Roman noir: trouble dans le genre
Avec elles, les invisibles ont du panache. Celles et ceux qu’on préfère ne pas voir. Les raisons de cet aveuglement sont innombrables : on est déjà tellement occupé à (sur)vivre, ou au contraire à participer à la course aux miettes et aux dividendes, ou encore si angoissé à l’idée qu’un jour, ce pourrait être nous, ces laissé·es-pour-compte, ces trop tatoué·es, ces trop gros·ses, ces pauvres, ces handicapé·es.
Les « invisiblessont les héroïnes de Louise Mey , Hannelore Cayre et Marion Brunet . Trois auteures françaises dont la notoriété ne cesse de grimper et qu’il faut lire en urgence. Trois auteures qu’on a eu envie de rapprocher tant leurs livres auscultent notre époque, les doigts dans la prise, entre crise économique et parentalité compliquée, entre Gilets jaunes et #MeToo – même si ces deux mouvements ne sont jamais cités dans leurs romans. Pas la peine. À les lire, on comprend comment la violence réelle et la violence symbolique s’entremêlent. Comment la honte d’avoir honte suffit – la honte de
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