’appuyait pour marcher sur les nuages. Au moment où le bâton tomba dans l’eau, un arbre gigantesque poussa aussitôt, et s’enracina dans les profondeurs. Sur une de ses branches était assis le diable, qui était alors encore blanc, comme les hommes que Dieu créa par la suite.

    – Cher petit Dieu ! Mon cher frère ! s’écria le diable, souriant. Je suis sincèrement désolé pour toi, toi qui n’as ni frère ni ami. Puisque c’est ainsi, je serai ton frère et ton ami.

    – Oh, c’est impossible ! répondit Dieu. Tu ne peux pas être mon frère, car personne ne peut l’être. Mais sois mon ami !

    Neuf jours après cette conversation, alors que le Seigneur n’avait pas encore créé le monde, et ignorait comment procéder, il s’aperçut que le diable se comportait d’une manière inamicale. Le diable, qui n’était pas idiot, se rendit compte que Dieu se méfiait de lui, et lui dit donc :

    – Mon cher ami, te rends-tu compte que nous sommes mal assortis ? Aie donc la gentillesse de créer quelqu’un d’autre, afin que nous soyons trois.

    – Ma parole, c’est facile à dire : « Crées-en un autre » ! répondit tristement Dieu. Crée-le toi-même, puisque tu es si malin !

    – Mais je ne peux pas ! s’écria le diable. J’aurais déjà créé depuis longtemps un grand et beau monde, si je savais comment faire, mon cher frère, mais à quoi bon rêver ?

    – Bon, dit Dieu pensivement, en se grattant la tête comme s’il essayait de se remémorer quelque chose. Je vais créer le monde, et tu m’assisteras. Vite, ne perdons pas de temps, plonge dans l’eau et rapporte des profondeurs une poignée de sable, avec laquelle je modèlerai la terre !

    – Vraiment ? fit le diable, feignant la surprise. Et comment vas-tu procéder ? Je ne comprends pas.

    – Je dirai mon nom, et le sable prendra la forme d’un globe, répondit Dieu. À présent, fais vite, et rapporte-moi du sable !

    Le diable plongea, en se disant en son for intérieur : « Oh, je ne suis pas assez idiot pour laisser à un autre la création du monde. Je le ferai moi-même, en disant mon propre nom. »

    Le diable arriva au fond des eaux, il prit du sable dans ses deux mains, mais quand il dit son nom, il fut obligé de lâcher le sable, comme si celui-ci était devenu brûlant.

    Quand le diable revint, il dit à Dieu qu’il n’avait pas pu trouver de sable.

    – Va, et rapporte ce que je t’ai demandé, répondit Dieu.

    Pendant neuf jours, le diable prétendit qu’il ne trouvait pas de sable, ce qui était un mensonge, car il essayait sans cesse de créer le monde à partir du sable des profondeurs ; mais à chaque fois qu’il prenait le sable dans ses mains et qu’il disait son nom, il se brûlait. Le sable devenait chaud et le brûlait si fort qu’un beau jour, il se retrouva aussi noir que du charbon.

    Quand Dieu aperçut le diable, il lui dit :

    – Tu es devenu noir, à ce que je peux voir, et tu ne t’es pas comporté en ami. Dépêche-toi maintenant, rapporte du sable du fond des eaux, mais n’invoque pas ton propre nom, ou la mer t’engloutira.

    Le diable plongea et obéit aux ordres qui lui avaient été donnés. Dieu prit le sable, dit son nom, et le monde fut créé, ce qui réjouit beaucoup le diable :

    – J’habiterai ici, dit-il en s’asseyant à l’ombre d’un grand arbre, quant à toi, cher frère, tu peux aller t’établir ailleurs !

    Cette insolence mit Dieu tellement en colère qu’il s’écria :

    – Ah, espèce de vaurien, attends un peu, je vais te faire entendre raison ! Allez, ouste, déguerpis !

    Au même moment, un bœuf géant surgit du bosquet, jeta le diable sur son dos d’un coup de corne et s’enfuit avec lui dans le vaste monde. Le diable cria si fort de peur et de douleur, que les feuilles tombèrent des arbres et se transformèrent en hommes.

    C’est ainsi que Dieu créa le monde et les hommes qui l’habitent, avec l’aide du diable.

    La création du monde

    (Argentine)

    Au début il n’y avait que de l’eau. Dieu et le diable naviguaient dans une barque. Dieu dit au diable :

    – Et si on créait le monde, qu’est-ce que tu en penses ?

    – D’accord, acquiesça le diable.

    – Va au fond de la mer et rapporte-moi du sable.

    Mais lorsque le malin alla chercher du sable, il ne lui resta rien dans la main ; il le fit exprès pour contrarier Dieu. Celui-ci le comprit bien et lui dit :

    – Donne-moi le sable qui est resté sous tes ongles, car il savait que le diable crasseux avait de longues griffes.

    Et avec ce sable, ils se mirent à créer la terre. Au terme de ce travail, Dieu, fatigué, s’endormit. Lorsque l’autre, qui était jaloux du Seigneur, s’en aperçut, il décida de le noyer. Il le prit par les pieds, mais plus il le tirait, plus la terre poussait sous le corps divin. Le diable se mit alors à caracoler et créa ainsi les monts, les rivières et les lagunes. À cet instant, Dieu, reposé, se réveilla et dit :

    – Hé, quelle merveille as-tu créée ! À mon tour maintenant !

    Le diable n’en crut pas ses oreilles. Il proposa :

    – On va tirer au sort qui va prendre le haut et qui le bas ?

    Ils tirèrent au sort et ce tricheur gagna grâce à une fausse pièce. Dieu lui dit :

    – Puisque tu as gagné, que choisis-tu : ce qui est sous la terre ou ce qui est au-dessus ?

    – Au-dessus.

    Et Dieu se retira. Le petit diable paresseux ne travaillait pas et ne faisait que manger : fruits, nourriture, bref tout ce qui était destiné aux hommes. Lorsqu’il ne resta plus rien à manger, il se mit à pleurnicher et à appeler Dieu. Et les hommes pleuraient famine. Dieu s’approcha du diable pour lui dire :

    – Que veux-tu ?

    – J’ai faim et tout le monde meurt de faim.

    – Bien, je vais y remédier, dit le Bon-Dieu.

    Et il créa de nouveaux animaux et de nouveaux arbres fruitiers pour faire vivre les hommes. Le diable dit :

    – On va encore tirer au sort !

    – Tu es fou. Plus jamais je n’accepterai, car tes diableries m’ont joué un tour, lui répondit Dieu en le jetant dehors.

    Depuis ce jour, Dieu resta avec les hommes pour veiller sur eux et tout alla pour le mieux. Un jour, néanmoins, Dieu s’absenta et ordonna aux hommes de ne pas le suivre. Et il partit au ciel où il demeure encore aujourd’hui.

    Les hommes décidèrent d’ériger, qui des montagnes, qui des tours pour atteindre le ciel. Quand Dieu l’apprit, il se fâcha et dit :

    – Ne vous ai-je pas dit de ne pas me suivre ? Vous ne m’avez pas écouté !

    Et pour les punir, Dieu mélangea les langues : dès lors, quand quelqu’un demandait un clou, on lui donnait un marteau, et quand quelqu’un voulait une vis, on lui donnait du bois. Personne ne pouvait plus rien faire car les hommes ne se comprenaient plus les uns les

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